Robert MOUCHEZ (1897-1978) officier de marine. Manuscrit autographe signé, Journal de bord, 1915-1917 ; cahier in-4 de 115 pages (plus 1 feuillet volant), couv. moleskine noire (2 petits passages découpés dans le texte). Journal personnel de navigation en Méditerranée et en Grèce, sur le croiseur la Gloire puis l’éclaireur Atmah, de mai 1915 à novembre 1917. Il est illustré de 13 croquis à l’encre ou au crayon, dont un représentant le croiseur avec ses pièces d’artillerie (p. 23), et d’une carte postale montrant l’Atmah (J. Geiser, photographe à Alger). C’est un intéressant témoignage sur les patrouilles en Méditerranée lors de la Première Guerre mondiale. Petit-fils de l’amiral Mouchez, Robert Mouchez préparait l’École navale à Paris lorsqu’il apprit qu’un décret du 1er mars 1915 permettait aux élèves de contracter un engagement dans les équipages de la Flotte pendant la durée de la guerre. Il s’engage alors dans la Marine et, après une formation à Brest, embarque le 4 mai suivant sur la Gloire où il effectue de nombreux exercices (manœuvres, tir au canon, débarquement). Le 27 novembre 1915, il est reçu à l’examen de timonier. Le 22 juillet 1916, il embarque à Toulon sur l’Atmah, commandé par le lieutenant de vaisseau Cambon. Employé au service du chiffre et à la timonerie, Robert Mouchez entame une campagne en Méditerranée : Malte (6-11 août), Bizerte, Bône, Alger (où il retrouve une partie de sa famille), puis Oran et Gibraltar (1-3 septembre). Après un nouveau mouillage à Bône, le navire appareille le 5 octobre pour secourir les naufragés du Gallia, un bâtiment de transport de troupes qui venait d’être torpillé la veille par un sous-marin allemand au large de San Pietro, au sud de la Sardaigne. Le 6 au matin, ils recueillent des rescapés provenant d’une baleinière déjà remorquée par un vapeur, puis continuent les recherches : « Vers 15 h 45, à l’horizon se montre une petite étendue blanche qui scintille. C’est une embarcation. Nous nous approchons et découvrons bientôt 3 autres embarcations dont deux faisant route ensemble. Nous hissons l’aperçu pour que ces malheureux sachent que nous nous occupons d’eux. Nous embarquons les passagers de la 1re embarcation. Elle est commandée par un mécanicien à 2 galons. Ensuite, après toutefois avoir pris le “juge”, nous allons aux autres embarcations... Nous avons sauvé 218 hommes. Croisons toujours jusqu’à 19 heures. A cette heure, rendez-vous avec l’Aldebaran à San Pietro pour lui prendre ses 33 rescapés » (6 octobre 1916). Après avoir ramené les naufragés à Bizerte, l’Atmah continue d’effectuer des missions de surveillance et effectue plusieurs trajets au large de la Grèce, entre les îles Ioniennes (Corfou, Argostoli) et la mer Egée, avec des escales à Patras, Navarin, Salamine, Le Pirée et La Sude. Ainsi, le 8 mai 1917 : « Arrivée à Milo vers 10 heures. Je prends le service au mouillage, et ne peux pas aller à terre. Jolie rade, bien abritée, qui sert à garer nos transports pour Salonique »... Le surlendemain : « Arrivée au mouillage de La Sude à 9 heures... A 13 h 30 je suis à terre avec de Faramond et l’interprète Travlos. Nous prenons une voiture pour aller à La Canée, capitale de la Crète (21000 habitants). Ville sale, curieuse et très pittoresque ; la population est très mélangée... La Canée est la ville natale de Monsieur Venizelos et la Crète fut une des premières îles grecques à adhérer au mouvement vénizéliste... Les Alliés donnent 3 millions par mois à Venizelos pour lui et son armée... On dit que dans quelques semaines il y aura 100 000 Grecs à Salonique ! Est-ce vrai ? »
Robert MOUCHEZ (1897-1978) officier de marine. Manuscrit autographe signé, Journal de bord, 1915-1917 ; cahier in-4 de 115 pages (plus 1 feuillet volant), couv. moleskine noire (2 petits passages découpés dans le texte). Journal personnel de navigation en Méditerranée et en Grèce, sur le croiseur la Gloire puis l’éclaireur Atmah, de mai 1915 à novembre 1917. Il est illustré de 13 croquis à l’encre ou au crayon, dont un représentant le croiseur avec ses pièces d’artillerie (p. 23), et d’une carte postale montrant l’Atmah (J. Geiser, photographe à Alger). C’est un intéressant témoignage sur les patrouilles en Méditerranée lors de la Première Guerre mondiale. Petit-fils de l’amiral Mouchez, Robert Mouchez préparait l’École navale à Paris lorsqu’il apprit qu’un décret du 1er mars 1915 permettait aux élèves de contracter un engagement dans les équipages de la Flotte pendant la durée de la guerre. Il s’engage alors dans la Marine et, après une formation à Brest, embarque le 4 mai suivant sur la Gloire où il effectue de nombreux exercices (manœuvres, tir au canon, débarquement). Le 27 novembre 1915, il est reçu à l’examen de timonier. Le 22 juillet 1916, il embarque à Toulon sur l’Atmah, commandé par le lieutenant de vaisseau Cambon. Employé au service du chiffre et à la timonerie, Robert Mouchez entame une campagne en Méditerranée : Malte (6-11 août), Bizerte, Bône, Alger (où il retrouve une partie de sa famille), puis Oran et Gibraltar (1-3 septembre). Après un nouveau mouillage à Bône, le navire appareille le 5 octobre pour secourir les naufragés du Gallia, un bâtiment de transport de troupes qui venait d’être torpillé la veille par un sous-marin allemand au large de San Pietro, au sud de la Sardaigne. Le 6 au matin, ils recueillent des rescapés provenant d’une baleinière déjà remorquée par un vapeur, puis continuent les recherches : « Vers 15 h 45, à l’horizon se montre une petite étendue blanche qui scintille. C’est une embarcation. Nous nous approchons et découvrons bientôt 3 autres embarcations dont deux faisant route ensemble. Nous hissons l’aperçu pour que ces malheureux sachent que nous nous occupons d’eux. Nous embarquons les passagers de la 1re embarcation. Elle est commandée par un mécanicien à 2 galons. Ensuite, après toutefois avoir pris le “juge”, nous allons aux autres embarcations... Nous avons sauvé 218 hommes. Croisons toujours jusqu’à 19 heures. A cette heure, rendez-vous avec l’Aldebaran à San Pietro pour lui prendre ses 33 rescapés » (6 octobre 1916). Après avoir ramené les naufragés à Bizerte, l’Atmah continue d’effectuer des missions de surveillance et effectue plusieurs trajets au large de la Grèce, entre les îles Ioniennes (Corfou, Argostoli) et la mer Egée, avec des escales à Patras, Navarin, Salamine, Le Pirée et La Sude. Ainsi, le 8 mai 1917 : « Arrivée à Milo vers 10 heures. Je prends le service au mouillage, et ne peux pas aller à terre. Jolie rade, bien abritée, qui sert à garer nos transports pour Salonique »... Le surlendemain : « Arrivée au mouillage de La Sude à 9 heures... A 13 h 30 je suis à terre avec de Faramond et l’interprète Travlos. Nous prenons une voiture pour aller à La Canée, capitale de la Crète (21000 habitants). Ville sale, curieuse et très pittoresque ; la population est très mélangée... La Canée est la ville natale de Monsieur Venizelos et la Crète fut une des premières îles grecques à adhérer au mouvement vénizéliste... Les Alliés donnent 3 millions par mois à Venizelos pour lui et son armée... On dit que dans quelques semaines il y aura 100 000 Grecs à Salonique ! Est-ce vrai ? »
Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!
Be notified automatically about new items in upcoming auctions.
Create an alert