Beschreibung:

Rare chaise à porteurs en bois mouluré, doré, peint au naturel et sculpté de cartouches rocailles agrémentés de fleurettes; les panneaux tendus de cuir fond couleur tabac peint à riche décor de vases, échassiers, corbeilles de fleurs et armoiries dans des environnements de guirlandes de fleurs enrubannées dans des encadrements rocailles de rinceaux, coquilles et palmes. Le pavillon gainé de cuir brun est agrémenté de turlupets en bronze ciselé et doré en forme de vases ajourés; l'intérieur garni de velours cramoisi frappé de larges motifs à palmettes et rinceaux. Les brancards démontables en trois parties sont rehaussés de motifs fleuris sur fond amatis et dorés. Epoque Louis XV (une vitre remplacée; très légers accidents et éclats de peinture). H: 170 - L: 83 - P: 100 cm En France, jusqu'à la fin du XIXème siècle, la chaise à porteurs reste le véhicule urbain privilégié pour sa maniabilité qui la rendait parfaitement adapter aux rues étroites et tortueuses des villes, particulièrement celles de la capitale parisienne. Moyen de transport individuel porté à bras d'hommes grâce à deux brancards, elle devint très apprécier par les personnes de qualité qui n'hésitaient pas à faire décorer luxueusement leurs véhicules en faisant appel aux meilleurs peintres de l'époque et à leurs ateliers. Le modèle que nous proposons fut réalisé dans ce contexte particulier, son décor peint composé notamment de guirlandes fleuries, de palmes, de corbeille, de fruits et de rubans, est d'une superbe qualité d'exécution qui reflète le rang social de son commanditaire, dont nous retrouvons en devanture le blason sous la forme d'une double armoirie malheureusement biffée. Parmi les modèles connus de la même période, qui ont rarement conservé leurs brancards, citons notamment: un premier exemplaire proposé aux enchères à Paris, Mes Ader-Picard-Tajan, le 8 juin 1990, lot 59; un deuxième, orné de toiles peintes dans le goût de Jean Pillement, est conservé au Musée des Arts décoratifs de Lyon (illustré dans M. Villelongue, «Le mobilier», dans Lyon, Le très riche musée des arts déco­ratifs, Dossier de l'Art, n°48, juin 1998, p.38); un troisième, en vernis Martin et laque fond or, appartient aux collections du Musée national du château de Compiègne (paru dans le catalogue de l'exposition Les secrets de la laque française, Le vernis Martin, Paris, 2014, p.205); un quatrième est reproduit dans H. Huth, Lacquer of the West, The History of a Craft and an Industry 1550-1950, Chicago, 1971, fig.254); enfin, mentionnons une dernière chaise à porteurs, portant les armoiries du Cardinal de Bernis, photographiée dans Emile Molinier, Catalogue de l'exposition rétrospective de l'art français des origines à 1800, Paris, Librairie centrale des beaux-arts, 1900.