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Auction archive: Lot number 149

Proust, MarcelÀ la Recherche du temps

Estimate
€10,000 - €15,000
ca. US$10,904 - US$16,356
Price realised:
€30,480
ca. US$33,235
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Proust, MarcelÀ la Recherche du temps

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€10,000 - €15,000
ca. US$10,904 - US$16,356
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Beschreibung:

Proust, MarcelÀ la Recherche du temps perdu.Paris, Grasset, N.R.F., 1913-1927. Singulier ensemble de la Recherche, réimposé, parfaitement relié par Alix, et comportant des commentaires autographes de Paul Valéry Paul Claudel, François Mauriac, Jacques de Lacretelle, Jean Giraudoux Jacques Chardonne et Abel Hermant. 13 volumes in-4 tellière (214 x 162 mm). Maroquin janséniste brun foncé, dos lisse, titre doré, doublure bord à bord et gardes de veau rose, tranches dorées, couvertures et dos, étuis bordés (Alix). Édition originale, à l’exception de Swann d'abord paru chez Grasset.Tous les volumes sont un des 100 exemplaires (n° 63 ou LXIII) réimposés sur Lafuma de Voiron pur fil, pour les bibliophiles de la NRF ; les volumes à partir de Guermantes portent la mention "imprimé pour M. E. Vanderborght". Le propriétaire de l'ensemble, probablement ce Vanderborght, a sollicité plusieurs écrivains afin qu'ils partagent, sur un volume de leur choix de la Recherche, leur appréciation de l’écrivain.
Si certains sont admiratifs, d’autres se montrent férocement opposés à Proust : Du côté de chez Swann. Paris, N.R.F., 1919. Première édition à la NRF.Citation autographe signée de Paul Valéry à l’encre sur le faux-titre :"‘Proust divise… ce que lesautres écrivains ont accoutuméde franchir’Paul Valéry".Le poète cite un passage de l’article qu’il a donné à l’Hommage à Marcel Proust paru en 1923. L’écrivain avouait ne connaître qu’"à peine un seul tome de la grande œuvre de Marcel Proust", mais son commentaire n’en était pas moins élogieux. À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Paris, N.R.F., 1918.
Le Côté de Guermantes I. Paris, N.R.F., 1920.Annotation autographe signée de Paul Claudel, à l’encre noire sur une page de garde :"J’ai toujours eu horreur de MarcelProust et n’ai jamais pu supportercette atmosphère confinée etempoisonnée.ClaudelParis le 1er avril 1938".Quelle ironie d’inscrire de tels propos dans un exemplaire que lui a soumis un bibliophile ! En 1955, Claudel réaffirme son horreur du monde proustien dans Le Temps : "Effroyablement ennuyeux", écrira-t-il, "à peine soutenable". Les mondanités, la mélancolie et les "décompositions" de Proust insupportent le poète. " De la Recherche [Claudel] a vu surtout, il a vu presque uniquement la face ténébreuse. […] on est conduit à la conclusion que Proust, pour Claudel, baigne dans une lumière de cauchemar", estime Cl.-P. Pérez ("L'infusoire Marcel Proust et les bulles de M. Claudel", Bulletin d'informations proustiennes, p. 111), qui en vient à la conclusion que si Claudel est si violent à l’égard de Proust, c’est parce qu’il lui fait peur. De son côté, Proust n’a que peu fréquenté l’œuvre de Claudel : en 1911, il estime qu’il est l’un "des moins mauvais" poètes de la N.R.F., mais avoue ne pas connaître son œuvre.
Le côté de Guermantes II – Sodome et Gomorrhe I. Paris, N.R.F., 1921.Annotation autographe signée de François Mauriac, à l’encre sur le faux-titre :"Sodome et Gomorrhe… Mais sans le Dieuqui les voit, qui les juge, qui les condamne– mais sans le Christ qui les dominede ce gibet où il agonise pour ellesjusqu’à la fin du monde.François Mauriac".Admirateur de Proust depuis Sur la lecture en 1906, François Mauriac lit Swann avec avidité et voit en lui un "visionnaire" auquel il consacre plusieurs articles au fur et à mesure de la publication de la Recherche. Proust estime que ces éloges le protègeront contre les attaques qui ne manqueront pas de tomber sur lui quand paraîtra Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, car, selon Mauriac, "la question de moralité et d’immortalité n’a pas à se poser" chez Proust. Pourtant, ainsi que le montre cet exemplaire annoté, c’est à partir de la publication de ce volume que Mauriac commence à prendre ses distances avec l’œuvre de Proust : toujours admiratif, il avoue avoir ressenti, à la lecture du roman, "répulsion, terreur, dégoût". L’écrivain catholique, que Proust appelait son moine espagnol", regrette que, dans cette galerie pervertie, il n’y ait pas eu "une seule figure de saint [qui] aurait suffi à tout rétablir".Son fils François épousera la petite nièce de Marcel Proust  Sodome et Gomorrhe II*. Paris, N.R.F., 1922. Très longue annotation autographe de Jacques de Lacretelle, sur deux pages, le faux-titre et la page de face, à l’encre noire :"I Du Côté de chez Swann a été pour moi une révélation capitale, en particulier les passages sur les aubépines de Méséglise et les trois clochers qui se poursuivent. Dans sa contemplation des choses et des paysages, dans son observation des êtres, Proust m’a donné presque à chaque page l’impression de délivrer mes secrets. D’ailleurs, je le crois grand surtout en tant qu’artiste. Le penseur, le philosophe manque de rigueur.II. Mais il ne faut pas voir là une critique. C’est bien à lui que pourraient s’appliquer, dans toute leur gloire, les mots de Renan : ‘Toute philosophie est nécessairement imparfaite, puisqu’elle aspire à renfermer l’infini dans un cadre limité… L’art seul est infini. C’est ainsi que l’art nous apparaît comme le plus beau degré de la critique : on y arrive le jour où, convaincu de l’insuffisance de tous les systèmes, on arrive à la sagesse’ Jacques de Lacretelle".Amis depuis 1914 ou 1916, Jacques de Lacretelle et Marcel Proust eurent une longue relation faite d’échanges de lettres, de dédicaces et de services rendus. En 1919, Lacretelle relit un jeu d’épreuves des Jeunes filles ; en 1920, c’est Proust qui revoit Jean Hermelin. Après la mort de Proust, l'auteur de Silbermann ne cessa d’exprimer son admiration pour Proust par de nombreux livres et articles et il accepta, en 1980, d’être Président d’honneur de la Société des Amis de Marcel Proust aux côtés de Suzy Mante-Proust.On se souviendra que Proust lui avait dédicacé très longuement un exemplaire de Swann, qui révélait son inspiration pour les personnages. Sodome et Gomorrhe II**. Paris, N.R.F., 1922. Même papier que le premier volume.Autographe signé de Jean Giraudoux à l’encre :"Merci pour votre pensée, qui mepermet de prendre pour toujours lagarde devant ce livreJean Giraudoux".Sur une page dite "de garde", Jean Giraudoux répond avec humour au bibliophile qui lui a demandé d’intervenir sur son exemplaire. Il se positionne d’emblée comme un gardien de l’œuvre par le simple emplacement de son annotation.À la sortie des Nuits de Châteauroux en 1919, Proust considéra Giraudoux "comme l’auteur ayant atteint la plus étonnante réalisation, je veux dire comme étant le Prix Goncourt idéal cette année". La dernière pièce de Giraudoux à être représentée de son vivant, en 1943, ne sera rien d'autre qu'une adaptation de Sodome et Gomorrhe. Sodome et Gomorrhe II***. Paris, N.R.F., 1922. Même papier que le premier volume. La Prisonnière (Sodome et Gomorrhe III* et **). Paris, N.R.F., 1923.Signature autographe de Jacques Chardonne, sur une page de garde du premier volume. Albertine disparue I [et II]. Paris, NRF, 1925.Annotation autographe signée d’Abel Hermant, sur le faux-titre du premier volume :"Lorsque l’amitié intervient dans la critique, tout se confond ─ ou tout s’ordonne ─ et l’admiration perd la valeur d’un jugement pour acquérir celle d’un sentiment, qui, avec une moindre précision, atteint à une vérité supérieure… Mais qu’oserais-je dire de celui qui, mon cadet par l’âge, est brusquement devenu mon aîné par la mort ?Abel Hermantjuin 1938".Romancier mondain, journaliste, chroniqueur et auteur dramatique, Abel Hermant fréquenta Proust au tournant du XIXe siècle : l’invitant plusieurs fois à dîner, Proust n’obtiendra pas de lui les comptes-rendus escomptés. En 1919, Proust n’apprécia par la manière dont le chroniqueur du Figaro avait parlé des Jeunes filles en fleurs, et le lui dira. Reçu à l’Académie française en 1926, Hermant en sera exclu pour collaboration pendant la guerre. Le Temps retrouvé [I et II]. Paris, N.R.F, 1927.

Auction archive: Lot number 149
Auction:
Datum:
26 Jun 2023 - 4 Jul 2023
Auction house:
Sotheby's
34-35 New Bond St.
London, W1A 2AA
United Kingdom
+44 (0)20 7293 5000
+44 (0)20 7293 5989
Beschreibung:

Proust, MarcelÀ la Recherche du temps perdu.Paris, Grasset, N.R.F., 1913-1927. Singulier ensemble de la Recherche, réimposé, parfaitement relié par Alix, et comportant des commentaires autographes de Paul Valéry Paul Claudel, François Mauriac, Jacques de Lacretelle, Jean Giraudoux Jacques Chardonne et Abel Hermant. 13 volumes in-4 tellière (214 x 162 mm). Maroquin janséniste brun foncé, dos lisse, titre doré, doublure bord à bord et gardes de veau rose, tranches dorées, couvertures et dos, étuis bordés (Alix). Édition originale, à l’exception de Swann d'abord paru chez Grasset.Tous les volumes sont un des 100 exemplaires (n° 63 ou LXIII) réimposés sur Lafuma de Voiron pur fil, pour les bibliophiles de la NRF ; les volumes à partir de Guermantes portent la mention "imprimé pour M. E. Vanderborght". Le propriétaire de l'ensemble, probablement ce Vanderborght, a sollicité plusieurs écrivains afin qu'ils partagent, sur un volume de leur choix de la Recherche, leur appréciation de l’écrivain.
Si certains sont admiratifs, d’autres se montrent férocement opposés à Proust : Du côté de chez Swann. Paris, N.R.F., 1919. Première édition à la NRF.Citation autographe signée de Paul Valéry à l’encre sur le faux-titre :"‘Proust divise… ce que lesautres écrivains ont accoutuméde franchir’Paul Valéry".Le poète cite un passage de l’article qu’il a donné à l’Hommage à Marcel Proust paru en 1923. L’écrivain avouait ne connaître qu’"à peine un seul tome de la grande œuvre de Marcel Proust", mais son commentaire n’en était pas moins élogieux. À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Paris, N.R.F., 1918.
Le Côté de Guermantes I. Paris, N.R.F., 1920.Annotation autographe signée de Paul Claudel, à l’encre noire sur une page de garde :"J’ai toujours eu horreur de MarcelProust et n’ai jamais pu supportercette atmosphère confinée etempoisonnée.ClaudelParis le 1er avril 1938".Quelle ironie d’inscrire de tels propos dans un exemplaire que lui a soumis un bibliophile ! En 1955, Claudel réaffirme son horreur du monde proustien dans Le Temps : "Effroyablement ennuyeux", écrira-t-il, "à peine soutenable". Les mondanités, la mélancolie et les "décompositions" de Proust insupportent le poète. " De la Recherche [Claudel] a vu surtout, il a vu presque uniquement la face ténébreuse. […] on est conduit à la conclusion que Proust, pour Claudel, baigne dans une lumière de cauchemar", estime Cl.-P. Pérez ("L'infusoire Marcel Proust et les bulles de M. Claudel", Bulletin d'informations proustiennes, p. 111), qui en vient à la conclusion que si Claudel est si violent à l’égard de Proust, c’est parce qu’il lui fait peur. De son côté, Proust n’a que peu fréquenté l’œuvre de Claudel : en 1911, il estime qu’il est l’un "des moins mauvais" poètes de la N.R.F., mais avoue ne pas connaître son œuvre.
Le côté de Guermantes II – Sodome et Gomorrhe I. Paris, N.R.F., 1921.Annotation autographe signée de François Mauriac, à l’encre sur le faux-titre :"Sodome et Gomorrhe… Mais sans le Dieuqui les voit, qui les juge, qui les condamne– mais sans le Christ qui les dominede ce gibet où il agonise pour ellesjusqu’à la fin du monde.François Mauriac".Admirateur de Proust depuis Sur la lecture en 1906, François Mauriac lit Swann avec avidité et voit en lui un "visionnaire" auquel il consacre plusieurs articles au fur et à mesure de la publication de la Recherche. Proust estime que ces éloges le protègeront contre les attaques qui ne manqueront pas de tomber sur lui quand paraîtra Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, car, selon Mauriac, "la question de moralité et d’immortalité n’a pas à se poser" chez Proust. Pourtant, ainsi que le montre cet exemplaire annoté, c’est à partir de la publication de ce volume que Mauriac commence à prendre ses distances avec l’œuvre de Proust : toujours admiratif, il avoue avoir ressenti, à la lecture du roman, "répulsion, terreur, dégoût". L’écrivain catholique, que Proust appelait son moine espagnol", regrette que, dans cette galerie pervertie, il n’y ait pas eu "une seule figure de saint [qui] aurait suffi à tout rétablir".Son fils François épousera la petite nièce de Marcel Proust  Sodome et Gomorrhe II*. Paris, N.R.F., 1922. Très longue annotation autographe de Jacques de Lacretelle, sur deux pages, le faux-titre et la page de face, à l’encre noire :"I Du Côté de chez Swann a été pour moi une révélation capitale, en particulier les passages sur les aubépines de Méséglise et les trois clochers qui se poursuivent. Dans sa contemplation des choses et des paysages, dans son observation des êtres, Proust m’a donné presque à chaque page l’impression de délivrer mes secrets. D’ailleurs, je le crois grand surtout en tant qu’artiste. Le penseur, le philosophe manque de rigueur.II. Mais il ne faut pas voir là une critique. C’est bien à lui que pourraient s’appliquer, dans toute leur gloire, les mots de Renan : ‘Toute philosophie est nécessairement imparfaite, puisqu’elle aspire à renfermer l’infini dans un cadre limité… L’art seul est infini. C’est ainsi que l’art nous apparaît comme le plus beau degré de la critique : on y arrive le jour où, convaincu de l’insuffisance de tous les systèmes, on arrive à la sagesse’ Jacques de Lacretelle".Amis depuis 1914 ou 1916, Jacques de Lacretelle et Marcel Proust eurent une longue relation faite d’échanges de lettres, de dédicaces et de services rendus. En 1919, Lacretelle relit un jeu d’épreuves des Jeunes filles ; en 1920, c’est Proust qui revoit Jean Hermelin. Après la mort de Proust, l'auteur de Silbermann ne cessa d’exprimer son admiration pour Proust par de nombreux livres et articles et il accepta, en 1980, d’être Président d’honneur de la Société des Amis de Marcel Proust aux côtés de Suzy Mante-Proust.On se souviendra que Proust lui avait dédicacé très longuement un exemplaire de Swann, qui révélait son inspiration pour les personnages. Sodome et Gomorrhe II**. Paris, N.R.F., 1922. Même papier que le premier volume.Autographe signé de Jean Giraudoux à l’encre :"Merci pour votre pensée, qui mepermet de prendre pour toujours lagarde devant ce livreJean Giraudoux".Sur une page dite "de garde", Jean Giraudoux répond avec humour au bibliophile qui lui a demandé d’intervenir sur son exemplaire. Il se positionne d’emblée comme un gardien de l’œuvre par le simple emplacement de son annotation.À la sortie des Nuits de Châteauroux en 1919, Proust considéra Giraudoux "comme l’auteur ayant atteint la plus étonnante réalisation, je veux dire comme étant le Prix Goncourt idéal cette année". La dernière pièce de Giraudoux à être représentée de son vivant, en 1943, ne sera rien d'autre qu'une adaptation de Sodome et Gomorrhe. Sodome et Gomorrhe II***. Paris, N.R.F., 1922. Même papier que le premier volume. La Prisonnière (Sodome et Gomorrhe III* et **). Paris, N.R.F., 1923.Signature autographe de Jacques Chardonne, sur une page de garde du premier volume. Albertine disparue I [et II]. Paris, NRF, 1925.Annotation autographe signée d’Abel Hermant, sur le faux-titre du premier volume :"Lorsque l’amitié intervient dans la critique, tout se confond ─ ou tout s’ordonne ─ et l’admiration perd la valeur d’un jugement pour acquérir celle d’un sentiment, qui, avec une moindre précision, atteint à une vérité supérieure… Mais qu’oserais-je dire de celui qui, mon cadet par l’âge, est brusquement devenu mon aîné par la mort ?Abel Hermantjuin 1938".Romancier mondain, journaliste, chroniqueur et auteur dramatique, Abel Hermant fréquenta Proust au tournant du XIXe siècle : l’invitant plusieurs fois à dîner, Proust n’obtiendra pas de lui les comptes-rendus escomptés. En 1919, Proust n’apprécia par la manière dont le chroniqueur du Figaro avait parlé des Jeunes filles en fleurs, et le lui dira. Reçu à l’Académie française en 1926, Hermant en sera exclu pour collaboration pendant la guerre. Le Temps retrouvé [I et II]. Paris, N.R.F, 1927.

Auction archive: Lot number 149
Auction:
Datum:
26 Jun 2023 - 4 Jul 2023
Auction house:
Sotheby's
34-35 New Bond St.
London, W1A 2AA
United Kingdom
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