Beschreibung:

Clemenceau, Georges De la préparation à l'action.Manuscrit autographe non signé [après octobre 1914]. 5 feuillets grand in-4 (308 x 204 mm), le 3e avec becquets (100 x 206 mm), écrits à l'encre noire, et comportant de très nombreuses ratures et corrections. Très bel article écrit au début de la Première guerre mondiale, abondamment corrigé, dressant un tableau de l'Europe, montrant la minutie des préparatifs de Guillaume II, parfait élève de Bismarck.Il évocation la Russie, l'Angleterre, la France et la Belgique face à l'Allemagne. Le rôle de Bismarck dans la préparation de la guerre et son influence sur Guillaume II."Depuis la première heure de son règne, Guillaume II prépare ces journées. Elève de Bismarck, ardent à reprendre l'opération manquée de 1875 qui devait nous porter le coup mortel, le jeune prince demeurait suspendu aux lèvres du Chancelier de fer [...] Le Maître ne parlait guère. Il agissait. Ce n'était pas un homme de beaucoup d'idées. Au fond, il n'en avait qu'une [...] Or, après Sedan, après Metz, après Francfort, l'idée dominante de Bismarck fut que la partie était à recommencer [...] Du professeur attitré du meurtre et du pillage, Guillaume II reçut les hautes leçons d'une oreille attentive. [...] Il apprit qu'au point de prétendu civilisation où nous sommes arrivés, un peuple ne peut pas, à la force du ciel, se ruer sur un autre sans autre motif que d'avoir envie de sa terre et de son argent [...] Il n'importe pas tant de trouver une bonne ou une mauvaise raison de faire la guerre que d'obtenir de gouvernements, alléchés par l'odeur du butin, que toute raison soit jugée bonne, dont ils pourront tirer un profit convenable. Toute l'Europe était soumise, l'Italie demandait son entrée dans la Triple-alliance. Seules l'Angleterre et la Russie avaient osé résister. [...] La France, sauvée de la mort, voudrait assurément se refaire. Une nouvelle rencontre était inévitable, puisque l'Allemagne pour obéir à sa destinée, devaient briser tous les obstacles qui s'opposaient à son heureux dessein de régir l'univers [...] Dès lors il n'était plus qu'une pensée : la préparation. Cette Europe, dont Guillaume II, par anticipation, se proclamait le dominateur [...] L'élève, au fond, était un bon élève." Et pour réaliser son souhait et aboutir à cette guerre préparée depuis quarante ans, Guillaume II bénéficiait de la complicité de son peuple. Clemenceau évoque l'ingéniosité du Kaiser à amadouer les pays qu'il s'apprête à attaquer tout en préparant ses armées. Tout ceci lui permit de déjouer la méfiance, de retarder les préparatifs militaires, d'ajourner des projets d'armements défensifs.Les anglais "n'ont pas voulu voir le danger. Il a fallu toute la prudente habileté de [?] et de Sir Edward Grey pour amener le pays à comprendre que Royaume-Uni et Empire Britannique se trouvaient simultanément menacés. C'est que le Kaiser — il faut lui rendre cet hommage — avait joué son jeu. Tandis qu'il disposait toutes ses voies ferrées, tous ses armements — principal et accessoire — poussés presqu'aux suprêmes extrémités, toute une organisation d'espionnage conduite jusqu'aux derniers détails, il se piquait, riant sous cape, d'un excès d'amabilité envers ceux-là même dont la destinée devait être, pensait-il, de succomber sous le poids de ses armées. Il y avait toujours eu un parti allemand à la cour de Russie. On peut compter que le Kaiser sut en faire usage. Il se donna particulièrement pour tâche d'exercer sur le Tsar toutes ses facultés de séduction. De même à Londres [...] là il fut remarquablement secondé par des hauts personnages (surtout dans le monde financier aidé d'une presse bien stylée. On sait tout ce qu'il a dépensé de grâce envers certains Français, dont quelques-uns [...] nous l'ont parfois représenté comme un apôtre de la paix." Les débuts de la Grande Guerre : la crise Serbe, la marche sur Paris, le bombardement d'Anvers, la marche des Russes en Galicie."Cependant il a pu mener à bien jusqu'aux moindres détails de ses di