Une vieille maîtresse. Paris, Alexandre Cadot, 1851. 3 tomes en un fort volume in-8 de (2) ff., 328 pp. la dernière, de table, non chiffrée; (2) ff., 316 pp., (1) f. de table; (2) ff., 341 pp., (1) f. de table: maroquin aubergine, dos à nerfs orné, riche encadrement de filets et fleurons dorés sur les plats, coupes filetées or, doublures de maroquin aubergine ornées de filets et fleurons dorés en encadrement, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés (Champs). Édition originale. Exemplaire de première émission dont la page de titre, datée de 1851, fut renouvelée par la suite en 1852 et 1853 afin d'écouler les invendus. Premier grand roman de Barbey d'Aurevilly - roman de l'impossible rupture, d'un romantisme échevelé. Il déconcerta la critique et les amis, surpris de trouver de telles audaces sous la plume d'un catholique militant. L'édition originale est d'une grande rareté. On a inséré dans l'exemplaire la suite complète des 10 eaux-fortes de Félix Buhot. Tirées sur papier du Japon, les estampes “avec marges symphoniques”, sont toutes signées au crayon par le peintre; trois d'entre elles portent également un envoi de Buhot: “A mon ami Ch. Courtrey [?].” Peintre et graveur, Félix Buhot (1847-1898) s'attacha à rénover l'eau-forte de peintre: il a exprimé son refus de la gravure d'interprétation. Les vignettes de ce Normand, ami de Barbey d'Aurevilly, avaient paru en 1873. (Fontaine, Félix Buhot, 1982, p. 87: la suite avec marges n'a été tirée qu'à 38 exemplaires). On a également relié en tête le beau portrait de Barbey d'Aurevilly gravé à l'eau-forte d'après le tableau d'Émile Lévy: il est en deux états, dont l'eau-forte pure. Exemplaire de choix, richement relié en maroquin doublé par Champs pour Raymond Claude- Lafontaine, avec son nom doré en pied du second plat (cat. 1923, nº 154). Ex-libris Charles Hayoit (cat. II, 2001, nº 180). Les feuillets d'errata des deux premiers tomes manquent, comme la plupart du temps: en revanche, le feuillet d'errata du tome troisième est conservé. (Carteret I, p. 105: “Ouvrage très important et fort rare, avec les titres de 1851 et les errata.”) On a relié en tête une longue et remarquable lettre de Barbey adressée à Georges Landry. S'adressant à son “cher Frédegondien”, Barbey évoque la Bague d'Annibal, les circonstances de sa rédaction et la copie que son correspondant devait réaliser pour Léopold Delisle. “Plein et brûlant de Lord Byron, j'avais pris le ton de Juan, sans y être encore autorisé par les expériences de la vie, et j'avais écrit le tout dans une nuit.” Puis il évoque longuement Charles Nodier et Alexandre Dumas - portant des jugements sévères, notamment sur l'Histoire du roi de Bohême, “du Sterne outré” c'est-à-dire “du Sterne raté.” “Il paraît qu'il [Nodier] était aimable, qu'il avait les grâces de la causerie et un salon, une ruche où les abeilles littéraires du temps bourdonnèrent.” “Tiens! quelle tartine ma plume vient de cracher! Je n'ai plus d'encre, il faut finir. Je vous écris les fenêtres ouvertes, par lesquelles m'arrivent des torrents d'odeurs de roses. Il est sept heures du matin. L'automne a mis (enfin!) - de ce matin même - son beau pied rougissant sur la terre. Le voilà descendu du ciel! Je viens de le saluer et de le voir passer avec ses ailes de rouge-gorge, à travers les grappes de rubis de mes sorbiers et les baies rouges d'un houx, digne de l'Ecosse, planté au bas de mon jardin et de taille de chêne... Dans quelques jours, les sarrasins, que l'on commence à couper, ne feront plus de nos champs qu'une surface de carmin... Saison adorable pour nous autres Normands! [...].” (Lettre autographe signée “Jules Barbey d'Aurevilly”, Valognes, 2 septembre 75, 2 pages 2/3 in-folio.- Barbey d'Aurevilly, Correspondance générale, VII, nº 1875/34.)
Une vieille maîtresse. Paris, Alexandre Cadot, 1851. 3 tomes en un fort volume in-8 de (2) ff., 328 pp. la dernière, de table, non chiffrée; (2) ff., 316 pp., (1) f. de table; (2) ff., 341 pp., (1) f. de table: maroquin aubergine, dos à nerfs orné, riche encadrement de filets et fleurons dorés sur les plats, coupes filetées or, doublures de maroquin aubergine ornées de filets et fleurons dorés en encadrement, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés (Champs). Édition originale. Exemplaire de première émission dont la page de titre, datée de 1851, fut renouvelée par la suite en 1852 et 1853 afin d'écouler les invendus. Premier grand roman de Barbey d'Aurevilly - roman de l'impossible rupture, d'un romantisme échevelé. Il déconcerta la critique et les amis, surpris de trouver de telles audaces sous la plume d'un catholique militant. L'édition originale est d'une grande rareté. On a inséré dans l'exemplaire la suite complète des 10 eaux-fortes de Félix Buhot. Tirées sur papier du Japon, les estampes “avec marges symphoniques”, sont toutes signées au crayon par le peintre; trois d'entre elles portent également un envoi de Buhot: “A mon ami Ch. Courtrey [?].” Peintre et graveur, Félix Buhot (1847-1898) s'attacha à rénover l'eau-forte de peintre: il a exprimé son refus de la gravure d'interprétation. Les vignettes de ce Normand, ami de Barbey d'Aurevilly, avaient paru en 1873. (Fontaine, Félix Buhot, 1982, p. 87: la suite avec marges n'a été tirée qu'à 38 exemplaires). On a également relié en tête le beau portrait de Barbey d'Aurevilly gravé à l'eau-forte d'après le tableau d'Émile Lévy: il est en deux états, dont l'eau-forte pure. Exemplaire de choix, richement relié en maroquin doublé par Champs pour Raymond Claude- Lafontaine, avec son nom doré en pied du second plat (cat. 1923, nº 154). Ex-libris Charles Hayoit (cat. II, 2001, nº 180). Les feuillets d'errata des deux premiers tomes manquent, comme la plupart du temps: en revanche, le feuillet d'errata du tome troisième est conservé. (Carteret I, p. 105: “Ouvrage très important et fort rare, avec les titres de 1851 et les errata.”) On a relié en tête une longue et remarquable lettre de Barbey adressée à Georges Landry. S'adressant à son “cher Frédegondien”, Barbey évoque la Bague d'Annibal, les circonstances de sa rédaction et la copie que son correspondant devait réaliser pour Léopold Delisle. “Plein et brûlant de Lord Byron, j'avais pris le ton de Juan, sans y être encore autorisé par les expériences de la vie, et j'avais écrit le tout dans une nuit.” Puis il évoque longuement Charles Nodier et Alexandre Dumas - portant des jugements sévères, notamment sur l'Histoire du roi de Bohême, “du Sterne outré” c'est-à-dire “du Sterne raté.” “Il paraît qu'il [Nodier] était aimable, qu'il avait les grâces de la causerie et un salon, une ruche où les abeilles littéraires du temps bourdonnèrent.” “Tiens! quelle tartine ma plume vient de cracher! Je n'ai plus d'encre, il faut finir. Je vous écris les fenêtres ouvertes, par lesquelles m'arrivent des torrents d'odeurs de roses. Il est sept heures du matin. L'automne a mis (enfin!) - de ce matin même - son beau pied rougissant sur la terre. Le voilà descendu du ciel! Je viens de le saluer et de le voir passer avec ses ailes de rouge-gorge, à travers les grappes de rubis de mes sorbiers et les baies rouges d'un houx, digne de l'Ecosse, planté au bas de mon jardin et de taille de chêne... Dans quelques jours, les sarrasins, que l'on commence à couper, ne feront plus de nos champs qu'une surface de carmin... Saison adorable pour nous autres Normands! [...].” (Lettre autographe signée “Jules Barbey d'Aurevilly”, Valognes, 2 septembre 75, 2 pages 2/3 in-folio.- Barbey d'Aurevilly, Correspondance générale, VII, nº 1875/34.)
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