L.A., [fin septembre 1790], à son avocat et homme d’affaires Gaspard GAUFRIDY ; 4 pages in-4 Étonnante lettre après un vol dont il rend responsable son domestique et compère Langlois, échafaudant une combinaison pour retrouver son argent. « Le malheur qui vient de m’arriver, mon cher avocat, ne me permet pas de m’occuper d’autre chose dans ce moment-ci. Je viens d’être volé de tout ce que je possédois d’argent, j’œconomisois, je faisois tout au monde pour atteindre au bout de l’année, j’y aurois infailliblement réussi sans cet affreux accident ; il me restoit 1500ll qui avec les 2000ll que vous alliez m’envoyer me finissoient au mieux mon année. Un scélérat, par l’action la plus noire et la mieux combinée, pénétre dans ma chambre, et me prend absolument tout, il m’a laissé avec 6ll ». Il a pu se faire avancer 2.000ll par M. Rainaud, qu’il charge son avocat de rembourser. « Cela fait, et c’est le plus pressé, il faut s’occuper des moyens de me remplacer la somme volée de 1500ll. Ceci vous paraît d’abord un paradoxe ; et néanmoins après l’explication, j’espère que la chose vous paraitra toute simple. […] Le sujet qui m’a volé étoit un present de L’Anglois qui doit maintenant vous être arrivé ; je fais cent écus de pension à L’Anglois, il faut pendant 5 ans que cette pension lui soit supprimée, pour le punir ». Et pour trouver « les moyens de faire vivre cet homme sans pension » pendant ces cinq ans, il suffira d’emprunter « une somme de 1500 avec les clauses de la rembourser d’année en année pendant cinq ans à raison de 300ll par an. Je ne doute pas d’un moment que cette affaire et si simple et si sure ne puisse se faire […] vous renouvellez le bail de la Coste, mettez au fermier cette clause, il se remboursera tout doucement lui-même, dites lui que telle est la clause où je lui donne mon bail [...] si ce moyen là ne réussit pas trouvez en un autre mon cher avocat, mais réussissez ». Sinon, qu’il trouve le moyen de remplacer cette somme qui lui est absolument nécessaire. Quant à L’Anglois, il « a pu me donner un coquin mais L’Anglois tel coupable qu’il soit sur cet objet n’est cependant point un coquin ». Pour le faire vivre sans pension pendant cinq ans, Sade pense faire appel à sa tante Mme de VILLENEUVE : « Depuis ma liberté, Md de Villeneuve me témoigne beaucoup d’intérêt et de sensibilité » ; il va donc la prier « de vouloir bien me rendre l’extrême service de prendre L’Anglois chès elle pendant les 5 années en question, de le loger, nourrir &c. Je lui donne ma parole, à la fin de la 5e année de la délivrer de ce fardeau »… Il faut aussi qu’elle sache «que si je punis L’Anglois de m’avoir donné un mauvais sujet, je ne le punis d’aucune mauvaise action ; que ce L’Anglois imprudent n’est cependant ni un coquin, ni un scélérat, que je lui en réponds corps pour corps, et que la seule précaution qu’il y ait à prendre avec lui, est de ne pas prendre de domestique de sa main. [...] Enfin mon cher avocat je remets la négotiation entre vos mains […] Sitot qu’elle aura dit oui vous signifierez à L’Anglois son arrêt qui ce me semble sera bien doux, puisqu’il ne perdra dans le fait rien de son existence, et qu’il me faira retrouver ce que sa sottise m’a fait perdre »... Il termine en pressant Gaufridy de terminer « l’état exact du rapport de mes terres », ainsi que « le compte exact de la recette et de la depense depuis 1777 jusqua 1790. Je veux absolument savoir ce que mes terres ont rapporté pendant ces 14 années là, et à quoi cet argent a passé »… Il ajoute : « J’espère que M. Rainaud vous apprendra quelque chose de fait sur mon procès avec Md de Sade ; je ne puis que me louer de ses mediations ». Correspondance inédite (éd. P. Bourdin), p. 273.
L.A., [fin septembre 1790], à son avocat et homme d’affaires Gaspard GAUFRIDY ; 4 pages in-4 Étonnante lettre après un vol dont il rend responsable son domestique et compère Langlois, échafaudant une combinaison pour retrouver son argent. « Le malheur qui vient de m’arriver, mon cher avocat, ne me permet pas de m’occuper d’autre chose dans ce moment-ci. Je viens d’être volé de tout ce que je possédois d’argent, j’œconomisois, je faisois tout au monde pour atteindre au bout de l’année, j’y aurois infailliblement réussi sans cet affreux accident ; il me restoit 1500ll qui avec les 2000ll que vous alliez m’envoyer me finissoient au mieux mon année. Un scélérat, par l’action la plus noire et la mieux combinée, pénétre dans ma chambre, et me prend absolument tout, il m’a laissé avec 6ll ». Il a pu se faire avancer 2.000ll par M. Rainaud, qu’il charge son avocat de rembourser. « Cela fait, et c’est le plus pressé, il faut s’occuper des moyens de me remplacer la somme volée de 1500ll. Ceci vous paraît d’abord un paradoxe ; et néanmoins après l’explication, j’espère que la chose vous paraitra toute simple. […] Le sujet qui m’a volé étoit un present de L’Anglois qui doit maintenant vous être arrivé ; je fais cent écus de pension à L’Anglois, il faut pendant 5 ans que cette pension lui soit supprimée, pour le punir ». Et pour trouver « les moyens de faire vivre cet homme sans pension » pendant ces cinq ans, il suffira d’emprunter « une somme de 1500 avec les clauses de la rembourser d’année en année pendant cinq ans à raison de 300ll par an. Je ne doute pas d’un moment que cette affaire et si simple et si sure ne puisse se faire […] vous renouvellez le bail de la Coste, mettez au fermier cette clause, il se remboursera tout doucement lui-même, dites lui que telle est la clause où je lui donne mon bail [...] si ce moyen là ne réussit pas trouvez en un autre mon cher avocat, mais réussissez ». Sinon, qu’il trouve le moyen de remplacer cette somme qui lui est absolument nécessaire. Quant à L’Anglois, il « a pu me donner un coquin mais L’Anglois tel coupable qu’il soit sur cet objet n’est cependant point un coquin ». Pour le faire vivre sans pension pendant cinq ans, Sade pense faire appel à sa tante Mme de VILLENEUVE : « Depuis ma liberté, Md de Villeneuve me témoigne beaucoup d’intérêt et de sensibilité » ; il va donc la prier « de vouloir bien me rendre l’extrême service de prendre L’Anglois chès elle pendant les 5 années en question, de le loger, nourrir &c. Je lui donne ma parole, à la fin de la 5e année de la délivrer de ce fardeau »… Il faut aussi qu’elle sache «que si je punis L’Anglois de m’avoir donné un mauvais sujet, je ne le punis d’aucune mauvaise action ; que ce L’Anglois imprudent n’est cependant ni un coquin, ni un scélérat, que je lui en réponds corps pour corps, et que la seule précaution qu’il y ait à prendre avec lui, est de ne pas prendre de domestique de sa main. [...] Enfin mon cher avocat je remets la négotiation entre vos mains […] Sitot qu’elle aura dit oui vous signifierez à L’Anglois son arrêt qui ce me semble sera bien doux, puisqu’il ne perdra dans le fait rien de son existence, et qu’il me faira retrouver ce que sa sottise m’a fait perdre »... Il termine en pressant Gaufridy de terminer « l’état exact du rapport de mes terres », ainsi que « le compte exact de la recette et de la depense depuis 1777 jusqua 1790. Je veux absolument savoir ce que mes terres ont rapporté pendant ces 14 années là, et à quoi cet argent a passé »… Il ajoute : « J’espère que M. Rainaud vous apprendra quelque chose de fait sur mon procès avec Md de Sade ; je ne puis que me louer de ses mediations ». Correspondance inédite (éd. P. Bourdin), p. 273.
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