Portrait de la cantatrice Marya Freund et de ses enfants Stefan Freund et le futur Doda Conrad, 1913. Huile sur toile (toile d'origine). Signé et daté 1913 en bas à gauche. H_101 cm L_80 cm Il est rare qu'un seul portrait réunisse deux générations de grands artistes. C'est pourtant le cas de ce tableau aux multiples facettes. Au centre de la scène, la cantatrice Marya Freund. Célébrité du monde musical, interprète des plus grands compositeurs de l'avant et après 14, particulièrement remarquée à l'avant garde intellectuelle de l'époque, elle voue notamment son talent à Arnold Schoenberg et Gustav Mahler. Du premier, elle sera l'interprète attitrée du célèbre Pierrot lunaire après l'avoir créé à Paris sous la direction de Darius Milhaud et sera de la création des Gurrelieder en 1913. Du second, on se souvient de sa contribution aux Kindertotenlieder. Elle est donc représentée ici en pleine gloire. Sa voix s'associe également aux noms de la plupart des grands compositeurs de l'époque: en particulier Ravel, Fauré, Debussy, Poulenc pour les Français, mais encore Stravinski ou Szymanovski. Née en Pologne, à Breslau, en 1876, Marya Freund mourut à Paris en 1966, naturalisée française. Son fils Doda (1905-1997), autre célébrité de son temps, est représenté sur sa gauche avec une allure de faune de Fragonard. Né en 1905 et représenté donc ici à l'âge de 8 ans, il connaîtra un destin des plus singuliers. Archétype de l'enfant surdoué, capable de tout, il fera tout d'abord le choix d'une carrière de peintre que Picasso encouragera. C'est ainsi que de 1921 à 1926, il devient l'élève de Jacques Emile Blanche, le portraitiste emblématique de la société intellectuelle de cette époque. Ce tableau a été réalisé en 1913, mais il est demeuré dans l'atelier de Blanche car Marya Freund ne l'aimait pas. Puis elle se ravisa, en comprit le sens et dès 1925 la toile, restée longtemps non encadrée, fut enfin accrochée chez les Freund. D'où sans doute ce cadre un peu court, qui cache une partie de la dédicace et qui semble avoir été le seul, depuis son adoption par les Freund. Doda, cependant ne persévère pas dans son itinéraire de peintre, et opte finalement, à l'instar de sa mère, pour la muse Euterpe. De 1928 à 1940, il passe sa vie sur les transatlantiques et participe à des créations musicales comme baryton- basse à partir de 1932. Son nom est resté attaché aux interprétations des lieder de Frederic Chopin et de Franz Schubert. Il devint l'ami intime de Toscanini, mais aussi d'Artur Schnabel, de Wanda Landowska, des pianistes polonais Miecsyslaw Horszowski et Arthur Rubinstein, de Leonard Bernstein, de Nadia Boulanger, ou de la Princesse Edmond de Polignac (née Winaretta Singer), célèbre mécène. La deuxième guerre mondiale va le surprendre lors d'une tournée internationale. Il se trouve aux îles de la Sonde, lorsqu'elle est déclarée. Il ne peut pas revenir en France. Il rallie alors San Francisco, au bout de six mois d'attente, puis Washington. Il y est quasiment «adopté» par les Bliss, anciens propriétaires de Dumbarton Oaks, qui venaient d'en faire don à l'Université d'Harvard. Ils s'étaient connus à Paris lors du long séjour des Bliss de 1912 à 1919. Il se distingue, en organisant des concerts, afin de lever des fonds pour l'armée polonaise en exil. Puis s'engage dans l'armée américaine après Pearl Harbor, ce qui lui permet d'acquérir la nationalité de son pays d'accueil. En 1945, on le retrouve en Allemagne où il est rattaché au célèbre «MFAA» (monuments, fine arts and archive program»), dans lequel il jouera un rôle essentiel. Reprenant dès 1947 une brillante carrière de soliste, particulièrement aux Etats-Unis, son nom devient indissociable des oeuvres de Bach et Chopin. En 1965, il met un terme à sa carrière de soliste, mais continue de diriger la saison musicale de Royaumont ou d'enseigner la musique en reprenant l'héritage de Nadia Boulanger. Il crée les Journées Musicales de Langeais. Il s'éteint à Blois en 1997. Ses mémoires ont été pub
Portrait de la cantatrice Marya Freund et de ses enfants Stefan Freund et le futur Doda Conrad, 1913. Huile sur toile (toile d'origine). Signé et daté 1913 en bas à gauche. H_101 cm L_80 cm Il est rare qu'un seul portrait réunisse deux générations de grands artistes. C'est pourtant le cas de ce tableau aux multiples facettes. Au centre de la scène, la cantatrice Marya Freund. Célébrité du monde musical, interprète des plus grands compositeurs de l'avant et après 14, particulièrement remarquée à l'avant garde intellectuelle de l'époque, elle voue notamment son talent à Arnold Schoenberg et Gustav Mahler. Du premier, elle sera l'interprète attitrée du célèbre Pierrot lunaire après l'avoir créé à Paris sous la direction de Darius Milhaud et sera de la création des Gurrelieder en 1913. Du second, on se souvient de sa contribution aux Kindertotenlieder. Elle est donc représentée ici en pleine gloire. Sa voix s'associe également aux noms de la plupart des grands compositeurs de l'époque: en particulier Ravel, Fauré, Debussy, Poulenc pour les Français, mais encore Stravinski ou Szymanovski. Née en Pologne, à Breslau, en 1876, Marya Freund mourut à Paris en 1966, naturalisée française. Son fils Doda (1905-1997), autre célébrité de son temps, est représenté sur sa gauche avec une allure de faune de Fragonard. Né en 1905 et représenté donc ici à l'âge de 8 ans, il connaîtra un destin des plus singuliers. Archétype de l'enfant surdoué, capable de tout, il fera tout d'abord le choix d'une carrière de peintre que Picasso encouragera. C'est ainsi que de 1921 à 1926, il devient l'élève de Jacques Emile Blanche, le portraitiste emblématique de la société intellectuelle de cette époque. Ce tableau a été réalisé en 1913, mais il est demeuré dans l'atelier de Blanche car Marya Freund ne l'aimait pas. Puis elle se ravisa, en comprit le sens et dès 1925 la toile, restée longtemps non encadrée, fut enfin accrochée chez les Freund. D'où sans doute ce cadre un peu court, qui cache une partie de la dédicace et qui semble avoir été le seul, depuis son adoption par les Freund. Doda, cependant ne persévère pas dans son itinéraire de peintre, et opte finalement, à l'instar de sa mère, pour la muse Euterpe. De 1928 à 1940, il passe sa vie sur les transatlantiques et participe à des créations musicales comme baryton- basse à partir de 1932. Son nom est resté attaché aux interprétations des lieder de Frederic Chopin et de Franz Schubert. Il devint l'ami intime de Toscanini, mais aussi d'Artur Schnabel, de Wanda Landowska, des pianistes polonais Miecsyslaw Horszowski et Arthur Rubinstein, de Leonard Bernstein, de Nadia Boulanger, ou de la Princesse Edmond de Polignac (née Winaretta Singer), célèbre mécène. La deuxième guerre mondiale va le surprendre lors d'une tournée internationale. Il se trouve aux îles de la Sonde, lorsqu'elle est déclarée. Il ne peut pas revenir en France. Il rallie alors San Francisco, au bout de six mois d'attente, puis Washington. Il y est quasiment «adopté» par les Bliss, anciens propriétaires de Dumbarton Oaks, qui venaient d'en faire don à l'Université d'Harvard. Ils s'étaient connus à Paris lors du long séjour des Bliss de 1912 à 1919. Il se distingue, en organisant des concerts, afin de lever des fonds pour l'armée polonaise en exil. Puis s'engage dans l'armée américaine après Pearl Harbor, ce qui lui permet d'acquérir la nationalité de son pays d'accueil. En 1945, on le retrouve en Allemagne où il est rattaché au célèbre «MFAA» (monuments, fine arts and archive program»), dans lequel il jouera un rôle essentiel. Reprenant dès 1947 une brillante carrière de soliste, particulièrement aux Etats-Unis, son nom devient indissociable des oeuvres de Bach et Chopin. En 1965, il met un terme à sa carrière de soliste, mais continue de diriger la saison musicale de Royaumont ou d'enseigner la musique en reprenant l'héritage de Nadia Boulanger. Il crée les Journées Musicales de Langeais. Il s'éteint à Blois en 1997. Ses mémoires ont été pub
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