Très rare firman enluminé du sultan Aq Qoyunlu Uzun Hasan, Empire Turcoman, Tabriz, 1453-1478 Le firman décoré de quatre très belles et grandes compositions calligraphiques à l’or et encre bleue en écriture thuluth, entremêlée d’inscriptions bleues en coufique et en naskh, l’une d’entre elles arrangée en ambigramme, les interstices de certaines lettres décorés de palmettes réservées sur fond noir, l’entête suivi du chiffre (tughra) du sultan se lisant : Abu al-Nasr Hasan Bahadur Sözümiz à l’encre noire et or, le texte en écriture ta’liq à l’or en 17 lignes remontant vers la gauche, comportant des citations religieuses, copié sur cinq grandes feuilles d’un beau papier crème attachées les unes aux autres, légèrement raccourci de chaque côté, des marges en papier orange rajoutées sur le pourtour, il manque la partie basse du document. Larg. : 28,5cm, avec restauration : 32 cm ; L. : 328 cm État : incomplet, consolidé sur les bords par un papier orange. Petites déchirures en bas et papier froissé par endroit. Feuille restaurée et recollée à la hauteur de la formule religieuse de la signature. Quelques taches brunes. Plusieurs petites restaurations sur le fond. Les inscriptions monumentales sont des invocations religieuses, certaines tirées du Coran (sourate 4, Al-Nisa, Les Femmes, verset 59 ; sourate 18, Al-Kahf, La Caverne, verset 2 et 3) et des hadiths du Prophète (relaté par Muhammad Bin Ishaq al-Sanghani, numéro 87). Ce rouleau enluminé est un document particulièrement important de l’époque de la dynastie des Aq Qoyunlu. Il s’agit d’un décret royal (firman ou farman) émis par le Sultan Uzun Hasan (Hasan le Grand, né 1423) qui a régné de 1457 à 1478 sur le clan des Aq Qoyunlu ou « Moutons Blancs ». Cette dynastie, issue d’Anatolie de l’Est, a jusqu’au début du XVIe siècle contrôlé l’Arménie, la Mésopotamie et une grande partie de l’Iran à la suite des Timourides. Son apogée est atteinte pendant le règne d’Uzun Hasan, après ses victoires contre le clan rival des Qara Qoyunlus « Moutons Noirs », dont il annexe les territoires en 1457, puis contre le petit-fils de Timour, le Sultan Abou Sa’id en 1469. Il marque ses victoires en transférant sa capitale de Diyarbekir à Tabriz, l’ancienne capitale des Qara Qoyunlu. Il y construit une mosquée qui subsiste encore aujourd’hui. Uzun Hasan meurt en 1478. Son fils Ya’qub lui succède, mais la dynastie est éliminée par Shah Isma’il Safavi en 1506 après plusieurs décennies de lutte de pouvoir. Notre firman reprend la tradition des décrets officiels timourides où le texte en écriture tawqi’ est précédé de grandes compositions calligraphiques en thuluth ou muhaqqaq aux longues hampes, écrit à l’or, parfois accompagné d’encre bleue. Entre les entêtes et le texte s’intercale le chiffre impérial du sultan (tughra) ou bien un ou plusieurs cachets attestant la légalité du document. Un très bel exemple est fourni par un décret lié au mausolée de Shaykh Abu Ishhaq, copié en 1448, probablement à Kazerun, dans la province du Fars et publié par Abolala Soudavar dans Art of the Persian Courts (New York, 1992, cat. 28, pp. 79-80). Dans ce document, les interstices des grandes lettres d’or sont décorés de palmettes en réserve sur fond noir, comme dans notre firman. Soudavar évoque également les grandes tughras à l’or des Ilkhanides et inscrit le document de Kazerun, et donc le nôtre, dans cette tradition-là (voir la tughra de l’Ilkhan Anushirvan, probablement exécutée à Tabriz vers 1350 et conservée à la Bibliothèque du Palais de Topkapi, B.411, fol. 91a). Le firman timouride d’Iskandar Sultan, conservé à la David Collection, Copenhague, daté 1414, offre également une belle comparaison qui suit le format classique de grandes inscriptions à l’or suivies du texte (inv. 211.2006). Un rouleau Qara Qoyunlu au nom de Jahanshah, bien que plus simple que le nôtre, est d’un esprit similaire (daté jumada I 867 H. / Janvier 1463 ; http: // www.asnad.org/en/document/318). Bien que notre manuscrit soit tronqué (la parti
Très rare firman enluminé du sultan Aq Qoyunlu Uzun Hasan, Empire Turcoman, Tabriz, 1453-1478 Le firman décoré de quatre très belles et grandes compositions calligraphiques à l’or et encre bleue en écriture thuluth, entremêlée d’inscriptions bleues en coufique et en naskh, l’une d’entre elles arrangée en ambigramme, les interstices de certaines lettres décorés de palmettes réservées sur fond noir, l’entête suivi du chiffre (tughra) du sultan se lisant : Abu al-Nasr Hasan Bahadur Sözümiz à l’encre noire et or, le texte en écriture ta’liq à l’or en 17 lignes remontant vers la gauche, comportant des citations religieuses, copié sur cinq grandes feuilles d’un beau papier crème attachées les unes aux autres, légèrement raccourci de chaque côté, des marges en papier orange rajoutées sur le pourtour, il manque la partie basse du document. Larg. : 28,5cm, avec restauration : 32 cm ; L. : 328 cm État : incomplet, consolidé sur les bords par un papier orange. Petites déchirures en bas et papier froissé par endroit. Feuille restaurée et recollée à la hauteur de la formule religieuse de la signature. Quelques taches brunes. Plusieurs petites restaurations sur le fond. Les inscriptions monumentales sont des invocations religieuses, certaines tirées du Coran (sourate 4, Al-Nisa, Les Femmes, verset 59 ; sourate 18, Al-Kahf, La Caverne, verset 2 et 3) et des hadiths du Prophète (relaté par Muhammad Bin Ishaq al-Sanghani, numéro 87). Ce rouleau enluminé est un document particulièrement important de l’époque de la dynastie des Aq Qoyunlu. Il s’agit d’un décret royal (firman ou farman) émis par le Sultan Uzun Hasan (Hasan le Grand, né 1423) qui a régné de 1457 à 1478 sur le clan des Aq Qoyunlu ou « Moutons Blancs ». Cette dynastie, issue d’Anatolie de l’Est, a jusqu’au début du XVIe siècle contrôlé l’Arménie, la Mésopotamie et une grande partie de l’Iran à la suite des Timourides. Son apogée est atteinte pendant le règne d’Uzun Hasan, après ses victoires contre le clan rival des Qara Qoyunlus « Moutons Noirs », dont il annexe les territoires en 1457, puis contre le petit-fils de Timour, le Sultan Abou Sa’id en 1469. Il marque ses victoires en transférant sa capitale de Diyarbekir à Tabriz, l’ancienne capitale des Qara Qoyunlu. Il y construit une mosquée qui subsiste encore aujourd’hui. Uzun Hasan meurt en 1478. Son fils Ya’qub lui succède, mais la dynastie est éliminée par Shah Isma’il Safavi en 1506 après plusieurs décennies de lutte de pouvoir. Notre firman reprend la tradition des décrets officiels timourides où le texte en écriture tawqi’ est précédé de grandes compositions calligraphiques en thuluth ou muhaqqaq aux longues hampes, écrit à l’or, parfois accompagné d’encre bleue. Entre les entêtes et le texte s’intercale le chiffre impérial du sultan (tughra) ou bien un ou plusieurs cachets attestant la légalité du document. Un très bel exemple est fourni par un décret lié au mausolée de Shaykh Abu Ishhaq, copié en 1448, probablement à Kazerun, dans la province du Fars et publié par Abolala Soudavar dans Art of the Persian Courts (New York, 1992, cat. 28, pp. 79-80). Dans ce document, les interstices des grandes lettres d’or sont décorés de palmettes en réserve sur fond noir, comme dans notre firman. Soudavar évoque également les grandes tughras à l’or des Ilkhanides et inscrit le document de Kazerun, et donc le nôtre, dans cette tradition-là (voir la tughra de l’Ilkhan Anushirvan, probablement exécutée à Tabriz vers 1350 et conservée à la Bibliothèque du Palais de Topkapi, B.411, fol. 91a). Le firman timouride d’Iskandar Sultan, conservé à la David Collection, Copenhague, daté 1414, offre également une belle comparaison qui suit le format classique de grandes inscriptions à l’or suivies du texte (inv. 211.2006). Un rouleau Qara Qoyunlu au nom de Jahanshah, bien que plus simple que le nôtre, est d’un esprit similaire (daté jumada I 867 H. / Janvier 1463 ; http: // www.asnad.org/en/document/318). Bien que notre manuscrit soit tronqué (la parti
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