Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À RENÉ PETER. [VERSAILLES, FIN DÉCEMBRE 1906, AVANT LE 27]. 2 p. in-8 (176 x 114 mm) sur un bifeuillet. Papier vergé au filigrane "L.T. & Cie" couronné. Signé "Marcel". Traces de pliures. Mystérieuse lettre inédite : insinuations sur une relation entre son secrétaire et son ami René Peter. Même s’il dit avoir collationné cette lettre sur l’original, Kolb n’en a édité que le premier paragraphe alors que cette lettre très intime est plutôt longue ; l'éditeur se trompe aussi en affirmant que "la lettre n’est pas signée" (VI, n° 195, n. 4) et coupe sa courte citation au moment où elle devient déclaration d’amour : "je n’ai plus la force que de vous dire que je vous admire et que je vous aime". Après quelques mots anodins sur un roman qu’il a apprécié -- les seuls retranscrits par Kolb --, Proust fait un long préambule pour prévenir la susceptibilité de son ami René Peter : ce qu’il va lui dire n’est pas "qq. chose que j’ai cru [souligné], mais une de ces idées qu’on imagine". Il remarque une étrange coïncidence concernant le jeune Robert Ulrich, qui fut brièvement son secrétaire : "il y a une quinzaine Ulrich qui n’était pas venu depuis que vous l’aviez vu chez moi, vient. Un instant après on entre et on me dit : "Monsieur Peter !" Désespoir, etc. Puis plus de Peter et… plus d’Ulrich. Puis l’autre jour Ulrich revient […] et cinq minutes après : "Monsieur Peter !" […] Alors cette idée c’est que vous aimez beaucoup Ulrich et me le cachiez, que vous veniez ensemble à Versailles et n’arriviez pas exprès en même temps". Sur la réaction de René Peter à ces insinuations "douteuses", voir lot 188. Après la mort de sa mère, Proust dut quitter l’appartement familial rue de Courcelles et séjourna à l’Hôtel des Réservoirs de Versailles, entre août et le 27 décembre 1906, avant de pouvoir s’installer boulevard Haussmann. Durant cette période, il est très proche de René Peter (1872-1947), qui rassemblera ses souvenirs de ces quelques mois dans Une saison avec Marcel Proust Robert Ulrich, de dix ans plus jeune que Proust, fut occasionnellement le secrétaire de Proust de 1906 à 1909. Références : Kolb, VI, n° 195 (retranscription très partielle). -- R. Peter. Une saison avec Marcel Proust Gallimard, 2005. -- Agenda 1906, introduction, notes 16 et 18.
Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À RENÉ PETER. [VERSAILLES, FIN DÉCEMBRE 1906, AVANT LE 27]. 2 p. in-8 (176 x 114 mm) sur un bifeuillet. Papier vergé au filigrane "L.T. & Cie" couronné. Signé "Marcel". Traces de pliures. Mystérieuse lettre inédite : insinuations sur une relation entre son secrétaire et son ami René Peter. Même s’il dit avoir collationné cette lettre sur l’original, Kolb n’en a édité que le premier paragraphe alors que cette lettre très intime est plutôt longue ; l'éditeur se trompe aussi en affirmant que "la lettre n’est pas signée" (VI, n° 195, n. 4) et coupe sa courte citation au moment où elle devient déclaration d’amour : "je n’ai plus la force que de vous dire que je vous admire et que je vous aime". Après quelques mots anodins sur un roman qu’il a apprécié -- les seuls retranscrits par Kolb --, Proust fait un long préambule pour prévenir la susceptibilité de son ami René Peter : ce qu’il va lui dire n’est pas "qq. chose que j’ai cru [souligné], mais une de ces idées qu’on imagine". Il remarque une étrange coïncidence concernant le jeune Robert Ulrich, qui fut brièvement son secrétaire : "il y a une quinzaine Ulrich qui n’était pas venu depuis que vous l’aviez vu chez moi, vient. Un instant après on entre et on me dit : "Monsieur Peter !" Désespoir, etc. Puis plus de Peter et… plus d’Ulrich. Puis l’autre jour Ulrich revient […] et cinq minutes après : "Monsieur Peter !" […] Alors cette idée c’est que vous aimez beaucoup Ulrich et me le cachiez, que vous veniez ensemble à Versailles et n’arriviez pas exprès en même temps". Sur la réaction de René Peter à ces insinuations "douteuses", voir lot 188. Après la mort de sa mère, Proust dut quitter l’appartement familial rue de Courcelles et séjourna à l’Hôtel des Réservoirs de Versailles, entre août et le 27 décembre 1906, avant de pouvoir s’installer boulevard Haussmann. Durant cette période, il est très proche de René Peter (1872-1947), qui rassemblera ses souvenirs de ces quelques mois dans Une saison avec Marcel Proust Robert Ulrich, de dix ans plus jeune que Proust, fut occasionnellement le secrétaire de Proust de 1906 à 1909. Références : Kolb, VI, n° 195 (retranscription très partielle). -- R. Peter. Une saison avec Marcel Proust Gallimard, 2005. -- Agenda 1906, introduction, notes 16 et 18.
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