Beschreibung:

Paire de chenets en bronze ciselé, doré ou patiné à décor de sphinx couché, encadré d'une aiguière et d'une coupe, reposant sur une base quadrangulaire à montants à buste de sphinge, masque de Mercure dans un médaillon, entouré de rinceaux fleuris et feuillagés. Epoque Empire (petits manques). Avec des fers H : 32 - L : 51 - P : 52 cm Voir la reproduction Ce que l'on nomme de nos jours Egyptomanie correspond pour les arts décoratifs français à l'influence plus ou moins directe de motifs égyptiens et à leur interprétation dans la réalisation d'objets typiquement français. Ainsi, tout comme l'anglomanie de la seconde moitié du XVIIIème siècle, l'Egyptomanie dont on perçoit les prémices sous le règne de Louis XIV, notamment dans certaines oeuvres d'André-Charles Boulle, va connaître un exceptionnel engouement au tout début du XIXème siècle après la campagne d'Egypte de Napoléon. Cette expédition, menée par le général Bonaparte, puis par ses successeurs de 1798 à 1801, afin de s'emparer de l'Egypte et de l'Orient, va avoir une influence sur l'art français mais également en une dizaine d'années va imprégner l'ensemble de l'art européen jusqu'en Russie. La campagne militaire était doublée d'une expédition scientifique ; de nombreux botanistes, historiens, scientifiques et dessinateurs en faisaient partie, mais c'est véritablement sous l'impulsion de Dominique Vivant-Denon-auteur de Voyage dans la Basse et la Haute-Egypte pendant les campagnes du général Bonaparte, traduit en plusieurs langues, et véritable directeur des arts et des commandes artistiques sous Napoléon, que l'influence égyptienne va envahir les arts décoratifs français de l'époque. Cette paire de chenets a été réalisée dans ce contexte d'effervescence et de renouveau artistique. Leur auteur demeure à ce jour inconnu bien qu'il existe quelques similitudes avec certaines créations des bronziers Galle et Ravrio livrées pour les palais impériaux ; voir notamment plusieurs paires de chenets sommés de sphinx livrées par Ravrio pour le château de Fontainebleau (reproduites dans J-P. Samoyault, Musée national du château de Fontainebleau, Pendules et bronzes d'ameublement entrés sous le Premier Empire, Paris, 1989, p.252 et 253). Pour des exemples de chenets de même modèle voir particulièrement une paire, légèrement différente, passée en vente chez Sotheby's, à New York, le 3 octobre 2008, lot 47a ; ainsi qu'une paire identique illustrée devant une des cheminées de l'Ecole de guerre (Connaissance des Arts, décembre 1952, p.60). Une paire de chenets de modèle similaire est conservée dans les collections du Musée de La Malmaison dans la chambre de Joséphine.