Berlioz, Hector LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. ROME, 28 NOVEMBRE 1831. Sur le mariage de sa sœur Nanci et sur ses projets professionnels et musicaux. 3 p. in-4 (258 x 198 mm). Adresse autographe, marques postales. Signée "H.B.". Petit manque de papier (restauré) atteignant 2 mots dû au bris du cachet. Berlioz se trouve à Rome, séjournant à la Villa Médicis, suite à son Premier Prix de Rome obtenu l’année précédente et vient d’apprendre le prochain mariage de sa sœur Nanci avec le magistrat Camille Pal : "Voilà donc une affaire terminée ?... Nanci se marie. D’après ce qu’elle me dit et les indiscrétions d’Adèle [son autre sœur] il paraît que mon futur beau-frère est fort empressé. [...] Ma bonne Adèle paraît fort en train de tout cela, et voltige autour de ces deux flammes naissantes comme un étourdi papillon qui bientôt s’y viendra brûler les ailes". Autres mariages, qu’il vient d’apprendre : celui de la sœur de son "excellent ami Auguste Berlioz de Lyon" [ami et non parent], et celui du comte Louis de Carné, qui lui a demandé un article "sur l’état actuel de la musique en Italie [...]. Je vais tâcher de le contenter, quoique je ne trouve pas grand charme à m’acharner sur un cadavre si avancé" -- cet article paraîtra dans la Revue européenne du 15 mars 1832. Devant rester encore un an en Italie, il supplie Nanci et son mari de "retarder le plus possible leur voyage de Paris", car il tient absolument à les y retrouver dans un an : "j’ai encore un ouvrage à faire avant de pouvoir quitter la caserne [la Villa Médicis] [...]. L’année suivante je dois être en Allemagne, mais je passerai par Paris pour y prendre ma musique que j’y ai laissée, et lâcher une bordée vocale et instrumentale ou même deux si la chose est possible, avant de me lancer dans l’océan musical de la Germanie." Il va tâcher de trouver un arrangement financier pour quitter discrètement l’Italie avant terme et se rendre à La Côte Saint-André, car le directeur de la Villa Médicis, le peintre Horace Vernet se montre inflexible : "il est pour nous, en tout ce qui concerne le règlement, comme Mr de Larochefoucault [sic] disait pour ses administrés de l'Opéra "raide comme une barre de fer" ainsi si [je] réussis, je pourrai passer près de vous le reste de mon temps d’Italie, et aller avec les nouveaux mariés à Paris où je les quitterai pour la Prusse ; si non je serai forcé de ronger mon frein encor une année." Il évoque ironiquement sa vie romaine : "Les sallons [sic] de Mr. Horace sont magnifiques. Ce soir nous allons chez Mr de Saint-Aulaire notre ambassadeur. J’ai dansé une contredanse l’autre jour. C’est insipide. Un Italien infirme a chanté. Des rires... des coliques..." Références : Correspondance générale, I, n° 249.
Berlioz, Hector LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. ROME, 28 NOVEMBRE 1831. Sur le mariage de sa sœur Nanci et sur ses projets professionnels et musicaux. 3 p. in-4 (258 x 198 mm). Adresse autographe, marques postales. Signée "H.B.". Petit manque de papier (restauré) atteignant 2 mots dû au bris du cachet. Berlioz se trouve à Rome, séjournant à la Villa Médicis, suite à son Premier Prix de Rome obtenu l’année précédente et vient d’apprendre le prochain mariage de sa sœur Nanci avec le magistrat Camille Pal : "Voilà donc une affaire terminée ?... Nanci se marie. D’après ce qu’elle me dit et les indiscrétions d’Adèle [son autre sœur] il paraît que mon futur beau-frère est fort empressé. [...] Ma bonne Adèle paraît fort en train de tout cela, et voltige autour de ces deux flammes naissantes comme un étourdi papillon qui bientôt s’y viendra brûler les ailes". Autres mariages, qu’il vient d’apprendre : celui de la sœur de son "excellent ami Auguste Berlioz de Lyon" [ami et non parent], et celui du comte Louis de Carné, qui lui a demandé un article "sur l’état actuel de la musique en Italie [...]. Je vais tâcher de le contenter, quoique je ne trouve pas grand charme à m’acharner sur un cadavre si avancé" -- cet article paraîtra dans la Revue européenne du 15 mars 1832. Devant rester encore un an en Italie, il supplie Nanci et son mari de "retarder le plus possible leur voyage de Paris", car il tient absolument à les y retrouver dans un an : "j’ai encore un ouvrage à faire avant de pouvoir quitter la caserne [la Villa Médicis] [...]. L’année suivante je dois être en Allemagne, mais je passerai par Paris pour y prendre ma musique que j’y ai laissée, et lâcher une bordée vocale et instrumentale ou même deux si la chose est possible, avant de me lancer dans l’océan musical de la Germanie." Il va tâcher de trouver un arrangement financier pour quitter discrètement l’Italie avant terme et se rendre à La Côte Saint-André, car le directeur de la Villa Médicis, le peintre Horace Vernet se montre inflexible : "il est pour nous, en tout ce qui concerne le règlement, comme Mr de Larochefoucault [sic] disait pour ses administrés de l'Opéra "raide comme une barre de fer" ainsi si [je] réussis, je pourrai passer près de vous le reste de mon temps d’Italie, et aller avec les nouveaux mariés à Paris où je les quitterai pour la Prusse ; si non je serai forcé de ronger mon frein encor une année." Il évoque ironiquement sa vie romaine : "Les sallons [sic] de Mr. Horace sont magnifiques. Ce soir nous allons chez Mr de Saint-Aulaire notre ambassadeur. J’ai dansé une contredanse l’autre jour. C’est insipide. Un Italien infirme a chanté. Des rires... des coliques..." Références : Correspondance générale, I, n° 249.
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