Sébastien Vrancx Anvers, 1573 - 1647 La bataille de Leckerbeetje Panneau de chêne, parqueté (Restaurations anciennes) The battle of Leckerbeetje, oil on panel, by S. Vrancx Hauteur : 69 Largeur : 105 cm Provenance : Collection particulière, Belgique Commentaire : Pendant la guerre de Onze Ans qui devait implicitement reconnaître l'indépendance des Provinces-Unies, le combat de Leckerbeetje oppose vingt cavaliers hollandais protestants dirigés par le français Pierre de Bréauté à vingt autres, espagnols catholiques, appartenant au gouverneur de la place de Bois-le-Duc, Abrahams van Houvelingen, dit Leckerbeetje. Notre impressionnante composition illustre l'un des derniers combats sur le mode chevaleresque du défi lancé au camp adverse. Cette victoire des catholiques flamands eut une telle répercussion dans le monde contemporain que de nombreux artistes représentèrent la scène. Sébastian Vrancx, catholique flamand et par conséquent du camp des vainqueurs, est certainement le plus doué de ceux qui se prêtèrent à l'exercice et notre tableau est l'une de ses meilleures versions. L'escarmouche héroïque qui se déroula le 5 février 1660, au lieu-dit Vuchterheide, sous les murs de Bois-le-Duc est racontée à merveille en 1769 dans 'Les délices des Pays-Bas' : " Il se donna, l'an 1600, près de la Ville de Bois-le-Duc, un combat assez singulier, dit la bataille de Leckerbeetje, dont voici le sujet. Bois-le-Duc étant encore à l'Espagne, la garnison fit prisonniers quatre François, de la Compagnie du Sr. Breauté, Gentilhomme Normand, au service des Etats-Généraux. Ce capitaine négligea d'envoyer leur rançon, et on leur donna la liberté à l'un d'eux, afin de moyenner celle des autres. Breauté maltraita ce Soldat, pour s'être laissé prendre par des Flamands, qu'il traitoit de lourds ivrognes, &c. Son discours choqua tellement ceux de Bois-le-Duc, qu'ils lui en firent un défi. On choisit un endroit à la vue de cette ville ; mais l'ardeur martiale de Breauté, qui s'avança plus qu'il ne devoit, fut cause qu'on se tint au premier champ de bataille, que le hazard présenta. C'étoit un bruyère qui avoit deux collines à ses côtés. On étoit convenu de se battre vingt-un contre vingt-un ; mais les François rompirent la convention, & entrerent au champ de bataille au nombre de vingt-deux. Gerard Abrahami, Capitaine Flamand, & Lieutenant du Gouverneur, Comte de Grobbendonck, y étant présent avec ses vingt Champions, se plaignit de cette supercherie ; Breauté s'en excusa sur ce qu'il ne lui avoit pas été possible de défendre les armes au vingt-deuxieme. Le Lieutenant prit donc de son côté Jean l'Epine, Soldat Wallon, qui avait un courage héroïque sous un air de Paysan. Les François avoient le pistolet à la main, & les Flamands ne se servoient que de leurs épées ; mais ils eurent la précaution de faire attacher de petites chaînes derrière les brides de leurs chevaux, de peur que les ennemis venant à les couper, ils ne fussent plus capable de les gouverner. Les François n'eurent pas cette prévoyance, & ce fut ce qui contribua beaucoup à leur défaite. On étoit convenu de ne donner quartier à perssonne . Abrahami fut tué d'abord avec son frere & deux autres Flamands. Breauté y reçut aussi plusieurs coups d'épée, mais qui ne lui firent aucun mal ; il fut pris à la fin par le brave Jean l'Epine, & on l'assomma sur le pont-levis de la porte de Bois-le-Duc, à coup de fût de pistolet. Les Flamands y perdirent cinq hommes, & les François dix-sept. Trois de leurs fuyards furent pendus ensuite en Hollande. On a placé dans la Cathédrale de Bois-le-Duc l'Epitaphe du Lieutenant Abrahami, avec le récit de cette histoire1. " 1. Jean-Baptiste Chrystin, 'Les délices des Pays-Bas, ou description géographique et historique des XVII provinces', Liège, 1769, vol. II, p. 14-16.
Sébastien Vrancx Anvers, 1573 - 1647 La bataille de Leckerbeetje Panneau de chêne, parqueté (Restaurations anciennes) The battle of Leckerbeetje, oil on panel, by S. Vrancx Hauteur : 69 Largeur : 105 cm Provenance : Collection particulière, Belgique Commentaire : Pendant la guerre de Onze Ans qui devait implicitement reconnaître l'indépendance des Provinces-Unies, le combat de Leckerbeetje oppose vingt cavaliers hollandais protestants dirigés par le français Pierre de Bréauté à vingt autres, espagnols catholiques, appartenant au gouverneur de la place de Bois-le-Duc, Abrahams van Houvelingen, dit Leckerbeetje. Notre impressionnante composition illustre l'un des derniers combats sur le mode chevaleresque du défi lancé au camp adverse. Cette victoire des catholiques flamands eut une telle répercussion dans le monde contemporain que de nombreux artistes représentèrent la scène. Sébastian Vrancx, catholique flamand et par conséquent du camp des vainqueurs, est certainement le plus doué de ceux qui se prêtèrent à l'exercice et notre tableau est l'une de ses meilleures versions. L'escarmouche héroïque qui se déroula le 5 février 1660, au lieu-dit Vuchterheide, sous les murs de Bois-le-Duc est racontée à merveille en 1769 dans 'Les délices des Pays-Bas' : " Il se donna, l'an 1600, près de la Ville de Bois-le-Duc, un combat assez singulier, dit la bataille de Leckerbeetje, dont voici le sujet. Bois-le-Duc étant encore à l'Espagne, la garnison fit prisonniers quatre François, de la Compagnie du Sr. Breauté, Gentilhomme Normand, au service des Etats-Généraux. Ce capitaine négligea d'envoyer leur rançon, et on leur donna la liberté à l'un d'eux, afin de moyenner celle des autres. Breauté maltraita ce Soldat, pour s'être laissé prendre par des Flamands, qu'il traitoit de lourds ivrognes, &c. Son discours choqua tellement ceux de Bois-le-Duc, qu'ils lui en firent un défi. On choisit un endroit à la vue de cette ville ; mais l'ardeur martiale de Breauté, qui s'avança plus qu'il ne devoit, fut cause qu'on se tint au premier champ de bataille, que le hazard présenta. C'étoit un bruyère qui avoit deux collines à ses côtés. On étoit convenu de se battre vingt-un contre vingt-un ; mais les François rompirent la convention, & entrerent au champ de bataille au nombre de vingt-deux. Gerard Abrahami, Capitaine Flamand, & Lieutenant du Gouverneur, Comte de Grobbendonck, y étant présent avec ses vingt Champions, se plaignit de cette supercherie ; Breauté s'en excusa sur ce qu'il ne lui avoit pas été possible de défendre les armes au vingt-deuxieme. Le Lieutenant prit donc de son côté Jean l'Epine, Soldat Wallon, qui avait un courage héroïque sous un air de Paysan. Les François avoient le pistolet à la main, & les Flamands ne se servoient que de leurs épées ; mais ils eurent la précaution de faire attacher de petites chaînes derrière les brides de leurs chevaux, de peur que les ennemis venant à les couper, ils ne fussent plus capable de les gouverner. Les François n'eurent pas cette prévoyance, & ce fut ce qui contribua beaucoup à leur défaite. On étoit convenu de ne donner quartier à perssonne . Abrahami fut tué d'abord avec son frere & deux autres Flamands. Breauté y reçut aussi plusieurs coups d'épée, mais qui ne lui firent aucun mal ; il fut pris à la fin par le brave Jean l'Epine, & on l'assomma sur le pont-levis de la porte de Bois-le-Duc, à coup de fût de pistolet. Les Flamands y perdirent cinq hommes, & les François dix-sept. Trois de leurs fuyards furent pendus ensuite en Hollande. On a placé dans la Cathédrale de Bois-le-Duc l'Epitaphe du Lieutenant Abrahami, avec le récit de cette histoire1. " 1. Jean-Baptiste Chrystin, 'Les délices des Pays-Bas, ou description géographique et historique des XVII provinces', Liège, 1769, vol. II, p. 14-16.
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