Marcel PROUST Lettre à Mme Catusse, [1915] 8 p. in-12, papier vergé filigrané "Imperial Century", s.d. [10 oct. 1915]. Belle lettre à l'une des correspondantes fameuses de Proust. Après un préambule habituel sur sa santé et la promesse d'une prochaine visite ("mes fumigations finissant si tard que ma chambre est encore pleine de fumée à des heures… où vous ne voudriez d'ailleurs pas venir me voir. […] Restant des temps assez longs sans me lever du tout, fût-ce un quart d'heure, le jour où je me lève, je peux me lever un peu plus tôt qu'il y a quelques années où mes crises ne finissaient jamais avant minuit"), il évoque "tous mes amis tués à la guerre, je rabâche sur ce sujet parce que je ne pense pas à autre chose". Plusieurs pages concernent un recueil de lettres qu'un jeune homme mort à la guerre avait écrit : "Ces lettres du petit Bénac étaient délicieuses de cœur, de donc, de courage, de délicatesse, l'intérêt d'événements sur lesquels le flot de la littérature d'après-guerre n'a pas encore passé, soutenait, voilait, les défaillances ou les banalités (très rares d'ailleurs) de la forme. On devait à ce jeune et charmant brave, que je n'ai pas connu et que j'aime depuis que je l'ai lu (et tout le monde eût fait de même), on lui devait de le dresser, de le dévoiler, de le faire vivre et dans son rayon." Malheureusement, la famille n'a pas voulu publier ces lettres : "Je le regrette, car par-delà la mort, j'ai une profonde sympathie pour ce caractère, et le parti pris de le laisser ignoré m'attriste, parti pris inspiré, bien entendu par une tendresse et une douleur que je respecte et plains du fond de mon cœur, mais qui n'ont pas su se détacher assez de ceux qui les ressentent pour servir uniquement la cause de celui qui les inspire". BIBLIOGRAPHIE : Correspondance, éd. Kolb, XIV, lettre n° 117 (avec quelques erreurs de retranscription).
Marcel PROUST Lettre à Mme Catusse, [1915] 8 p. in-12, papier vergé filigrané "Imperial Century", s.d. [10 oct. 1915]. Belle lettre à l'une des correspondantes fameuses de Proust. Après un préambule habituel sur sa santé et la promesse d'une prochaine visite ("mes fumigations finissant si tard que ma chambre est encore pleine de fumée à des heures… où vous ne voudriez d'ailleurs pas venir me voir. […] Restant des temps assez longs sans me lever du tout, fût-ce un quart d'heure, le jour où je me lève, je peux me lever un peu plus tôt qu'il y a quelques années où mes crises ne finissaient jamais avant minuit"), il évoque "tous mes amis tués à la guerre, je rabâche sur ce sujet parce que je ne pense pas à autre chose". Plusieurs pages concernent un recueil de lettres qu'un jeune homme mort à la guerre avait écrit : "Ces lettres du petit Bénac étaient délicieuses de cœur, de donc, de courage, de délicatesse, l'intérêt d'événements sur lesquels le flot de la littérature d'après-guerre n'a pas encore passé, soutenait, voilait, les défaillances ou les banalités (très rares d'ailleurs) de la forme. On devait à ce jeune et charmant brave, que je n'ai pas connu et que j'aime depuis que je l'ai lu (et tout le monde eût fait de même), on lui devait de le dresser, de le dévoiler, de le faire vivre et dans son rayon." Malheureusement, la famille n'a pas voulu publier ces lettres : "Je le regrette, car par-delà la mort, j'ai une profonde sympathie pour ce caractère, et le parti pris de le laisser ignoré m'attriste, parti pris inspiré, bien entendu par une tendresse et une douleur que je respecte et plains du fond de mon cœur, mais qui n'ont pas su se détacher assez de ceux qui les ressentent pour servir uniquement la cause de celui qui les inspire". BIBLIOGRAPHIE : Correspondance, éd. Kolb, XIV, lettre n° 117 (avec quelques erreurs de retranscription).
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