Ensemble de 11 lettres autographes signées: «Olga», pour l'année 1927, adressées à Ferdinand Thormeyer, texte en français, conservées pour certaines avec leur enveloppe. Lettre du 17 janvier 1927 a Amalienborg: «Je me rappelle si bien de votre arrivée chez nous. J'avais alors 5 ans à Anitchkov [résidence privée de l'empereur Alexandre III à Saint-Pétersbourg], vous me montriez des tableaux et m'expliquiez tout en français. Puis en automne à Livadia (avant Borki) [résidence d'été de la famille impériale en Crimée] dans le grand vieux palais je me rappelle des livres que vous me montriez et alors déjà je comprenais à peu près tout... Aussi, rappelez-vous comme vous donniez à Micha [surnom de son frère le grand-duc Michel Alexandrovitch] un jouet, non vous le mettiez dans une chambre sombre et puis Micha devait aller le chercher... C'était en bas dans les chambres de notre «Amama» [sa grand-mère maternelle, la reine Louise de Danemark]». Lettre du 6 mai 1927 a Amalienborg: «Nous partons pour Hvidøre à peu près dans 10 jours et alors je suis très «attachée à la maison». Ici j'étais beaucoup plus libre, quel dommage que vous ne pouviez pas venir au mois de mai. Tout de même, si vous venez la joie sera immense et je ferai tout mon possible pour vous voir le plus possible ces jours. [...] Dans quelques jours ma soeur part pour Paris, puis l'Angleterre et nous resterons toutes seules... Il y a ici une troupe russe de danseurs, une espèce de ballet. [...] La ville de Gatchina est une ville oubliée, les grilles des maisons sont tombées, les maisons en ruines, les rues sales... [...] L'histoire Tchaïkovski [affaire de cette jeune femme se disant être la fille cadette de Nicolas II, la grande-duchesse Anastasia] continue car beaucoup de personnes, pour des raisons que j'ignore, continuent et persistent de vouloir y croire. Le Duc Gigi Leuchtenberg [parent de la grande-duchesse qui prit parti pour celle qui se prétend être la grande-duchesse Anastasia], chez qui elle demeure ces derniers temps en Bavière, persiste à y croire. Mordvinoff a été la voir là, chez lui mais vit certainement de suite qu'elle n'était pas la petite... Lui on ne le croit pas quand il est absolument sûr. Beaucoup de choses drôles... Enfin!» Lettre du 12 aout 1927: «Je me rappelle dans le temps passé, comme vous aimiez la vanille (la glace). Il y a peu de personnes qui aiment ce goût dans ma famille, mais moi j'ai un goût particulier qui n'a rien à faire avec cette famille ici! Le mien vient de Russie. Aujourd'hui mon Thikon [fils de la grande-duchesse] a 10 ans, comme les années vont vite. [...] La vie à Hvidøre est plus qu'ennuyeuse: si on nous laisse seules et tranquilles ce ne serait rien de nouveau mais une énorme avalanche de parenté vient chaque jour pour le thé à 5 heures. Maman ne peut les voir tous à la fois, et voilà deux ou trois sont chez elle, et dans l'autre chambre je perds mon temps à leur parler ou à être simplement assise avec la comtesse jusqu'à presque 7 heures. Cauchemardesque! Je suis devenue encore plus nerveuse par-dessus le marché et quelques fois j'ai le sentiment que c'est impossible de continuer cette vie insupportable. [...] Le fils deXénia, Vassili [prince de Russie (1907-1989)] est retourné du Congo Belge. Son voyage comme cabin-boy sur un petit bateau de marchand danois ne lui a pas plu! La chaleur était tuante. Son compagnon de voyage Kolia (un ex-officier) est revenu ici hier et nous raconta beaucoup là-dessus. [...] On prédit que l'année 1928 sera affreuse: de nouveau une guerre terrible universelle etc...» Lettre du 22 octobre 1927: «Mes journées dernières sont drôlement longues. Le matin je cours à pieds (une heure) au Rlinick voir mon cousin Viggo [prince de Danemark, (1904-1970)] avant que sa femme ou les autres viennent. Après le déjeuner je vais en ville aider ma cousine Thyra à arranger son appartement avec un tas de choses du palais, d'où elle a été chassée après la mort de sa mère... C'est une histoire laide et elle est for
Ensemble de 11 lettres autographes signées: «Olga», pour l'année 1927, adressées à Ferdinand Thormeyer, texte en français, conservées pour certaines avec leur enveloppe. Lettre du 17 janvier 1927 a Amalienborg: «Je me rappelle si bien de votre arrivée chez nous. J'avais alors 5 ans à Anitchkov [résidence privée de l'empereur Alexandre III à Saint-Pétersbourg], vous me montriez des tableaux et m'expliquiez tout en français. Puis en automne à Livadia (avant Borki) [résidence d'été de la famille impériale en Crimée] dans le grand vieux palais je me rappelle des livres que vous me montriez et alors déjà je comprenais à peu près tout... Aussi, rappelez-vous comme vous donniez à Micha [surnom de son frère le grand-duc Michel Alexandrovitch] un jouet, non vous le mettiez dans une chambre sombre et puis Micha devait aller le chercher... C'était en bas dans les chambres de notre «Amama» [sa grand-mère maternelle, la reine Louise de Danemark]». Lettre du 6 mai 1927 a Amalienborg: «Nous partons pour Hvidøre à peu près dans 10 jours et alors je suis très «attachée à la maison». Ici j'étais beaucoup plus libre, quel dommage que vous ne pouviez pas venir au mois de mai. Tout de même, si vous venez la joie sera immense et je ferai tout mon possible pour vous voir le plus possible ces jours. [...] Dans quelques jours ma soeur part pour Paris, puis l'Angleterre et nous resterons toutes seules... Il y a ici une troupe russe de danseurs, une espèce de ballet. [...] La ville de Gatchina est une ville oubliée, les grilles des maisons sont tombées, les maisons en ruines, les rues sales... [...] L'histoire Tchaïkovski [affaire de cette jeune femme se disant être la fille cadette de Nicolas II, la grande-duchesse Anastasia] continue car beaucoup de personnes, pour des raisons que j'ignore, continuent et persistent de vouloir y croire. Le Duc Gigi Leuchtenberg [parent de la grande-duchesse qui prit parti pour celle qui se prétend être la grande-duchesse Anastasia], chez qui elle demeure ces derniers temps en Bavière, persiste à y croire. Mordvinoff a été la voir là, chez lui mais vit certainement de suite qu'elle n'était pas la petite... Lui on ne le croit pas quand il est absolument sûr. Beaucoup de choses drôles... Enfin!» Lettre du 12 aout 1927: «Je me rappelle dans le temps passé, comme vous aimiez la vanille (la glace). Il y a peu de personnes qui aiment ce goût dans ma famille, mais moi j'ai un goût particulier qui n'a rien à faire avec cette famille ici! Le mien vient de Russie. Aujourd'hui mon Thikon [fils de la grande-duchesse] a 10 ans, comme les années vont vite. [...] La vie à Hvidøre est plus qu'ennuyeuse: si on nous laisse seules et tranquilles ce ne serait rien de nouveau mais une énorme avalanche de parenté vient chaque jour pour le thé à 5 heures. Maman ne peut les voir tous à la fois, et voilà deux ou trois sont chez elle, et dans l'autre chambre je perds mon temps à leur parler ou à être simplement assise avec la comtesse jusqu'à presque 7 heures. Cauchemardesque! Je suis devenue encore plus nerveuse par-dessus le marché et quelques fois j'ai le sentiment que c'est impossible de continuer cette vie insupportable. [...] Le fils deXénia, Vassili [prince de Russie (1907-1989)] est retourné du Congo Belge. Son voyage comme cabin-boy sur un petit bateau de marchand danois ne lui a pas plu! La chaleur était tuante. Son compagnon de voyage Kolia (un ex-officier) est revenu ici hier et nous raconta beaucoup là-dessus. [...] On prédit que l'année 1928 sera affreuse: de nouveau une guerre terrible universelle etc...» Lettre du 22 octobre 1927: «Mes journées dernières sont drôlement longues. Le matin je cours à pieds (une heure) au Rlinick voir mon cousin Viggo [prince de Danemark, (1904-1970)] avant que sa femme ou les autres viennent. Après le déjeuner je vais en ville aider ma cousine Thyra à arranger son appartement avec un tas de choses du palais, d'où elle a été chassée après la mort de sa mère... C'est une histoire laide et elle est for
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