SANS TITRE, 1952 Encres et lavis sur papier Signée et datée en bas à droite 32,5 x 49,9 cm (123/4 x 191/2 in.) L'authenticité de cette oeuvre nous a été aimablement confirmée par Monsieur Yann Hendgen Un certificat pourra être demandé, à la charge de l'acquéreur Provenance: - Collection particulière, Le Havre Cette encre de 1952 prend un caractère très particulier au sein des grandes toiles abstraites qui constituent le corpus le plus connu de Zao Wou-Ki Le motif marin et la finesse du trait se retrouvent dans les carnets de voyages de 1948 à 1952 - voyages en Italie et en Espagne, après l'arrivée en France par bateau depuis Shanghaï - et dans certaines toiles de 1952-1953. Mais l'aquarelle domine dans les carnets de voyages, et les grands fonds colorés ne tarderont pas à s'imposer sur la toile. Les encres et les lavis des années 1970 abandonneront presque entièrement le trait pour travailler en tâches, en aplats et en coulées, rejoignant la tendance abstraite d'un Soulages ou d'un Staël qui triomphe à cette période. Comment caractériser ce tracé fin, le style enfantin et pointilliste, et la composition à la fois rigoureuse et épurée de cette marine sans aquarelle? Comment expliquer qu'elle rappelle aussi puissamment, mystérieusement, le style des Compositions sur papier de Paul Klee (1879-1940)? Zao Wou-Ki est arrivé à Paris le 1er avril 1948. Etudiant et assistant professeur à l'école des beaux-arts de Hangzhou (Chine), il pense rester deux ans en France pour apprendre la technique de la peinture occidentale. Mais Mao prend le pouvoir en 1949, et Zao Wou- Ki restera en France. La découverte de l'oeuvre de Paul Klee en 1951 en Suisse, est en effet une révélation pour le jeune artiste: elle s'impose sans nul doute dans l'oeuvre qui nous occupe. Wou- Ki abandonne le sujet pour l'utilisation du signe; ce travail lui permettra de découvrir sa voie. Or la tradition du signe avait elle-même été empruntée à la calligraphie chinoise par Klee, qui étudia la sémiotique des signes graphiques orientaux. "De ces petits signes tracés sur un fond aux multiples espaces surgissait un univers qui m'éblouissait. Le monde de Klee me poussait à imaginer autre chose. J'essayais de le ressentir de l'intérieur, de voir le monde à travers lui. Je commençais à peindre autrement1". C'est par cet abandon progressif du sujet et dans le détour par Klee que Wou-Ki aboutira à l'abstraction. "Mes amis, à partir de 1954, m'ont dit que je devenais un peintre abstrait. Je n'ai pas cherché à l'être; le problème d'abstraire la peinture de l'influence de la réalité s'est imposé comme une nécessité". A partir de 1954 en effet, puis pendant toute la carrière qui se déroule sur cinquante ans, l'abstraction se développe et s'impose ainsi que la couleur. Son positionnement très précis à un moment de basculement dans l'oeuvre de Zao Wou-Ki et la présence si singulière du maître suisse allemand donnent à cette oeuvre de 1952 un caractère précieux, déterminant. Histoire éminemment poétique et illustration du dialogue entre l'Orient et l'Occident que ce détour du peintre chinois par l'Allemagne et le Bauhaus pour retrouver les fondements de la calligraphie chinoise.... Judith Souriau 1 Zao Wou-Ki in Françoise Marquet (éd), Zao Wou-Ki Carnets de voyages 1948-1952, Paris, Albin Michel, 2006
SANS TITRE, 1952 Encres et lavis sur papier Signée et datée en bas à droite 32,5 x 49,9 cm (123/4 x 191/2 in.) L'authenticité de cette oeuvre nous a été aimablement confirmée par Monsieur Yann Hendgen Un certificat pourra être demandé, à la charge de l'acquéreur Provenance: - Collection particulière, Le Havre Cette encre de 1952 prend un caractère très particulier au sein des grandes toiles abstraites qui constituent le corpus le plus connu de Zao Wou-Ki Le motif marin et la finesse du trait se retrouvent dans les carnets de voyages de 1948 à 1952 - voyages en Italie et en Espagne, après l'arrivée en France par bateau depuis Shanghaï - et dans certaines toiles de 1952-1953. Mais l'aquarelle domine dans les carnets de voyages, et les grands fonds colorés ne tarderont pas à s'imposer sur la toile. Les encres et les lavis des années 1970 abandonneront presque entièrement le trait pour travailler en tâches, en aplats et en coulées, rejoignant la tendance abstraite d'un Soulages ou d'un Staël qui triomphe à cette période. Comment caractériser ce tracé fin, le style enfantin et pointilliste, et la composition à la fois rigoureuse et épurée de cette marine sans aquarelle? Comment expliquer qu'elle rappelle aussi puissamment, mystérieusement, le style des Compositions sur papier de Paul Klee (1879-1940)? Zao Wou-Ki est arrivé à Paris le 1er avril 1948. Etudiant et assistant professeur à l'école des beaux-arts de Hangzhou (Chine), il pense rester deux ans en France pour apprendre la technique de la peinture occidentale. Mais Mao prend le pouvoir en 1949, et Zao Wou- Ki restera en France. La découverte de l'oeuvre de Paul Klee en 1951 en Suisse, est en effet une révélation pour le jeune artiste: elle s'impose sans nul doute dans l'oeuvre qui nous occupe. Wou- Ki abandonne le sujet pour l'utilisation du signe; ce travail lui permettra de découvrir sa voie. Or la tradition du signe avait elle-même été empruntée à la calligraphie chinoise par Klee, qui étudia la sémiotique des signes graphiques orientaux. "De ces petits signes tracés sur un fond aux multiples espaces surgissait un univers qui m'éblouissait. Le monde de Klee me poussait à imaginer autre chose. J'essayais de le ressentir de l'intérieur, de voir le monde à travers lui. Je commençais à peindre autrement1". C'est par cet abandon progressif du sujet et dans le détour par Klee que Wou-Ki aboutira à l'abstraction. "Mes amis, à partir de 1954, m'ont dit que je devenais un peintre abstrait. Je n'ai pas cherché à l'être; le problème d'abstraire la peinture de l'influence de la réalité s'est imposé comme une nécessité". A partir de 1954 en effet, puis pendant toute la carrière qui se déroule sur cinquante ans, l'abstraction se développe et s'impose ainsi que la couleur. Son positionnement très précis à un moment de basculement dans l'oeuvre de Zao Wou-Ki et la présence si singulière du maître suisse allemand donnent à cette oeuvre de 1952 un caractère précieux, déterminant. Histoire éminemment poétique et illustration du dialogue entre l'Orient et l'Occident que ce détour du peintre chinois par l'Allemagne et le Bauhaus pour retrouver les fondements de la calligraphie chinoise.... Judith Souriau 1 Zao Wou-Ki in Françoise Marquet (éd), Zao Wou-Ki Carnets de voyages 1948-1952, Paris, Albin Michel, 2006
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