Robe de Grand soir, vers 1900. Taffetas ivoire avec applications de panneaux et motifs de fleurs découpés en fine dentelle de Chantilly noire soulignée de sequins argent. Corsage baleiné à mancherons courts en mousseline de soie et dentelle; jupe à traîne à volant balayeuse (bel état, ceinture en tulle endommagée). Griffe tissée ivoire «GERBER, Robes, rue du Fbg St Honoré». Garde robe Belle Époque de la Comtesse de... Dans plusieurs malles de grenier dormaient des toilettes de soie et dentelles conservées depuis plus d'un siècle, témoignages du mode de vie d'une aristocrate à la Belle Époque. Cette dernière, sans vivre le tourbillon mondain des héroïnes de Proust, commandait néanmoins aux mêmes marchands de nouveautés confectionnés «couturières à façon» du quartier de l'Opéra, les toilettes qui répondaient au compliqué cérémonial de la journée d'une femme du monde (pour qui il n'était pas rare de changer 3 à 4 fois de robe, de la promenade du matin aux réceptions et cérémonies du soir. L'examen des griffes des pièces conservées, de 1880 à 1901 environ, nous révèle une cartographie de la mode concentrée autour de l'Opéra et des Grands Boulevards, où opèrent depuis 1865 les Soeurs Kerteux puis la Maison Callot jusqu'en 1914. C'est ainsi qu'en 1903 un chroniqueur de la revue Fémina range Mme Rouff dans le clan du «Quartier Haussmann-Taitbout» avec les Laférrière et Callot-Soeurs par opposition au groupe «rue de la Paix», nouveau coeur du Luxe parisien. Parmi les griffes rencontrées, dont la plupart sont tombées dans l'oubli, nous avons eu la surprise de trouver des modèles de robes habillées au nom de «Marie Gerber», responsable de la création au sein de la célèbre Maison de Couture «Callot Soeurs» (dont elle est aussi l'aîné) et dont l'élégance discrète du style rivalise avec un Worth ou Doucet à la Belle Époque. De nos jours encore, Callot et ses modèles orientalistes, ses robes en lamé ou dentelles et ses kimonos brodés sont conservés au même titre dans les plus grandes collections du monde. Formée à la couture par sa mère dentellière, Marie Callot (épouse Gerber) ouvre en 1888 avec ses soeurs une boutique de dentelles et parures, place de la Trinité, qui se distingue vite de ses comparses de Montmartre. Première d'atelier chez Raudnitz en 1894, elle opérait comme couturière indépendante au 2 rue Blanche dès 1891 avant de rejoindre ses soeurs en 1895 dans la «Maison de Couture, Modes et Lingerie» du 24 rue Taitbout. La maison, au style vite reconnaissable, se distingue par une abondance de détails raffinés qui la rend particulièrement recherchée pour ses robes du soirs et grandes toilettes (mariage, robes de cour) auprès d'une clientèle discrète d'aristocrates et grandes bourgeoises mais aussi de quelques demi-mondaines et actrices comme Jeanne Granier ou Ève Lavallière. Pour Madeleine Vionnet première d'atelier chez Callot Soeurs de 1900 à 1905, Madame Gerber demeurera le «symbole de ce que l'on peut faire de mieux. Une grande dame tout occupée d'un métier qui consiste à parer la femme, à habiller le corps d'un tissu, non à construire un costume, une vraie couturière, ni une décoratrice, ni un peintre comme ceux d'aujourd'hui»... «Sans l'exemple des soeurs Callot j'aurais continué à faire des Fords. Grâce à elles j'ai pu faire des Rolls-Royces». Faute de publicité et témoignages de cette raison-sociale dans les archives, nous formulons l'hypothèse que Marie Callot-Gerber aurait continué d'opérer sa maison de couture et «sa griffe» en propre, sous son patronyme de femme marié et ce, au moins jusqu'à la veille de la première guerre mondiale (une robe griffée «Marie Gerber» circa 1912 est conservée dans le fonds Callot du Musée Galliéra) pour des modèles très couture de grande confection qui seraient en quelque sorte précurseurs des «lignes Bis» des marques de créateurs contemporains. «Marie Gerber, chef du clan Callot et directrice du style vit de son art, ne se montre pas dans les soirées mondaines, se méfie des revues de mod
Robe de Grand soir, vers 1900. Taffetas ivoire avec applications de panneaux et motifs de fleurs découpés en fine dentelle de Chantilly noire soulignée de sequins argent. Corsage baleiné à mancherons courts en mousseline de soie et dentelle; jupe à traîne à volant balayeuse (bel état, ceinture en tulle endommagée). Griffe tissée ivoire «GERBER, Robes, rue du Fbg St Honoré». Garde robe Belle Époque de la Comtesse de... Dans plusieurs malles de grenier dormaient des toilettes de soie et dentelles conservées depuis plus d'un siècle, témoignages du mode de vie d'une aristocrate à la Belle Époque. Cette dernière, sans vivre le tourbillon mondain des héroïnes de Proust, commandait néanmoins aux mêmes marchands de nouveautés confectionnés «couturières à façon» du quartier de l'Opéra, les toilettes qui répondaient au compliqué cérémonial de la journée d'une femme du monde (pour qui il n'était pas rare de changer 3 à 4 fois de robe, de la promenade du matin aux réceptions et cérémonies du soir. L'examen des griffes des pièces conservées, de 1880 à 1901 environ, nous révèle une cartographie de la mode concentrée autour de l'Opéra et des Grands Boulevards, où opèrent depuis 1865 les Soeurs Kerteux puis la Maison Callot jusqu'en 1914. C'est ainsi qu'en 1903 un chroniqueur de la revue Fémina range Mme Rouff dans le clan du «Quartier Haussmann-Taitbout» avec les Laférrière et Callot-Soeurs par opposition au groupe «rue de la Paix», nouveau coeur du Luxe parisien. Parmi les griffes rencontrées, dont la plupart sont tombées dans l'oubli, nous avons eu la surprise de trouver des modèles de robes habillées au nom de «Marie Gerber», responsable de la création au sein de la célèbre Maison de Couture «Callot Soeurs» (dont elle est aussi l'aîné) et dont l'élégance discrète du style rivalise avec un Worth ou Doucet à la Belle Époque. De nos jours encore, Callot et ses modèles orientalistes, ses robes en lamé ou dentelles et ses kimonos brodés sont conservés au même titre dans les plus grandes collections du monde. Formée à la couture par sa mère dentellière, Marie Callot (épouse Gerber) ouvre en 1888 avec ses soeurs une boutique de dentelles et parures, place de la Trinité, qui se distingue vite de ses comparses de Montmartre. Première d'atelier chez Raudnitz en 1894, elle opérait comme couturière indépendante au 2 rue Blanche dès 1891 avant de rejoindre ses soeurs en 1895 dans la «Maison de Couture, Modes et Lingerie» du 24 rue Taitbout. La maison, au style vite reconnaissable, se distingue par une abondance de détails raffinés qui la rend particulièrement recherchée pour ses robes du soirs et grandes toilettes (mariage, robes de cour) auprès d'une clientèle discrète d'aristocrates et grandes bourgeoises mais aussi de quelques demi-mondaines et actrices comme Jeanne Granier ou Ève Lavallière. Pour Madeleine Vionnet première d'atelier chez Callot Soeurs de 1900 à 1905, Madame Gerber demeurera le «symbole de ce que l'on peut faire de mieux. Une grande dame tout occupée d'un métier qui consiste à parer la femme, à habiller le corps d'un tissu, non à construire un costume, une vraie couturière, ni une décoratrice, ni un peintre comme ceux d'aujourd'hui»... «Sans l'exemple des soeurs Callot j'aurais continué à faire des Fords. Grâce à elles j'ai pu faire des Rolls-Royces». Faute de publicité et témoignages de cette raison-sociale dans les archives, nous formulons l'hypothèse que Marie Callot-Gerber aurait continué d'opérer sa maison de couture et «sa griffe» en propre, sous son patronyme de femme marié et ce, au moins jusqu'à la veille de la première guerre mondiale (une robe griffée «Marie Gerber» circa 1912 est conservée dans le fonds Callot du Musée Galliéra) pour des modèles très couture de grande confection qui seraient en quelque sorte précurseurs des «lignes Bis» des marques de créateurs contemporains. «Marie Gerber, chef du clan Callot et directrice du style vit de son art, ne se montre pas dans les soirées mondaines, se méfie des revues de mod
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