Pierre Louÿs 4 l.a.s. libertines et littéraires à Curnonsky, prince des gastronomes 11 p. in-12, 2 env. Curnonky, qui disait avoir reçu plus de 220 lettres, a légué 50 lettres et 24 cartes postales à la Société des Gens de Lettres, qui furent éditées en1994 ; quelques autres encore sont citées dans les Souvenirs littéraires et gastronomiques de Curnonsky. - S.d. Très amusante lettre-bibliographie. Demande à Curnonky et ses amis de ne pas venir chez lui le lendemain, car un grand événement a lieu pour le bibliophile : "on pose deux bibliothèques". Longue et amusante liste des livres précieux de sa bibliothèque, dont Curnonky risquerait de faire mauvais usage : "si vous découpez des papillotes dans les Trois déclamations, exemplaire de Charles Nodier, et l'un des trois connus ; ou si vous dérobez pour le porter à Charavay et en tirer 500 000 f (ou même moins) l'exemplaire de Celse ayant appartenu à Ronsard et portant sa signature autographe… ; ou si vous arrachez pour caler les pieds de table de café les plats des reliures du Quinte Luce de Madame Sophie, fille de Louis XV…". 9 titres sont ainsi énumérés. - S.d. "Comme Curnonsky ne répond jamais (par la triste raison probable qu'il a quitté cette vie pour un monde meilleur) je n'écrirai plus désormais qu'à Maurice Sailland [véritable nom de Curnonsky], célèbre thésauriseur qui, tout en feignant de vivoter comme vous, remit un jour 35 000 F à N.S.P. le Pape et fut nommé Comte d'Espinard. Cher comte, c'est donc à vous que je soumets cette proposition théologique…" - 8 [janv. 1915], 4 p. in-12. C'est la guerre, Louÿs relate des anecdotes, notamment celle d'un client d'un " jeune homme adonné aux plaisirs de la chair "qui amuse tout le monde : dans "petit hôtel privé qui est un curieux endroit" où il s'est couché "sur le lit de parade qui forme le centre de la première pièce", il attends qu'une des demoiselles vienne à lui, mais toutes sont prise ; il s'exclame alors : "Dans ces conditions, la guerre devient impossible". Etc. - [1er déc. 1919], 4 p. in-12. Les meilleures pages de Molières sont écrites par Corneille, et certains auteurs résistent au pastiche, attribution de certains vers de Molière à Corneille : "Corneille, Chénier, Hugo sont invulnérables au pastiche. Entre Rotrou et le temps présent, quelques-uns ont fait un vers cornélien, deux. Hugo en a fait quatre… [citation de Molière] On n'imite pas un pareil langage. Personne n'a, en double, une âme comme celle-là. Je vous signe Corneille le rôle d'Alceste avec autant de certitude que votre vieil ami signe sa lettre Pierre Louÿs." BIBLIOGRAHIE : "Louÿs : Correspondance particulière. Lettres à Curnonsky, 1898-1919", Séguier, 1994.
Pierre Louÿs 4 l.a.s. libertines et littéraires à Curnonsky, prince des gastronomes 11 p. in-12, 2 env. Curnonky, qui disait avoir reçu plus de 220 lettres, a légué 50 lettres et 24 cartes postales à la Société des Gens de Lettres, qui furent éditées en1994 ; quelques autres encore sont citées dans les Souvenirs littéraires et gastronomiques de Curnonsky. - S.d. Très amusante lettre-bibliographie. Demande à Curnonky et ses amis de ne pas venir chez lui le lendemain, car un grand événement a lieu pour le bibliophile : "on pose deux bibliothèques". Longue et amusante liste des livres précieux de sa bibliothèque, dont Curnonky risquerait de faire mauvais usage : "si vous découpez des papillotes dans les Trois déclamations, exemplaire de Charles Nodier, et l'un des trois connus ; ou si vous dérobez pour le porter à Charavay et en tirer 500 000 f (ou même moins) l'exemplaire de Celse ayant appartenu à Ronsard et portant sa signature autographe… ; ou si vous arrachez pour caler les pieds de table de café les plats des reliures du Quinte Luce de Madame Sophie, fille de Louis XV…". 9 titres sont ainsi énumérés. - S.d. "Comme Curnonsky ne répond jamais (par la triste raison probable qu'il a quitté cette vie pour un monde meilleur) je n'écrirai plus désormais qu'à Maurice Sailland [véritable nom de Curnonsky], célèbre thésauriseur qui, tout en feignant de vivoter comme vous, remit un jour 35 000 F à N.S.P. le Pape et fut nommé Comte d'Espinard. Cher comte, c'est donc à vous que je soumets cette proposition théologique…" - 8 [janv. 1915], 4 p. in-12. C'est la guerre, Louÿs relate des anecdotes, notamment celle d'un client d'un " jeune homme adonné aux plaisirs de la chair "qui amuse tout le monde : dans "petit hôtel privé qui est un curieux endroit" où il s'est couché "sur le lit de parade qui forme le centre de la première pièce", il attends qu'une des demoiselles vienne à lui, mais toutes sont prise ; il s'exclame alors : "Dans ces conditions, la guerre devient impossible". Etc. - [1er déc. 1919], 4 p. in-12. Les meilleures pages de Molières sont écrites par Corneille, et certains auteurs résistent au pastiche, attribution de certains vers de Molière à Corneille : "Corneille, Chénier, Hugo sont invulnérables au pastiche. Entre Rotrou et le temps présent, quelques-uns ont fait un vers cornélien, deux. Hugo en a fait quatre… [citation de Molière] On n'imite pas un pareil langage. Personne n'a, en double, une âme comme celle-là. Je vous signe Corneille le rôle d'Alceste avec autant de certitude que votre vieil ami signe sa lettre Pierre Louÿs." BIBLIOGRAHIE : "Louÿs : Correspondance particulière. Lettres à Curnonsky, 1898-1919", Séguier, 1994.
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