Beschreibung:

Rare paire de vases couverts en porphyre d'Égypte. Couvercles et panses sculptés en symétrie de godrons tors. Boutons de prise en pastille. Piédouches moulurés circulaires. Époque Louis XIV. (Accidents recollés pour l'un). Hauteur : 53 cm - Diamètre : 36 cm Anciens numéros d'inventaire à la peinture noire, sous les couvercles et à l'intérieur des vases : « 40 » et « 44 ». Le porphyre, pierre très dure provenant des carrières du Djebel Abu Dokhan en Égypte orientale, fut exploité notamment par la Rome antique Impériale. Puis l'emplacement des carrières s'étant perdu, c'est à partir d'éléments architecturaux récupérés (colonnes généralement) que les lapidaires romains façonnèrent à partir de la fin du XVIe siècle et surtout au XVIIe siècle des vases décoratifs de différentes formes, très prisés de l'aristocratie et des Cours princières et royales européennes. Le sculpteur romain Silvio Calci (scarpellino del porfido) et son atelier s'en fit une spécialité au milieu du XVIIe siècle. La Cour de Louis XIV, avec Richelieu et Mazarin, fit venir en France un très grand nombre de ces objets particulièrement onéreux. Au XVIIIe siècle, le matériau devenant rare, les pièces se font plus petites et sont enrichies de bronze doré. Au XIXe siècle toutes les collections prestigieuses se devaient de posséder de tels vases qui sont aujourd'hui devenus très rares. Comme l'a suggéré le professeur Dario del Bufalo, les deux numéros d'inventaire portés sur les couvercles et à l'intérieur des vases, séparés de trois items (« 40 » & « 44 »), correspondent probablement à une garniture de cinq vases numérotés à la suite. Cette même curiosité « 70 » et « 74 » se retrouve sur la paire de vases, comparables aux nôtres, mais avec anses, des collections Randon de Boisset (1777) puis Lerouge (1799) puis non documenté et enfin Rothschild (vente Sotheby's, Monaco, 25 mai 1975, n°222). S'agissant du même graphisme et de la même peinture, ils ont une origine commune, au début du XIXe siècle, probablement Rothschild ou Bedford. Provenance : - Peut-être William Beckford à Fonthill Splendens, - Collection Alfred Morrison comme indiqué sur la facture de 1938, - Collection du marchand d'art P. Bertrand, 107 Bd Haussmann avant 1938, - Collection particulière, Paris. C'est le riche marchand de textiles James Morrison (1789-1857) qui racheta le domaine de Fonthill Splendens construit et richement meublé par William Beckford (1760-1844). Son fils Alfred Morrison amassa à son tour un nombre considérable d'objets d'art dont la plupart furent vendus au fur et à mesure par ses héritiers, notamment son petit-fils, 1er lord de Margadale (qui vendait par exemple un bureau Boulle chez Christie's à Londres en 1936). Vases similaires avec anses : - Musée du Louvre, paire identique, MR 2845 et MR 2846 (voir page 56) - Galerie Doria Pamphilj, deux vases très semblables - Paris, Christie's, 24 novembre 2020, n°1018 - Paris, Ader, 10 octobre 2018, n°214 - Paris, Europ Auction, 18 janvier 2012, n°107 - Paris, Piasa, 20 juin 2007, n° 82 et 83 - Monaco, Sotheby's, collection Rothschild, 25 mai 1975, n° 222 puis Paris, Christie's, 7 décembre 2005, n° 83 - New York, Sotheby's, collection Jacques Garcia 27 octobre 1990, n°10. Bibliographie comparative : - Dario del Bufalo, Red imperial porphyry, power and religion, Turin, Allemandi et Cie, 2012. - Philippe Malgouyre, Porphyre, La pierre pourpre des Ptolémées aux Bonaparte, Paris, RMN, 2003, pages 139 et suivantes. - Elpidio Benedetti Desseins de sept vazes de différentes formes, Paris, BNF, cabinet des estampes, fonds Robert de Cotte Nous remercions le professeur Dario del Bufalo d'avoir échangé longuement avec nous et confirmé l'authenticité de ces vases sur documents photographiques.