Manuscrit aut. «Chronique de l'Hôpital» signé «Paul Verlaine». (Broussais), circa fin 1889. 2 ff. in-8 sur papier de l'Hôpital Broussais. Une des chroniques que Verlaine écrivit lors de ses séjours successifs à l'hôpital Broussais entre septembre 1889 et février 1890, où il tachait de faire soigner rhumatisme, souffles cardiaques et diabète. Celle-ci fu publié dans la revue Le Chat noir du 20 mars 1891 avant d'être intégré dans Mes Hôpitaux sous le n°4, recueil paru chez l'éditeur Vanier, la même année. Le lit que j'occupe cette fois à l'hôpital Labrousse et qui porte le numéro 27 bis de la salle Seigle, a cette particularité que, de mémoire de malade, aucun de tous ceux qui y ont dormi, sauf deux ou trois originaux de qui je grossirai peut-être le nombre, n'y est pas mort; ce, avec un touchante régularité d'exemple donné et suivi. Un tel funèbre privilège n'est pas sans entourer cette couche trop bien hospitalière d'une considération vaguement respectueuse (...). En un mot comme en cent, «il n'y a pas amateur». Moi, je n'avais pas le choix. S'agissait de prendre ou de laisser. Dans un sens, laisser m'eut presque tenté; tandis que prendre, c'était de plus mauvais gîtes évités, et je pris (...). Il était là, mon prédécesseur, quand j'entrai dans la salle. Ni beau, ni laid, ni, à vrai dire, rien. Une forme étroite et longue, entortillée dans un drap avec un noeud sous le cou, et pas de croix sur la poitrine, à même le matelas sur le lit de fer sans rideaux (...). Encore une légende qui s'en va, diraient mes éminents confrères et mes maîtres dans la Chronique. Une civière dite boite à dominos (...). On y mit le paquet, et en route pour l'amphithéâtre. Quelques instants après, j'étais installé dans le «poussier» tout à l'heure mortuaire (...) si l'on veut bien se reporter au pulvis es et inpulverem reverteris de l'Eglise catholique. D'ailleurs, c'est extraordinaire vraiment comme ici, on se familiarise avec cette chose au premier abord familière et terrible (...). La mort. Hein? (...) quelle affaire! (...) Heureux temps relatif! Depuis, même avant mes actuelles mistouffles, la triste et si bête! expérience m'a gardé comme ces sortes de délicieuses, au fond, émotion (...). J'ai fait des progrès dans le scepticisme (...). Etc.
Manuscrit aut. «Chronique de l'Hôpital» signé «Paul Verlaine». (Broussais), circa fin 1889. 2 ff. in-8 sur papier de l'Hôpital Broussais. Une des chroniques que Verlaine écrivit lors de ses séjours successifs à l'hôpital Broussais entre septembre 1889 et février 1890, où il tachait de faire soigner rhumatisme, souffles cardiaques et diabète. Celle-ci fu publié dans la revue Le Chat noir du 20 mars 1891 avant d'être intégré dans Mes Hôpitaux sous le n°4, recueil paru chez l'éditeur Vanier, la même année. Le lit que j'occupe cette fois à l'hôpital Labrousse et qui porte le numéro 27 bis de la salle Seigle, a cette particularité que, de mémoire de malade, aucun de tous ceux qui y ont dormi, sauf deux ou trois originaux de qui je grossirai peut-être le nombre, n'y est pas mort; ce, avec un touchante régularité d'exemple donné et suivi. Un tel funèbre privilège n'est pas sans entourer cette couche trop bien hospitalière d'une considération vaguement respectueuse (...). En un mot comme en cent, «il n'y a pas amateur». Moi, je n'avais pas le choix. S'agissait de prendre ou de laisser. Dans un sens, laisser m'eut presque tenté; tandis que prendre, c'était de plus mauvais gîtes évités, et je pris (...). Il était là, mon prédécesseur, quand j'entrai dans la salle. Ni beau, ni laid, ni, à vrai dire, rien. Une forme étroite et longue, entortillée dans un drap avec un noeud sous le cou, et pas de croix sur la poitrine, à même le matelas sur le lit de fer sans rideaux (...). Encore une légende qui s'en va, diraient mes éminents confrères et mes maîtres dans la Chronique. Une civière dite boite à dominos (...). On y mit le paquet, et en route pour l'amphithéâtre. Quelques instants après, j'étais installé dans le «poussier» tout à l'heure mortuaire (...) si l'on veut bien se reporter au pulvis es et inpulverem reverteris de l'Eglise catholique. D'ailleurs, c'est extraordinaire vraiment comme ici, on se familiarise avec cette chose au premier abord familière et terrible (...). La mort. Hein? (...) quelle affaire! (...) Heureux temps relatif! Depuis, même avant mes actuelles mistouffles, la triste et si bête! expérience m'a gardé comme ces sortes de délicieuses, au fond, émotion (...). J'ai fait des progrès dans le scepticisme (...). Etc.
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