Proust, MarcelLes Plaisirs et les Jours.Paris, Calmann-Lévy, 1896. In-4 (293 x 198 mm). Demi-chagrin havane, dos à nerfs, tête dorée, non rogné (Reliure de l'époque ou légèrement postérieure). Étui moderne. Précieux exemplaire d'Alphonse Daudet. Édition originale, réunissant les nouvelles publiées depuis 1892 dans Le Banquet, La Revue blanche, Le Gaulois et L’Année des poètes. Illustrée de nombreux dessins de Madeleine Lemaire, dont 14 hors texte, avec également 13 pages de partitions musicales de Reynaldo Hahn pour Les Portraits de peintres. Préface d’Anatole France. Envoi autographe signé, sur une page de garde :"À Monsieur Alphonse DaudetAvec mon admiration infinie devant une imagination de génie, une beauté d'art, une vie de saintSon respectueux et reconnaissantMarcel Proust". Alphonse Daudet avait été l’un des premiers à recevoir un exemplaire des Plaisirs et les Jours, sorti en librairie le 12 juin 1896. Au faîte de sa gloire, il remercia immédiatement le jeune écrivain par cette belle lettre très amicale : "Mon cher petit Marcel, En échange du beau panier fleuri où vous m’envoyez toute votre jeunesse — rêves, musiques et frissons — magiquement enrubannée par une artiste fée [Madeleine Lemaire] qui est de vos amies, voici que je vous retourne un désolant petit livre qui vous serrera le cœur si vous le lisez. Ne m’en veuillez pas trop et gardez-moi un coin de votre amitié ; elle m’est très précieuse, car les sensitifs et les tendres sont bien rares dans la jeunesse de maintenant." (Corr., II, n° 35).
Déférent, Proust garda longtemps un souvenir attendri d’Alphonse Daudet, dans le salon duquel il avait été introduit par Arthur Baignières et où il avait rencontré le beau monde — et son fils Lucien en décembre 1894. L’admiration de Proust pour l’auteur des Lettres de mon moulin datait de ses lectures d’enfance, avec quelques réserves devant son côté réactionnaire et une intelligence qu’il jugeait "trop simpliste".Entre août 1897 et mars 1920, Proust consacra cinq articles à la famille Daudet ; celui de 1897, paru quelques jours avant la mort de l’écrivain, raconte surtout sa longue lutte contre la maladie, agonie dont il se souviendra pour les différents épisodes évoquant la mort dans la Recherche.
Luxueux, d’un auteur encore inconnu, illustré par une artiste mondaine et préfacé par une gloire littéraire, l'ouvrage fut considéré comme le caprice d'un bas-bleu mondain. Il se vendit mal : son prix de 13,50 F pour les exemplaires courants contrastait absurdement avec celui des livres qui, à l’époque, dépassait rarement 3 F. Vingt ans plus tard, seuls 329 exemplaires sur un tirage de 1 500 avaient été vendus... probablement en grande partie grâce à Proust lui-même, qui les offrait souvent à ses relations.
Proust, MarcelLes Plaisirs et les Jours.Paris, Calmann-Lévy, 1896. In-4 (293 x 198 mm). Demi-chagrin havane, dos à nerfs, tête dorée, non rogné (Reliure de l'époque ou légèrement postérieure). Étui moderne. Précieux exemplaire d'Alphonse Daudet. Édition originale, réunissant les nouvelles publiées depuis 1892 dans Le Banquet, La Revue blanche, Le Gaulois et L’Année des poètes. Illustrée de nombreux dessins de Madeleine Lemaire, dont 14 hors texte, avec également 13 pages de partitions musicales de Reynaldo Hahn pour Les Portraits de peintres. Préface d’Anatole France. Envoi autographe signé, sur une page de garde :"À Monsieur Alphonse DaudetAvec mon admiration infinie devant une imagination de génie, une beauté d'art, une vie de saintSon respectueux et reconnaissantMarcel Proust". Alphonse Daudet avait été l’un des premiers à recevoir un exemplaire des Plaisirs et les Jours, sorti en librairie le 12 juin 1896. Au faîte de sa gloire, il remercia immédiatement le jeune écrivain par cette belle lettre très amicale : "Mon cher petit Marcel, En échange du beau panier fleuri où vous m’envoyez toute votre jeunesse — rêves, musiques et frissons — magiquement enrubannée par une artiste fée [Madeleine Lemaire] qui est de vos amies, voici que je vous retourne un désolant petit livre qui vous serrera le cœur si vous le lisez. Ne m’en veuillez pas trop et gardez-moi un coin de votre amitié ; elle m’est très précieuse, car les sensitifs et les tendres sont bien rares dans la jeunesse de maintenant." (Corr., II, n° 35).
Déférent, Proust garda longtemps un souvenir attendri d’Alphonse Daudet, dans le salon duquel il avait été introduit par Arthur Baignières et où il avait rencontré le beau monde — et son fils Lucien en décembre 1894. L’admiration de Proust pour l’auteur des Lettres de mon moulin datait de ses lectures d’enfance, avec quelques réserves devant son côté réactionnaire et une intelligence qu’il jugeait "trop simpliste".Entre août 1897 et mars 1920, Proust consacra cinq articles à la famille Daudet ; celui de 1897, paru quelques jours avant la mort de l’écrivain, raconte surtout sa longue lutte contre la maladie, agonie dont il se souviendra pour les différents épisodes évoquant la mort dans la Recherche.
Luxueux, d’un auteur encore inconnu, illustré par une artiste mondaine et préfacé par une gloire littéraire, l'ouvrage fut considéré comme le caprice d'un bas-bleu mondain. Il se vendit mal : son prix de 13,50 F pour les exemplaires courants contrastait absurdement avec celui des livres qui, à l’époque, dépassait rarement 3 F. Vingt ans plus tard, seuls 329 exemplaires sur un tirage de 1 500 avaient été vendus... probablement en grande partie grâce à Proust lui-même, qui les offrait souvent à ses relations.
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