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Auction archive: Lot number 99

René SEYSSAUD (1867-1952)

Estimate
€6,000 - €8,000
ca. US$6,615 - US$8,820
Price realised:
€5,600
ca. US$6,174
Auction archive: Lot number 99

René SEYSSAUD (1867-1952)

Estimate
€6,000 - €8,000
ca. US$6,615 - US$8,820
Price realised:
€5,600
ca. US$6,174
Beschreibung:

Paysans au champ. Détrempe sur panneau. Signée en bas à gauche. 39 x 60 cm. Provenance: Collection M. et Mme Marcel Pagani Exposition: Fondation Regards de Provence, l'ivresse de la couleur, du 14 juillet au 18 novembre 2012 RENE SEYSSAUD (1867-1952) Tendre et brutal, René Seyssaud est un être double : marseillais et vauclusien, poète et peintre, barbare et raffiné. Ce solitaire, en qui la presse salue un berger primitif, reste sous contrat quatorze ans chez Eugène Printz l’arbitre des élégances et du luxe art-déco. Souffrant pendant douze ans de tuberculose, Seyssaud laisse une peinture débordante de sève, d’une force explosive qui pulvérise les toiles de ses rivaux. Fils d’avocat, il épouse au mépris des convenances la fille du fermier du mas Pezet. Contrairement aux usages, il n’assiste pas au vernissage de ses propres expositions parisiennes. Il pratique un art d’avant-garde et c’est un nostalgique des traditions rurales ancestrales. Il est attaché à la glèbe, aux lourds sillons, mais il est fasciné par les métamorphoses de l’eau. Son style abrupt et synthétique témoigne d’une étonnante subtilité chromatique. Il n’est que contrastes et paradoxes et il l’assume pleinement. Il sera donc le peintre de l’ambivalence de la Provence, intérieure et littorale, chtonienne et aérienne, tellurique et fluide. Car cet homme qui vit au rythme des saisons, épouse les caprices du temps, le calme et les colères de la nature. Il laisse une oeuvre unique aux aspects multiples. En 1903, la critique berlinoise le considère à la pointe du paysage français : « celui qui fonce de manière la plus sauvage, c’est René Seyssaud un extatique de la couleur et du coup de brosse » (1). Par les tâtonnements et l’errance avec lesquels il s’inscrit dans un art authentique, Seyssaud peint son oeuvre à distance des formules toute faites. Au point de vue stylistique, il prend son bien de tous côtés : « Imaginez du Van Gogh en pleine ardeur, du Cézanne sans concessions, du Monticelli un peu rustique et sauvage », écrit Arsène Alexandre en 1901 (2). Comprendre et concilier les extrêmes, telle fut un moment, sa préoccupation. Ainsi, la trajectoire de Seyssaud n’est qu’une suite d’expériences commandées par la nécessité d’accéder du multiple à l’un. Si Grivolas lui apprend en 1885 les rudiments du métier et l’introduit dans le milieu des félibres d’Avignon, c’est Van Gogh découvert à Paris en 1892, chez Le Barc de Boutteville, qui apporte le choc déterminant. Du peintre absolu, Seyssaud retiendra la leçon de « la couleur intégrale », non adultérée de passages et de compromis, la couleur, seule réalité de la peinture, capable d’exprimer l’espace et le mouvement. Il hérite aussi ses lourdes pâtes, sa touche fiévreuse qui sculpte la forme sur la toile. Crépuscule à Cassis, 1895, qu’on ne rougirait pas de placer près des vues cassidaines de Signac ou de Derain, témoigne de cette période pionnière et justifie l’allusion de Matisse, selon laquelle « Seyssaud avait été fauve treize ans avant lui » (3). Schématisation des barques, simplification, facture gestuelle et synthétique, emploi de tons purs et violents, outrance chromatique, devancent incontestablement les conquêtes du fauvisme, même s’il s’agit là d’un cas isolé. N’en déplaise à Marcel Giry, la plage jaune (et non la mer), le ciel orangé vif, ne dérivent pas de la réalité observée, d’une « vision naturaliste », mais de déformations manifestes, de 124 ces transpositions dont les Fauves seront bientôt coutumiers. La toile rend compte de l’abîme qui sépare désormais Seyssaud de ses compatriotes marseillais, les vues de Cassis contemporaines de Garibaldi ou Ponson, notamment. L’association des aplats et des larges touches séparées, telle que la pratiquera l’école de Paris vers 1950, énonce la radicalité adoptée par le peintre qui se démarque aussi des marines de son aîné Monticelli. Les recommandations de ses amis provençaux - Joachim Gasquet Auguste Lauzet, notamment - propulsent Seyssaud dans les cercles artist

Auction archive: Lot number 99
Auction:
Datum:
21 Oct 2016
Auction house:
LECLERE - Auction Houses
rue Vincent Courdouan 5
13006 Marseille
France
contact@leclere-mdv.com
+33 (0)4 9150 000
+33 (0)4 91673659
Beschreibung:

Paysans au champ. Détrempe sur panneau. Signée en bas à gauche. 39 x 60 cm. Provenance: Collection M. et Mme Marcel Pagani Exposition: Fondation Regards de Provence, l'ivresse de la couleur, du 14 juillet au 18 novembre 2012 RENE SEYSSAUD (1867-1952) Tendre et brutal, René Seyssaud est un être double : marseillais et vauclusien, poète et peintre, barbare et raffiné. Ce solitaire, en qui la presse salue un berger primitif, reste sous contrat quatorze ans chez Eugène Printz l’arbitre des élégances et du luxe art-déco. Souffrant pendant douze ans de tuberculose, Seyssaud laisse une peinture débordante de sève, d’une force explosive qui pulvérise les toiles de ses rivaux. Fils d’avocat, il épouse au mépris des convenances la fille du fermier du mas Pezet. Contrairement aux usages, il n’assiste pas au vernissage de ses propres expositions parisiennes. Il pratique un art d’avant-garde et c’est un nostalgique des traditions rurales ancestrales. Il est attaché à la glèbe, aux lourds sillons, mais il est fasciné par les métamorphoses de l’eau. Son style abrupt et synthétique témoigne d’une étonnante subtilité chromatique. Il n’est que contrastes et paradoxes et il l’assume pleinement. Il sera donc le peintre de l’ambivalence de la Provence, intérieure et littorale, chtonienne et aérienne, tellurique et fluide. Car cet homme qui vit au rythme des saisons, épouse les caprices du temps, le calme et les colères de la nature. Il laisse une oeuvre unique aux aspects multiples. En 1903, la critique berlinoise le considère à la pointe du paysage français : « celui qui fonce de manière la plus sauvage, c’est René Seyssaud un extatique de la couleur et du coup de brosse » (1). Par les tâtonnements et l’errance avec lesquels il s’inscrit dans un art authentique, Seyssaud peint son oeuvre à distance des formules toute faites. Au point de vue stylistique, il prend son bien de tous côtés : « Imaginez du Van Gogh en pleine ardeur, du Cézanne sans concessions, du Monticelli un peu rustique et sauvage », écrit Arsène Alexandre en 1901 (2). Comprendre et concilier les extrêmes, telle fut un moment, sa préoccupation. Ainsi, la trajectoire de Seyssaud n’est qu’une suite d’expériences commandées par la nécessité d’accéder du multiple à l’un. Si Grivolas lui apprend en 1885 les rudiments du métier et l’introduit dans le milieu des félibres d’Avignon, c’est Van Gogh découvert à Paris en 1892, chez Le Barc de Boutteville, qui apporte le choc déterminant. Du peintre absolu, Seyssaud retiendra la leçon de « la couleur intégrale », non adultérée de passages et de compromis, la couleur, seule réalité de la peinture, capable d’exprimer l’espace et le mouvement. Il hérite aussi ses lourdes pâtes, sa touche fiévreuse qui sculpte la forme sur la toile. Crépuscule à Cassis, 1895, qu’on ne rougirait pas de placer près des vues cassidaines de Signac ou de Derain, témoigne de cette période pionnière et justifie l’allusion de Matisse, selon laquelle « Seyssaud avait été fauve treize ans avant lui » (3). Schématisation des barques, simplification, facture gestuelle et synthétique, emploi de tons purs et violents, outrance chromatique, devancent incontestablement les conquêtes du fauvisme, même s’il s’agit là d’un cas isolé. N’en déplaise à Marcel Giry, la plage jaune (et non la mer), le ciel orangé vif, ne dérivent pas de la réalité observée, d’une « vision naturaliste », mais de déformations manifestes, de 124 ces transpositions dont les Fauves seront bientôt coutumiers. La toile rend compte de l’abîme qui sépare désormais Seyssaud de ses compatriotes marseillais, les vues de Cassis contemporaines de Garibaldi ou Ponson, notamment. L’association des aplats et des larges touches séparées, telle que la pratiquera l’école de Paris vers 1950, énonce la radicalité adoptée par le peintre qui se démarque aussi des marines de son aîné Monticelli. Les recommandations de ses amis provençaux - Joachim Gasquet Auguste Lauzet, notamment - propulsent Seyssaud dans les cercles artist

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