Beschreibung:

Paire de chenets «aux amours frileux», en bronze ciselé anciennement doré. Ils sont à décor d'amours assis sur des draperies, face à des pots à feu. Les piétements soulignés d'une draperie à gland. Petits pieds toupies. Epoque Louis XVI (manque des pieds et un pot à feu) Ces chenets portent de nombreux numéros d'inventaire, certains biffés et la marque du Château de SAINT CLOUD. H: 33 - L: 22,5 cm La composition de cette paire de chenets, figurant de jeunes enfants assis se réchauffant auprès d'un brasero, s'inspire librement d'un modèle réalisé à Paris à la fin de l'Ancien Régime (voir un exemplaire de ce type passé en vente à Paris, Ader-Picard-Tajan, le 17 juin 1977, lot 108) et qui connut un certain regain d'intérêt sous l'Empire. Les exemplaires similaires ou identiques sont relativement rares, parmi ceux répertoriés citons une paire de chenets, faisant partie d'une garniture provenant du boudoir de la princesse Caroline Murat au Palais de l'Elysée, livrés par André-Antoine-Ravrio vers 1807, mais dont les enfants sont de dessin diffèrent à ceux qui figurent sur les exemplaires présentés (voir H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Band II, Munich, 1986, p.692). Enfin, mentionnons particulièrement une paire de chenets et une barre de foyer offrant des figures de putti identiques, mais ailés, peut-être signe de leur postériorité par rapport au modèle proposé: les chenets sont illustrés dans Décorations intérieures et meubles des époques Louis XV, Louis XVI et Empire, Revue d'art décoratif, 1ère année 1907-1908, Librairie Foulard, planche 72, et figuraient dans la collection de la marquise de Balleroy au château de Montchevreuil; tandis que la barre de foyer appartient aux collections du Palais royal de Bruxelles et est reproduite dans L. de Groër, Les arts décoratifs de 1790 à 1850, Fribourg, 1985, p.285. A ce jour, il semble que le bronzier créateur du modèle n'ait pas pu être identifié, peut-être faut-il y voir la qualité du travail de Ravrio, Galle ou Feuchère. Nos exemplaires portent de plus, insculpés dans le bronze, des marques et des numéros d'inventaire du XIXème siècle qui permettent de localiser leur provenance: le château de Saint-Cloud. Le château de Saint-Cloud: Aujourd'hui disparu, le château de Saint-Cloud fut construit à l'origine par Jérôme de Gondi, issu d'une famille de financier florentin arrivée en France au milieu du XVIème siècle à la suite de Marie de Médicis. Vendu en 1655 à Barthélémy Hervart, puissant Surintendant des Finances, il entre dans le domaine royal quelques années plus tard pour que Monsieur, frère du roi et futur duc d'Orléans, dispose d'une résidence de campagne. Le château et le parc sont redessinés et largement agrandis jusqu'au décès du duc en juin 1701. Il reste propriété de la famille d'Orléans jusqu'en 1784, année de la cession du domaine à Louis XVI pour 6 millions de livres. En 1787 et 1788, Marie-Antoinette fait transformer et remeubler le château. Sous l'Empire, Saint-Cloud est notamment le lieu de la proclamation de Napoléon Ier comme Empereur des Français et devient sa résidence préférée. Bombardé et incendié au cours de la guerre contre la Prusse en 1870, le château est définitivement rasé en 1891; de nos jours, seul le parc, qui surplombe la Seine, a subsisté et est ouvert au public