Beschreibung:

Robert LEFÈVRE (Bayeux, 1755-Paris, 1830) Portrait de Jérôme Pétion (1791) Huile sur toile, de forme ovale, signée et datée en bas à gauche « Lefèvre / 1791 ». Dans un cadre ovale en bois doré. Ce rare portrait représente Jérôme Pétion de Villeneuve (1756-1794), premier député du baillage de Chartres aux Etats généraux de 1789, député de l’Assemblée dont il fut le secrétaire et président ; chef de file à ses débuts, du Club des Jacobins avec Robespierre, membre de la Société des Amis des Noirs, luttant au côté de Brissot, pour l’abolition de l’esclavage. En juin 1791, il sera chargé avec Barnave et Latour-Maubourg de ramener le roi Louis XVI à Paris après sa fuite à Varenne. Sa popularité grandissante, il est élu maire de Paris face à Lafayette en novembre 1791, en remplacement de Bailly. Il est représenté en buste, de trois-quarts à gauche, la tête tournée vers la droite, en habit de député au début de la Révolution. H. 65 x L. 53,5 cm. Historique Originaire de Bayeux, élève de Jean-Baptiste Regnault Robert Lefèvre était un élève suffisamment distingué pour qu’il se fasse remarquer des critiques comme un excellent portraitiste à la veille de la Révolution. Dès 1791, il présente ses premières grandes oeuvres au Salon des Artistes, avec quatre portraits et deux toiles présentant l’une Vénus embrassant l’Amour et l’autre Vénus enlevant les armes de l’Amour, thèmes qui firent le succès de l’artiste et qui seront récurrents dans sa carrière. Fort de sa renommée, l’artiste aurait réalisé le portrait de ce grand personnage de la Révolution probablement de mémoire comme il le fera plus tard avec la figure de Bonaparte devenu Premier Consul. On sait en effet que Robert Lefèvre était doué d’une exceptionnelle mémoire visuelle qui facilitait les séances de pause. Toujours apprécié de ses contemporains pour la précision qu’il donnait au visage de ses modèles, il avait de plus le souci des détails dans les vêtements, les accessoires et les décors. Ce sont ces qualités qui l’élèveront parmi les premiers portraitistes sous l’Empire, Robert Lefèvre rivalisant avec le baron Gérard pour obtenir les commandes de Napoléon et celles des plus hauts dignitaires jusqu’à la Restauration. Notre portrait était précédemment identifié comme étant celui de Philippe Égalité, mais la différence du nez et l’absence de boucle d’oreille, en plus de la grande ressemblance physique avec le portrait dessiné par Auguste Sandoz en 1790 (voir illustration 1), ne nous laissent guère de doute quant à l’identification donnée à Jérôme Pétion.