Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ROBERT DE MONTESQUIOU. DIMANCHE [4 JUIN 1905]. 4 p. in-8 (175 x 110 mm), sur un bifeuillet. Papier de grand deuil. Cachet de Montesquiou à l’encre rouge. Filigrane "Waterford". Lettre signée "Votre respectueux et reconnaissant Marcel Proust". Traces de pliures. Pliure centrale fragile avec petites restaurations à l’adhésif en tête et en pied. À propos de la soirée donnée par Proust pour Montesquiou le 2 juin 1905 et les deux échos parus par la suite dans Le Gaulois et le New York Herald. "Cher Monsieur, Vous pensez bien qu’il a fallu quelque chose d’imprévu et d’invincible pour que je ne vous aie pas encore exprimé ma reconnaissance pour le grand et charmant honneur que vous m’avez fait avant-hier". À une période où Marcel Proust évitait Montesquiou et s’abstenait d’assister à ses conférences, ce dernier avait lourdement insisté pour que son ami organisât une soirée en son honneur. Malgré les réticences de Proust, Montesquiou vint le 2 juin 1905 lire un extrait de ses Professionnelles beautés, suite de portraits acides de femmes du monde que le comte avait fréquentées. "Cet obstacle a été une crise de trente heures pendant laquelle tout mouvement, […] toute pensée m’ont été refusés". Malgré une crise d’asthme épouvantable qui suivit cette soirée (à moins qu’il ne s’agisse d’une exagération de la part de Proust, pour mettre en valeur le sacrifice auquel il avait consenti), Proust rédigea des échos pour Le Gaulois et pour le New York Herald, échos auxquels il fait allusion dans cette lettre. Sa "note extrêmement précise" qu’il avait "envoyée au Gaulois a été non seulement réduite à deux lignes, mais encore à deux lignes que je n’avais pas écrites". Montesquiou autorisa plus tard son jeune ami à écrire un véritable article sur lui, sûr qu’il serait de "ceux qui plairont à mon esprit et à mon cœur", écrit-il pompeusement (Kolb, V, p. 269). L’article "Un professeur de beauté" paraîtra finalement le 15 août dans Les Arts de la Vie revue mensuelle dirigée par Gabriel Mourey, dans laquelle Proust venait de publier sa traduction des Trésors des Rois de Ruskin (avril et mai 1905). Marcel Proust et Robert de Montesquiou (1855-1921) s'étaient rencontrés le 13 avril 1893 chez Madeleine Lemaire ; leur relation fut un mélange d’admiration et d’antipathie, parsemée de brouilles et de réconciliations. Montesquiou eut une telle influence sur Proust que François Mauriac et Jacques-Emile Blanche dirent que "la personne et l’œuvre de Proust n’auraient jamais été ce qu’elles furent sans Montesquiou". Montesquiou se reconnut avec tristesse et énervement sous les traits du Baron de Charlus, même si Proust disait s’être inspiré du baron Doazan. Références : Kolb, V, n° 101.
Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ROBERT DE MONTESQUIOU. DIMANCHE [4 JUIN 1905]. 4 p. in-8 (175 x 110 mm), sur un bifeuillet. Papier de grand deuil. Cachet de Montesquiou à l’encre rouge. Filigrane "Waterford". Lettre signée "Votre respectueux et reconnaissant Marcel Proust". Traces de pliures. Pliure centrale fragile avec petites restaurations à l’adhésif en tête et en pied. À propos de la soirée donnée par Proust pour Montesquiou le 2 juin 1905 et les deux échos parus par la suite dans Le Gaulois et le New York Herald. "Cher Monsieur, Vous pensez bien qu’il a fallu quelque chose d’imprévu et d’invincible pour que je ne vous aie pas encore exprimé ma reconnaissance pour le grand et charmant honneur que vous m’avez fait avant-hier". À une période où Marcel Proust évitait Montesquiou et s’abstenait d’assister à ses conférences, ce dernier avait lourdement insisté pour que son ami organisât une soirée en son honneur. Malgré les réticences de Proust, Montesquiou vint le 2 juin 1905 lire un extrait de ses Professionnelles beautés, suite de portraits acides de femmes du monde que le comte avait fréquentées. "Cet obstacle a été une crise de trente heures pendant laquelle tout mouvement, […] toute pensée m’ont été refusés". Malgré une crise d’asthme épouvantable qui suivit cette soirée (à moins qu’il ne s’agisse d’une exagération de la part de Proust, pour mettre en valeur le sacrifice auquel il avait consenti), Proust rédigea des échos pour Le Gaulois et pour le New York Herald, échos auxquels il fait allusion dans cette lettre. Sa "note extrêmement précise" qu’il avait "envoyée au Gaulois a été non seulement réduite à deux lignes, mais encore à deux lignes que je n’avais pas écrites". Montesquiou autorisa plus tard son jeune ami à écrire un véritable article sur lui, sûr qu’il serait de "ceux qui plairont à mon esprit et à mon cœur", écrit-il pompeusement (Kolb, V, p. 269). L’article "Un professeur de beauté" paraîtra finalement le 15 août dans Les Arts de la Vie revue mensuelle dirigée par Gabriel Mourey, dans laquelle Proust venait de publier sa traduction des Trésors des Rois de Ruskin (avril et mai 1905). Marcel Proust et Robert de Montesquiou (1855-1921) s'étaient rencontrés le 13 avril 1893 chez Madeleine Lemaire ; leur relation fut un mélange d’admiration et d’antipathie, parsemée de brouilles et de réconciliations. Montesquiou eut une telle influence sur Proust que François Mauriac et Jacques-Emile Blanche dirent que "la personne et l’œuvre de Proust n’auraient jamais été ce qu’elles furent sans Montesquiou". Montesquiou se reconnut avec tristesse et énervement sous les traits du Baron de Charlus, même si Proust disait s’être inspiré du baron Doazan. Références : Kolb, V, n° 101.
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