Pablo Picasso -- Honoré de Balzac LE CHEF-D'OEUVRE INCONNU. PARIS, AMBROISE VOLLARD, 1931. In-4 (32,7 x 25 cm), en feuilles, couverture rempliée illustrée. Complet du bulletin de souscription. illustration : 13 eaux-fortes dont une pour la "table des eaux-fortes", 16 pages de reproduction de dessins de Picasso, 63 dessins de Picasso gravés sur bois par Aubert. tirage limité à 340 exemplaires, un des 65 de tête sur Japon Impérial, no. 5, incomplet de la suite sur Rives. Exemplaire signé par Picasso et monogrammé par Vollard à la justification. Vraisemblablement en 1926, Ambroise Vollard passa commande à l'artiste d'une illustration pour Le Chef-d'oeuvre inconnu. Vollard organisait la confrontation du plus vibrant plaidoyer esthétique de Balzac avec l'imagination du peintre le plus révolutionnaire du siècle. La nouvelle de Balzac mettait en scène deux peintres, Porbus et Nicolas Poussin autour d'un troisième, maître Frenhofer. Celui-ci tente d'achever un tableau commencé dix ans auparavant, qu'il tient pour son plus grand chef-d'oeuvre et que personne n'a jamais vu. Il faudra que la compagne de Poussin, en qui Frenhofer croit trouver le modèle de la dernière chance, soit admise dans l'atelier du peintre pour que Poussin et Porbus découvrent enfin le tableau. La réaction perplexe de ses deux amis conduira Frenhofer à brûler ses toiles avant de se suicider. Ce récit mythique sur l'angoisse de la création donna matière à une superbe adaptation à l'écran par Jacques Rivette (La Belle Noiseuse, 1991). L'édition Vollard paraîtra en 1931. ''De tous les livres que j'ai édités, celui qui intrigua le plus les bibliophiles quand il fut annoncé, fut Le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac avec des eaux-fortes originales et des bois de Picasso, où des réalisations cubistes voisinent avec des dessins qui font penser à Ingres'' témoigne Vollard (Souvenirs d'un marchand de tableaux, p. 295). Stimulé par le texte de Balzac, Picasso créa entre 1926 et 1928 (B. Baer, p. 215) une triple illustration : d'abord, ''en manière d'introduction'', d'énigmatiques motifs de lignes et de points (16 pages), 12 eaux-fortes originales sur le thème du ''Peintre et son modèle'' et une abondante suite de bois gravés. Les eaux-fortes sont d'une facture classique tandis que les bois restent fidèles au cubisme. L'artiste vivait alors l'âge d'or de sa période ''curvilinéaire'' dans une certaine incompréhension critique. Certains ne voyaient en effet ''qu'une trahison du cubisme dans son retour au portrait et ses nouvelles discussions avec Poussin et Ingres'' (Daix, Dictionnaire Picasso, p. 228). Ceux-là accueillirent tièdement le travail de Picasso pour le Chef-d'oeuvre inconnu. Ils ne manquèrent pas de fustiger le texte en préface d'Albert Besnard, tenant d'un certain académisme et d'un rapport assujetti du peintre à la nature que l'oeuvre de Picasso avait, à leurs yeux, toujours combattus. Paradoxalement, c'est en la personne d'André Breton que cette période trouva l'un de ses plus ardents défenseurs : ''la rigide charpente du cubisme analytique est apparue secouée de grands vents et hantée. De cette époque, à mes yeux la plus fascinante de son oeuvre, le pouvoir d'incantation n'est pas près de s'éteindre''(cité par Daix, p. 228). chaque planche : 19,4 x 27,5 cm ; 7 5/8 by 10 7/8 in. chaque feuille : 24,9 x 32 cm ; 9¾ by 12 5/8 in. Vendu sans prix de réserve
Pablo Picasso -- Honoré de Balzac LE CHEF-D'OEUVRE INCONNU. PARIS, AMBROISE VOLLARD, 1931. In-4 (32,7 x 25 cm), en feuilles, couverture rempliée illustrée. Complet du bulletin de souscription. illustration : 13 eaux-fortes dont une pour la "table des eaux-fortes", 16 pages de reproduction de dessins de Picasso, 63 dessins de Picasso gravés sur bois par Aubert. tirage limité à 340 exemplaires, un des 65 de tête sur Japon Impérial, no. 5, incomplet de la suite sur Rives. Exemplaire signé par Picasso et monogrammé par Vollard à la justification. Vraisemblablement en 1926, Ambroise Vollard passa commande à l'artiste d'une illustration pour Le Chef-d'oeuvre inconnu. Vollard organisait la confrontation du plus vibrant plaidoyer esthétique de Balzac avec l'imagination du peintre le plus révolutionnaire du siècle. La nouvelle de Balzac mettait en scène deux peintres, Porbus et Nicolas Poussin autour d'un troisième, maître Frenhofer. Celui-ci tente d'achever un tableau commencé dix ans auparavant, qu'il tient pour son plus grand chef-d'oeuvre et que personne n'a jamais vu. Il faudra que la compagne de Poussin, en qui Frenhofer croit trouver le modèle de la dernière chance, soit admise dans l'atelier du peintre pour que Poussin et Porbus découvrent enfin le tableau. La réaction perplexe de ses deux amis conduira Frenhofer à brûler ses toiles avant de se suicider. Ce récit mythique sur l'angoisse de la création donna matière à une superbe adaptation à l'écran par Jacques Rivette (La Belle Noiseuse, 1991). L'édition Vollard paraîtra en 1931. ''De tous les livres que j'ai édités, celui qui intrigua le plus les bibliophiles quand il fut annoncé, fut Le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac avec des eaux-fortes originales et des bois de Picasso, où des réalisations cubistes voisinent avec des dessins qui font penser à Ingres'' témoigne Vollard (Souvenirs d'un marchand de tableaux, p. 295). Stimulé par le texte de Balzac, Picasso créa entre 1926 et 1928 (B. Baer, p. 215) une triple illustration : d'abord, ''en manière d'introduction'', d'énigmatiques motifs de lignes et de points (16 pages), 12 eaux-fortes originales sur le thème du ''Peintre et son modèle'' et une abondante suite de bois gravés. Les eaux-fortes sont d'une facture classique tandis que les bois restent fidèles au cubisme. L'artiste vivait alors l'âge d'or de sa période ''curvilinéaire'' dans une certaine incompréhension critique. Certains ne voyaient en effet ''qu'une trahison du cubisme dans son retour au portrait et ses nouvelles discussions avec Poussin et Ingres'' (Daix, Dictionnaire Picasso, p. 228). Ceux-là accueillirent tièdement le travail de Picasso pour le Chef-d'oeuvre inconnu. Ils ne manquèrent pas de fustiger le texte en préface d'Albert Besnard, tenant d'un certain académisme et d'un rapport assujetti du peintre à la nature que l'oeuvre de Picasso avait, à leurs yeux, toujours combattus. Paradoxalement, c'est en la personne d'André Breton que cette période trouva l'un de ses plus ardents défenseurs : ''la rigide charpente du cubisme analytique est apparue secouée de grands vents et hantée. De cette époque, à mes yeux la plus fascinante de son oeuvre, le pouvoir d'incantation n'est pas près de s'éteindre''(cité par Daix, p. 228). chaque planche : 19,4 x 27,5 cm ; 7 5/8 by 10 7/8 in. chaque feuille : 24,9 x 32 cm ; 9¾ by 12 5/8 in. Vendu sans prix de réserve
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