VERCORS (Jean BRULLER, dit). Le Silence de la mer. Paris, Éditions de Minuit, 1942. In-12, chagrin rouge à décor « au cadran », plats estampés à froid et au fer doré illustrant le chiffre XII [Minuit] sur un cadran d’horloge, titre frappé à l’or sur une pièce de chagrin noir rehaussée d’un semis de petites étoiles au palladium, dos lisse, titre et tête dorés, couvertures et dos conservés, sous emboîtage (Marcelle Bobet). Édition originale. Exemplaire bien complet de la profession de foi des Éditions de Minuit sur un feuillet volant. Envoi autographe signé : « à Jacques Debû-Bridel, cet exemplaire si bien habillé aujourd’hui, en souvenir d’un temps où il tentait d’être seulement couleur muraille, avec toute l’amitié de Vercors ». Exceptionnel exemplaire. En février 1942, les 350 exemplaires du Silence de la mer sont constitués ; 100 pour la zone Nord, diffusés sous le manteau, et 250 pour la zone Sud, dont 200 seront saisis par les Allemands alors qu’ils transitaient vers Lyon. Pour la diffusion de l’ouvrage, une chaîne se crée, et le premier exemplaire parvient à Jean Paulhan, par l’intermédiaire d’un fonctionnaire de 38 ans qui travaille au ministère de la Marine, rue de l’Université : Jacques Debû-Bridel. Ce dernier avait la délicate mission de créer et délivrer de vrais faux-papiers et laisser-passer aux résistants de passage à Paris, de préparer des sabotages « administratifs » et de préparer la prise du pouvoir au moment de la Libération. Parallèlement à cette activité à haut risque mais ô combien vitale, Debû-Bridel, en compagnie de Jean Paulhan et de Jacques Decour, fonda également le Comité national des écrivains. Evidemment très au fait de l’activité clandestine des Éditions de Minuit, il en rédigera en 1945 la première bibliographie, précédée d’un historique relatant la création de la maison d’éditions et son activité clandestine, à laquelle il participa en donnant, sous le pseudonyme d’Argonne, une des 27 textes publiés pendant l’occupation : Angleterre, paru en 1943. Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Croix du combattant volontaire, Debû-Bridel fut également le fondateur et président d’honneur de l’association France terre d’asile (et son premier président de 1971 à 1981). Très bel exemplaire de merveilleuse provenance résistante. La reliure de Marcelle Bobet, qui exerça à Paris à partir de 1932, date de la fin des années 1940 et est une commande de Debû-Bridel. De toute rareté avec envoi significatif. Vignes-Lacroix, L’Intelligence en guerre, n° 21 ; Vignes, Bibliographie des Éditions de Minuit, n° 1 ; Simonin, le Devoir d’insoumission, pp. et sq ; Debû-Bridel, La Résistance intellectuelle ; Dalloz, Vérité sur le drame de Vercors, pp. 37 et 122.
VERCORS (Jean BRULLER, dit). Le Silence de la mer. Paris, Éditions de Minuit, 1942. In-12, chagrin rouge à décor « au cadran », plats estampés à froid et au fer doré illustrant le chiffre XII [Minuit] sur un cadran d’horloge, titre frappé à l’or sur une pièce de chagrin noir rehaussée d’un semis de petites étoiles au palladium, dos lisse, titre et tête dorés, couvertures et dos conservés, sous emboîtage (Marcelle Bobet). Édition originale. Exemplaire bien complet de la profession de foi des Éditions de Minuit sur un feuillet volant. Envoi autographe signé : « à Jacques Debû-Bridel, cet exemplaire si bien habillé aujourd’hui, en souvenir d’un temps où il tentait d’être seulement couleur muraille, avec toute l’amitié de Vercors ». Exceptionnel exemplaire. En février 1942, les 350 exemplaires du Silence de la mer sont constitués ; 100 pour la zone Nord, diffusés sous le manteau, et 250 pour la zone Sud, dont 200 seront saisis par les Allemands alors qu’ils transitaient vers Lyon. Pour la diffusion de l’ouvrage, une chaîne se crée, et le premier exemplaire parvient à Jean Paulhan, par l’intermédiaire d’un fonctionnaire de 38 ans qui travaille au ministère de la Marine, rue de l’Université : Jacques Debû-Bridel. Ce dernier avait la délicate mission de créer et délivrer de vrais faux-papiers et laisser-passer aux résistants de passage à Paris, de préparer des sabotages « administratifs » et de préparer la prise du pouvoir au moment de la Libération. Parallèlement à cette activité à haut risque mais ô combien vitale, Debû-Bridel, en compagnie de Jean Paulhan et de Jacques Decour, fonda également le Comité national des écrivains. Evidemment très au fait de l’activité clandestine des Éditions de Minuit, il en rédigera en 1945 la première bibliographie, précédée d’un historique relatant la création de la maison d’éditions et son activité clandestine, à laquelle il participa en donnant, sous le pseudonyme d’Argonne, une des 27 textes publiés pendant l’occupation : Angleterre, paru en 1943. Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Croix du combattant volontaire, Debû-Bridel fut également le fondateur et président d’honneur de l’association France terre d’asile (et son premier président de 1971 à 1981). Très bel exemplaire de merveilleuse provenance résistante. La reliure de Marcelle Bobet, qui exerça à Paris à partir de 1932, date de la fin des années 1940 et est une commande de Debû-Bridel. De toute rareté avec envoi significatif. Vignes-Lacroix, L’Intelligence en guerre, n° 21 ; Vignes, Bibliographie des Éditions de Minuit, n° 1 ; Simonin, le Devoir d’insoumission, pp. et sq ; Debû-Bridel, La Résistance intellectuelle ; Dalloz, Vérité sur le drame de Vercors, pp. 37 et 122.
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