Beschreibung:

Ahmad b. Suleiman (m. 1573), connu sous le nom de Ibn Kamal Pasha Ruju al Shaykh ila sibah - Un Cheikh se souvient de sa jeunesse Manuscrit arabe sur papier beige, de 137 feuillets, calligraphié en nasta'liq noir sur 15 lignes par page, sans illustrations. Trois sceaux de propriétaires sont présents. Reliure en maroquin brun estampée et dorée à l'européenne. Iran ou Inde, 18e - 19e siècle 24,5 x 15 cm Ahmad b. Suleiman (d. 1573), known as Ibn Kamal Pasha, Ruju al Shaykh ila sibah, India or Persia, 18-19th century A Shaykh remembers his youth, Arabic manuscript on paper, 137ff., 15 ll. in black nasta'liq script, later brown binding. "Un Cheikh se souvient de sa jeunesse", est un recueil érotique de réminiscences fantaisistes des aventures et des romans d'un homme curieux. Ahmad b. Suleiman, son auteur, était de haute lignée. Professeur et cadi, le sommet de sa carrière fut atteint quand Suleimane le Magnifique le nomma Cheikh al Islam, la plus haute distinction religieuse de l'empire Ottoman. Comme les érudits de son époque, Ibn Suleiman n'était pas seulement un spécialiste de science religieuse, comme le montre ses nombreux ouvrages sur l'exégèse du Coran, son savoir, au confluent des civilisations arabe, turque et persane, touche aussi bien la jurisprudence coranique que la médecine, la littérature - surtout la poésie - que l'histoire. Savante compilation de livres antérieurs, traitant des fantasmes, des parfums, des positions, de la poésie et des drogues, cette oeuvre est une commande du Sultan Salim Ier, que son âge empêche d'avoir une sexualité normale. Il n'était pas promis au pouvoir, mais il s'en empara par la force de l'épée, destituant son père pour se proclamer sultan en 1512. Ses grandes conquêtes inquiétèrent l'Occident : soumettant la Perse, le Kurdistan, la Syrie, l'Égypte, il obtint même l'allégeance du Chérif de la Mekke et soumit le maître d'Alger, plus connu sous le nom de Barbarousse. Sollicité Ahmad b. Suleiman utilisera la science érudite de son temps, notamment la médecine, mais aussi les recettes de bonnes femmes, les contes et les récits pour que le Sultan recouvre une 2nde jeunesse. La littérature érotique était un genre courant et pas mal vu, comme beaucoup pourraient le penser aujourd'hui à tort. Ce récit s'inscrit dans une tradition arabe qu'on appelle « la théologie de l'amour », inaugurée par Ibn Daoud (grand juriste de Bagdad, mort vers 910) qui a traité aussi bien de l'amour mystique que de l'amour profane. Du Xe au XVIe siècle, ces grands connaisseurs du Coran ont écrit plusieurs livres sur l'amour. Ces manuels érotiques, ont été compilés et traduits à partir de diverses traditions étrangères. Souvent, ils étaient combinés et intégrés à d’autres, rendant très difficile l’identification d’un récit ou d’un auteur. Le vocabulaire utilisé dans ces manuels était également hybride et un mélange de différentes langues, avec des mots importés de l'arabe, du persan, de l'hindou, ainsi que des dictons plus vulgaires et populaires. La littérature érotique était généralement accompagnée de peintures plus ou moins explicites, dont le degré de graphisme dépendait de la période à laquelle elles étaient produites. Rares sont les traités érotiques à nous être parvenus. Celui-ci dénué d'illustration a pu traverser les époques sans trop choquer les moeurs. "A Sheikh remembers his youth" deals with a series of fanciful reminiscences of the adventures and romances of an inquisitive Sheik. Ahmad b. Suleiman, its author, was of high lineage. Professor and cadi, the summit of his career was when Suleiman the Magnificent named him Sheikh al Islam, the highest religious distinction of the Ottoman Empire. Like the scholars of his time, Ibn Suleiman was not only a scholar of religious science, as his many books on the exegesis of the Qur'an, his knowledge, at the confluence of the Arab, Turkish and Persian civilizations show, touches both Quranic jurisprudence and medicine, literature - especially poetry - than history. A