Recueil des plus illustres proverbes, divisés en trois livres ; le premier contient les proverbes moraux, le second les Proverbes joyeux et plaisans, le troisième représente la Vie des gueux en Proverbes. A Paris, sur le quay de la Megisserie au fort l'Evesque, sans date [1657-1658]; 3 suites reliées dans un volume in-4 [255 x 201 mm] de 42, 47 et 30 planches : vélin ivoire (reliure de l'époque). Précieux recueil de 119 estampes caricaturales du xviie siècle, gravées sur cuivre. La composition de ce recueil varie selon les exemplaires. Celui-ci se compose de 119 planches en tout, en trois suites numérotées ; chacune avec un titre qui fait office de première planche. Les Proverbes moraux comptent 42 planches, les Proverbes joyeux 47 et la Vie des gueux 30. L'un des plus curieux recueils d'estampes de l'histoire de la gravure, dont les collectionneurs ont assemblé les pièces avec soin dès le XVIIIe siècle. Le fait est d'autant plus surprenant que les estampes populaires comme celles-ci n'avaient pas la faveur des amateurs. Au siècle suivant, Brunet confirmait cet engouement, lui d'ordinaire plutôt sévère pour ce type d'ouvrages : les gravures « manquent de délicatesse et de fini, jugeait-il, mais une espèce de verve brutale et caustique, une franche gaieté, la reproduction des allures et des habitudes populaires de l'époque, tels sont les titres qui recommandent avec raison l'oeuvre de cet artiste ». Exceptionnelle galerie des moeurs du Grand Siècle, d'un réalisme sans apprêt. Dans son étude sur Les Moeurs et la caricature en France, John Grand-Carteret s'enthousiasme pour les Proverbes de Lagniet : « Non seulement, écrit-il, on voit défiler devant soi une importante période de l'histoire, prise dans des détails plus intimes que par les estampes toujours un peu pompeuses d'Abraham Bosse, mais encore on peut suivre au moyen de ces drôleries et facéties le développement de l'étude de moeurs. » Jusqu'alors, c'est-à-dire au XVIe et au début du XVIIe siècles, la note « intime » existe peu dans les estampes : c'est toujours le côté emblématique et allégorique qui domine. Avec Lagniet, on plonge dans l'univers quotidien, les vicissitudes de la vie et l'omniprésence des fléaux qui ravageaient l'Europe, la peste, la guerre et la famine. Mendiants, artisans, marchands, bourgeois et nobles se pressent dans ces Proverbes, une galerie de types grotesques ou bouffons, d'avares, de goinfres et chacun d'illustrer un ou plusieurs proverbes qui sonnent tous comme une fatalité à laquelle on ne peut échapper : Fille qui prend se vend, femme qui donne s'abandonne, ou Qui monte plus haut qu'il ne devroit, il tombe plus bas qu'il ne voudroit... On y trouve aussi des allégories toujours d'actualité telle que Le crédit est mort, cher aux commerçants. Mais c'est surtout dans la représentation des petits métiers, des intérieurs de boutiques ou de maisons particulières, des habitudes quotidiennes, que Lagniet excelle : bonnetier, voleur à la tire, marchand de porcs, cordonnier, poissonnière, menuisier, forgeron, etc. De très nombreuses planches ont un intérêt gastronomique et l'on retrouve, brocardées et caricaturées, les mille et une constantes de la vie; les femmes, le jeu, la médisance, la naïveté ou l'appât du gain. Exemplaire de choix, en vélin du temps. La plupart des exemplaires qui nous sont parvenus, ont été établis postérieurement, généralement au XIXe siècle, et se trouvent donc dans des reliures modernes. Un tel recueil, constitué à l'époque, et joliment relié en vélin, est d'autant plus remarquable. Il provient de la belle bibliothèque de H. Destailleur, laquelle comprenait nombre de suites gravées et d'ornements, une très belle collection de livres d'architecture ainsi qu'une autre sur Paris (Cat. 1891, nº 325 : l'exemplaire avait alors 120 planches). ? Rahir, Bibliothèque de l'amateur, 590 : on trouve jusqu'à 166 planches.- Grand-Carteret, Les Moeurs et la caricature en France, p. 10.- Inventaire du fonds français, VI, pp. 57-58.
Recueil des plus illustres proverbes, divisés en trois livres ; le premier contient les proverbes moraux, le second les Proverbes joyeux et plaisans, le troisième représente la Vie des gueux en Proverbes. A Paris, sur le quay de la Megisserie au fort l'Evesque, sans date [1657-1658]; 3 suites reliées dans un volume in-4 [255 x 201 mm] de 42, 47 et 30 planches : vélin ivoire (reliure de l'époque). Précieux recueil de 119 estampes caricaturales du xviie siècle, gravées sur cuivre. La composition de ce recueil varie selon les exemplaires. Celui-ci se compose de 119 planches en tout, en trois suites numérotées ; chacune avec un titre qui fait office de première planche. Les Proverbes moraux comptent 42 planches, les Proverbes joyeux 47 et la Vie des gueux 30. L'un des plus curieux recueils d'estampes de l'histoire de la gravure, dont les collectionneurs ont assemblé les pièces avec soin dès le XVIIIe siècle. Le fait est d'autant plus surprenant que les estampes populaires comme celles-ci n'avaient pas la faveur des amateurs. Au siècle suivant, Brunet confirmait cet engouement, lui d'ordinaire plutôt sévère pour ce type d'ouvrages : les gravures « manquent de délicatesse et de fini, jugeait-il, mais une espèce de verve brutale et caustique, une franche gaieté, la reproduction des allures et des habitudes populaires de l'époque, tels sont les titres qui recommandent avec raison l'oeuvre de cet artiste ». Exceptionnelle galerie des moeurs du Grand Siècle, d'un réalisme sans apprêt. Dans son étude sur Les Moeurs et la caricature en France, John Grand-Carteret s'enthousiasme pour les Proverbes de Lagniet : « Non seulement, écrit-il, on voit défiler devant soi une importante période de l'histoire, prise dans des détails plus intimes que par les estampes toujours un peu pompeuses d'Abraham Bosse, mais encore on peut suivre au moyen de ces drôleries et facéties le développement de l'étude de moeurs. » Jusqu'alors, c'est-à-dire au XVIe et au début du XVIIe siècles, la note « intime » existe peu dans les estampes : c'est toujours le côté emblématique et allégorique qui domine. Avec Lagniet, on plonge dans l'univers quotidien, les vicissitudes de la vie et l'omniprésence des fléaux qui ravageaient l'Europe, la peste, la guerre et la famine. Mendiants, artisans, marchands, bourgeois et nobles se pressent dans ces Proverbes, une galerie de types grotesques ou bouffons, d'avares, de goinfres et chacun d'illustrer un ou plusieurs proverbes qui sonnent tous comme une fatalité à laquelle on ne peut échapper : Fille qui prend se vend, femme qui donne s'abandonne, ou Qui monte plus haut qu'il ne devroit, il tombe plus bas qu'il ne voudroit... On y trouve aussi des allégories toujours d'actualité telle que Le crédit est mort, cher aux commerçants. Mais c'est surtout dans la représentation des petits métiers, des intérieurs de boutiques ou de maisons particulières, des habitudes quotidiennes, que Lagniet excelle : bonnetier, voleur à la tire, marchand de porcs, cordonnier, poissonnière, menuisier, forgeron, etc. De très nombreuses planches ont un intérêt gastronomique et l'on retrouve, brocardées et caricaturées, les mille et une constantes de la vie; les femmes, le jeu, la médisance, la naïveté ou l'appât du gain. Exemplaire de choix, en vélin du temps. La plupart des exemplaires qui nous sont parvenus, ont été établis postérieurement, généralement au XIXe siècle, et se trouvent donc dans des reliures modernes. Un tel recueil, constitué à l'époque, et joliment relié en vélin, est d'autant plus remarquable. Il provient de la belle bibliothèque de H. Destailleur, laquelle comprenait nombre de suites gravées et d'ornements, une très belle collection de livres d'architecture ainsi qu'une autre sur Paris (Cat. 1891, nº 325 : l'exemplaire avait alors 120 planches). ? Rahir, Bibliothèque de l'amateur, 590 : on trouve jusqu'à 166 planches.- Grand-Carteret, Les Moeurs et la caricature en France, p. 10.- Inventaire du fonds français, VI, pp. 57-58.
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