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Auction archive: Lot number 521

SAND George (1804-1876). MANUSCRIT autographe,…

Estimate
€15,000 - €20,000
ca. US$17,009 - US$22,678
Price realised:
€19,500
ca. US$22,111
Auction archive: Lot number 521

SAND George (1804-1876). MANUSCRIT autographe,…

Estimate
€15,000 - €20,000
ca. US$17,009 - US$22,678
Price realised:
€19,500
ca. US$22,111
Beschreibung:

SAND George (1804-1876). MANUSCRIT autographe, Entretiens journaliers avec le très docte et très habile Docteur Piffoel.., [1836-1840] ; cahier de 69 feuillets in-4 (24 x 18 cm) la plupart écrits au recto (plus 38 ff vierges), reliure cartonnée d’origine (24,5 x 18,5 cm) demi-basane rouge avec petite bordure de plamettes à froid, dos lisse avec filets dorés, coin de parchemin vert, tranches mouchetées, plats de papier marbré rouge et noir. Précieux journal intime où Sand évoque la fin de son amour pour Michel de Bourges, son amitié avec Liszt et Marie d’Agoult, ses rêves et ses émotions, ses réflexions philosophiques. Ce journal a été écrit dans un cahier relié portant l’étiquette du papetier parisien Chaulin, formé de feuillets de papier vélin fin filigrané JWhatman, à l’encre brune (quelques pages à l’encre rouge), au recto des feuillets, sans marge, avec des ratures et corrections. Des feuillets ont été découpés ou arrachés du cahier, et certaines pages ont été caviardées ou en partie coupées par Sand lors d’une relecture, peut-être lors de la rédaction d’Histoire de ma vie. Maurice Sand a collé sur la couverture une étiquette de papier vert et noté : « 1837-1839-1840 Journal pensées fragments ». Ce cahier a été publié (non sans inexactitudes) par Aurore Lauth-Sand en 1926 dans le Journal intime (posthume) (Calmann-Lévy) de sa grand-mère, volume rassemblant le Journal intime de 1834 (détruit, connu d’après une copie), ces Entretiens (p. 39-111), et des fragments de l’album Sketches and hints. Georges Lubin a republié ces Entretiens dans les Œuvres autobiographiques (Bibliothèque de la Péiade, t. II, p. 977-1018), sans avoir connaissance de ce manuscrit, qui avait été vendu par Aurore Sand au libraire Marc Loliée. La page de titre est ainsi rédigée : « Entretiens journaliers avec le très docte et très habile Docteur Piffoel. Professeur de Botanique et de psychologie [et de philosophie biffé] », avec la date 1837. Le titre humoristique fait référence au surnom que s’était donné George Sand à cause de son gros nez, lors des excursions en Suisse avec Franz Liszt et Marie d’Agoult. Suit une Préface (1 p.) : « Oui, mon cher et gracieux Docteur, faire un journal c’est renoncer à l’avenir, c’est vivre dans le présent, c’est avouer à l’implacable, qu’on n’attend plus rien de lui, qu’on s’accommode de chaque jour et qu’il n’y a plus de relation entre ce jour là et les autres. […] On ne fait un journal que quand les passions sont éteintes, ou qu’elles sont arrivées à l’état de pétrification qui permet de les explorer comme des montagnes d’où l’avalanche ne se détachera plus. Ce travail constate un état de solidité effrayante et que je ne souhaite à personne, sinon à ceux qui étaient en pleine éruption et qui n’auraient pu rien garder de leurs feux s’ils ne s’étaient arrêtés tout d’un coup au milieu de leur vomissement ». Suivent 15 pages de journal, du 1er au 6 juin [1837], avec de belles pages évoquant le séjour à Nohant de Franz LISZT et Marie d’AGOULT (Arabella) : « La chambre d’Arabella est au rez de chaussée sous la mienne. Là est le beau piano de Franz. Au dessous de la fenêtre d’où le rideau de verdure des tilleuls m’apparaît, est la fenêtre d’où partent ces sons que l’univers voudrait entendre, et qui ne font ici de jaloux que les rossignols. Artiste puissant, sublime dans les grandes choses, toujours supérieur dans les petites. Triste pourtant, et rongé d’une plaie secrette. Homme heureux, aimé d’une femme belle, généreuse, intelligente et chaste. […] Quand Franz joue du piano, je suis soulagé. Toutes mes peines se poétisent, tous mes instincts s’exhaltent. Il fait surtout vibrer la corde généreuse. Il attaque aussi la note colère, presqu’à l’unisson de mon énergie. Mais il n’attaque pas la note haineuse. Moi, la haine me dévore, la haine de quoi ? Mon Dieu, ne trouverai-je jamais personne qui vaille la peine d’être haï ? Faites-moi cette grâce, je ne vous demanderai plus de me faire trouver celui qui mériterait d’être aimé

Auction archive: Lot number 521
Auction:
Datum:
15 Nov 2018
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Salle 1 - Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

SAND George (1804-1876). MANUSCRIT autographe, Entretiens journaliers avec le très docte et très habile Docteur Piffoel.., [1836-1840] ; cahier de 69 feuillets in-4 (24 x 18 cm) la plupart écrits au recto (plus 38 ff vierges), reliure cartonnée d’origine (24,5 x 18,5 cm) demi-basane rouge avec petite bordure de plamettes à froid, dos lisse avec filets dorés, coin de parchemin vert, tranches mouchetées, plats de papier marbré rouge et noir. Précieux journal intime où Sand évoque la fin de son amour pour Michel de Bourges, son amitié avec Liszt et Marie d’Agoult, ses rêves et ses émotions, ses réflexions philosophiques. Ce journal a été écrit dans un cahier relié portant l’étiquette du papetier parisien Chaulin, formé de feuillets de papier vélin fin filigrané JWhatman, à l’encre brune (quelques pages à l’encre rouge), au recto des feuillets, sans marge, avec des ratures et corrections. Des feuillets ont été découpés ou arrachés du cahier, et certaines pages ont été caviardées ou en partie coupées par Sand lors d’une relecture, peut-être lors de la rédaction d’Histoire de ma vie. Maurice Sand a collé sur la couverture une étiquette de papier vert et noté : « 1837-1839-1840 Journal pensées fragments ». Ce cahier a été publié (non sans inexactitudes) par Aurore Lauth-Sand en 1926 dans le Journal intime (posthume) (Calmann-Lévy) de sa grand-mère, volume rassemblant le Journal intime de 1834 (détruit, connu d’après une copie), ces Entretiens (p. 39-111), et des fragments de l’album Sketches and hints. Georges Lubin a republié ces Entretiens dans les Œuvres autobiographiques (Bibliothèque de la Péiade, t. II, p. 977-1018), sans avoir connaissance de ce manuscrit, qui avait été vendu par Aurore Sand au libraire Marc Loliée. La page de titre est ainsi rédigée : « Entretiens journaliers avec le très docte et très habile Docteur Piffoel. Professeur de Botanique et de psychologie [et de philosophie biffé] », avec la date 1837. Le titre humoristique fait référence au surnom que s’était donné George Sand à cause de son gros nez, lors des excursions en Suisse avec Franz Liszt et Marie d’Agoult. Suit une Préface (1 p.) : « Oui, mon cher et gracieux Docteur, faire un journal c’est renoncer à l’avenir, c’est vivre dans le présent, c’est avouer à l’implacable, qu’on n’attend plus rien de lui, qu’on s’accommode de chaque jour et qu’il n’y a plus de relation entre ce jour là et les autres. […] On ne fait un journal que quand les passions sont éteintes, ou qu’elles sont arrivées à l’état de pétrification qui permet de les explorer comme des montagnes d’où l’avalanche ne se détachera plus. Ce travail constate un état de solidité effrayante et que je ne souhaite à personne, sinon à ceux qui étaient en pleine éruption et qui n’auraient pu rien garder de leurs feux s’ils ne s’étaient arrêtés tout d’un coup au milieu de leur vomissement ». Suivent 15 pages de journal, du 1er au 6 juin [1837], avec de belles pages évoquant le séjour à Nohant de Franz LISZT et Marie d’AGOULT (Arabella) : « La chambre d’Arabella est au rez de chaussée sous la mienne. Là est le beau piano de Franz. Au dessous de la fenêtre d’où le rideau de verdure des tilleuls m’apparaît, est la fenêtre d’où partent ces sons que l’univers voudrait entendre, et qui ne font ici de jaloux que les rossignols. Artiste puissant, sublime dans les grandes choses, toujours supérieur dans les petites. Triste pourtant, et rongé d’une plaie secrette. Homme heureux, aimé d’une femme belle, généreuse, intelligente et chaste. […] Quand Franz joue du piano, je suis soulagé. Toutes mes peines se poétisent, tous mes instincts s’exhaltent. Il fait surtout vibrer la corde généreuse. Il attaque aussi la note colère, presqu’à l’unisson de mon énergie. Mais il n’attaque pas la note haineuse. Moi, la haine me dévore, la haine de quoi ? Mon Dieu, ne trouverai-je jamais personne qui vaille la peine d’être haï ? Faites-moi cette grâce, je ne vous demanderai plus de me faire trouver celui qui mériterait d’être aimé

Auction archive: Lot number 521
Auction:
Datum:
15 Nov 2018
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Salle 1 - Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris
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