Rops, Félicien 16 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À JULES NOILLY. 27 DÉCEMBRE 1877-31 DÉCEMBRE 1881. [AVEC :] 2 LETTRES À MME LAFÈVE. 90 p. in-8 ou in-12, plus deux cartes de visite et une enveloppe autographe, montées sur onglets en un volume petit in-8 (185 x 140 mm). Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, dentelle intérieure (Marius Michel . Petit accroc à la coiffe supérieure et premier plat légèrement sali. Très intéressante correspondance, écrite de Paris ou de Belgique, relative aux Cent légers croquis sans prétention pour réjouir les honnêtes gens, album de dessins réalisé pour le bibliophile Jules Noilly. Une des lettres est illustrée d’un croquis original. "Votre collection est une des pierres angulaires de ma future réputation". En 1878, Rops rencontre Jules Noilly, collectionneur averti, avec lequel il se sent en "conformité" d’idées, partageant les mêmes vues artistiques sur l’époque : "Je voudrais bien m’appeler Gavarni, Millet, Rousseau, Daubigny, Courbet, si je le pouvais, mais jamais les réputations de Doré & de Grévin, qui sont pourtant bien grandes, et jusqu’à un certain point justifiées, ne m’ont troublé en mon obscurité. Vous voyez que j’ai une façon qui m’est propre, d’être vaniteux". Plusieurs de ces lettres concernent le prix de vente et d’achat de ses œuvres, il fait allusion à sa fortune relative qui lui permet de vendre ses dessins au prix coûtant mais qu’il ne veut pas voir bradés ou inondant le marché : "j’ai horreur de la popularité". Peaufinant sa gravure sur Musset ("je veux tâcher de mettre là dedans tout ce que je peux y mettre et de faire ŒUVRE D’ART si je le peux"), il entretient Noilly de l’avancée de leur projet commun, le bibliophile lui faisant parvenir plusieurs propositions de dessins pour cette série que Rops imagine comme la première d’un grand ensemble qu’il intitulerait Le Temps dévoilé ou La Vie nue ou encore Notre temps à nu. Il travaille d’ailleurs dès l’été 1878 à une seconde partie, L’Album du Diable, où il compte englober "toute la vie mystérieuse & très intime de notre temps : nu, demi-nu & costume moderne lorsque le nu & le demi-nu ne seront pas en situation", une œuvre que les curieux consulteront si elle est réussie, les œuvres les plus libres y seront présentées sous un cadenas doré car "le Diable peut tout voir" et que les croquis de cet album seront plus vifs que ceux des Cent croquis, qu’il souhaite volontairement en demi-teinte. Il estime "que, pour les études de nu moderne, il ne faut pas faire le nu classique mais bien le nu d'aujourd'hui qui a son caractère particulier et sa forme à lui qui ne ressemble à nulle autre." Il examine 17 propositions de Noilly, certaines déjà faites par d’autres artistes, d’autres qui feraient double emploi et d’autres encore qui sont des bons sujets et qu’il compte bien réaliser. Il tâche de renseigner son commanditaire quant au meilleur relieur pour les Cent Croquis, citant l’opinion du bibliophile Le Barbier de Tinant [sic] qui l’a assuré "que Lortic était ‘l’assassin’ en chambre, pour tout dessin qui lui passait par les mains. Il les écrasait, les dominait et il n’en restait rien. […] Les dessins des cent croquis sont inaltérables comme conservation de couleur mais très délicats au TOUCHER si on les frotte." La dernière lettre évoque une curieuse évolution de leurs relations, Noilly semblant avoir mis un terme, sans explication, aux visites de Rops qui sollicite pourtant la possibilité de venir retoucher ses Croquis et de lui apporter un dessin. Ensemble enrichi de : - Dessin à la mine de plomb rehaussé à la plume, Plainte en Divorce (125 x 105 mm). Dessin pour les Cent légers croquis (n° 112, "Le Divorce"). - 2 eaux-fortes : Femme nue agrippant un rocher [James Tobynn] (111 x 160 mm) et La cuisine de l'auberge des artistes à Anseremme avec remarques (210 x 150 mm). (Exsteens, Catalogue raisonné, respectivement n° 580 et 227). - Ex-libris gravé de Rops, dit à la marotte macabre, avec sa devise "Aultre ne veulx estre". - Mme Lafève, Le
Rops, Félicien 16 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À JULES NOILLY. 27 DÉCEMBRE 1877-31 DÉCEMBRE 1881. [AVEC :] 2 LETTRES À MME LAFÈVE. 90 p. in-8 ou in-12, plus deux cartes de visite et une enveloppe autographe, montées sur onglets en un volume petit in-8 (185 x 140 mm). Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, dentelle intérieure (Marius Michel . Petit accroc à la coiffe supérieure et premier plat légèrement sali. Très intéressante correspondance, écrite de Paris ou de Belgique, relative aux Cent légers croquis sans prétention pour réjouir les honnêtes gens, album de dessins réalisé pour le bibliophile Jules Noilly. Une des lettres est illustrée d’un croquis original. "Votre collection est une des pierres angulaires de ma future réputation". En 1878, Rops rencontre Jules Noilly, collectionneur averti, avec lequel il se sent en "conformité" d’idées, partageant les mêmes vues artistiques sur l’époque : "Je voudrais bien m’appeler Gavarni, Millet, Rousseau, Daubigny, Courbet, si je le pouvais, mais jamais les réputations de Doré & de Grévin, qui sont pourtant bien grandes, et jusqu’à un certain point justifiées, ne m’ont troublé en mon obscurité. Vous voyez que j’ai une façon qui m’est propre, d’être vaniteux". Plusieurs de ces lettres concernent le prix de vente et d’achat de ses œuvres, il fait allusion à sa fortune relative qui lui permet de vendre ses dessins au prix coûtant mais qu’il ne veut pas voir bradés ou inondant le marché : "j’ai horreur de la popularité". Peaufinant sa gravure sur Musset ("je veux tâcher de mettre là dedans tout ce que je peux y mettre et de faire ŒUVRE D’ART si je le peux"), il entretient Noilly de l’avancée de leur projet commun, le bibliophile lui faisant parvenir plusieurs propositions de dessins pour cette série que Rops imagine comme la première d’un grand ensemble qu’il intitulerait Le Temps dévoilé ou La Vie nue ou encore Notre temps à nu. Il travaille d’ailleurs dès l’été 1878 à une seconde partie, L’Album du Diable, où il compte englober "toute la vie mystérieuse & très intime de notre temps : nu, demi-nu & costume moderne lorsque le nu & le demi-nu ne seront pas en situation", une œuvre que les curieux consulteront si elle est réussie, les œuvres les plus libres y seront présentées sous un cadenas doré car "le Diable peut tout voir" et que les croquis de cet album seront plus vifs que ceux des Cent croquis, qu’il souhaite volontairement en demi-teinte. Il estime "que, pour les études de nu moderne, il ne faut pas faire le nu classique mais bien le nu d'aujourd'hui qui a son caractère particulier et sa forme à lui qui ne ressemble à nulle autre." Il examine 17 propositions de Noilly, certaines déjà faites par d’autres artistes, d’autres qui feraient double emploi et d’autres encore qui sont des bons sujets et qu’il compte bien réaliser. Il tâche de renseigner son commanditaire quant au meilleur relieur pour les Cent Croquis, citant l’opinion du bibliophile Le Barbier de Tinant [sic] qui l’a assuré "que Lortic était ‘l’assassin’ en chambre, pour tout dessin qui lui passait par les mains. Il les écrasait, les dominait et il n’en restait rien. […] Les dessins des cent croquis sont inaltérables comme conservation de couleur mais très délicats au TOUCHER si on les frotte." La dernière lettre évoque une curieuse évolution de leurs relations, Noilly semblant avoir mis un terme, sans explication, aux visites de Rops qui sollicite pourtant la possibilité de venir retoucher ses Croquis et de lui apporter un dessin. Ensemble enrichi de : - Dessin à la mine de plomb rehaussé à la plume, Plainte en Divorce (125 x 105 mm). Dessin pour les Cent légers croquis (n° 112, "Le Divorce"). - 2 eaux-fortes : Femme nue agrippant un rocher [James Tobynn] (111 x 160 mm) et La cuisine de l'auberge des artistes à Anseremme avec remarques (210 x 150 mm). (Exsteens, Catalogue raisonné, respectivement n° 580 et 227). - Ex-libris gravé de Rops, dit à la marotte macabre, avec sa devise "Aultre ne veulx estre". - Mme Lafève, Le
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