Marie Gabrielle CAPET (1761 - 1818)
Autoportrait de l'artiste dans l'atelier
Toile et châssis d'origine
56,5 x 41 cm
(Légers sauts de peinture sur la partie inférieure gauche).
Ce tableau est une reprise autographe et partielle de « Madame Labille-Guiard exécutant le portrait du peintre Vien, sénateur et comte de l'Empire », chef-d'oeuvre de Marie-Gabrielle Capet, recentrée sur la partie gauche seule. Exposé au Salon de 1808, il est conservé aujourd'hui à la Neue Pinakothek à Munich*. Madame Capet représente sa professeure, Madame Labille-Guiard, en train de réaliser le portrait du peintre Joseph-Marie Vien à sa droite, alors considéré comme le patriarche du néoclassicisme. Derrière elle, se tient le mari de cette dernière, François-André-Vincent. Madame Capet est devant nous en autoportrait, les yeux plongés dans ceux du spectateur, accoudée à une table, au pied de laquelle est posé un carton à dessins. Elle prépare les couleurs de la palette, symbole du lien d'amitié qui unit ces deux femmes dans l'atelier. Par rapport au tableau de Munich, on observe des variantes dans l'arrière-plan. L'atmosphère de l'atelier mondain cède la place à une scène intime.
Née à Lyon, notre peintre devient l'élève de Labille-Guiard en 1781, avec qui elle partage le même atelier. Elle exerce tant sur toile qu'en miniatures, médium dont elle devient une des spécialistes au tournant du siècle. Par l'utilisation de coloris frais, elle parvient à rendre avec réalisme les textures tels que la chair, le satin et la dentelle. Rendant ainsi hommage à sa formatrice et amie disparue en 1803, Madame Capet dans ce portrait d'artistes au travail, adapte les scènes de genre de Louis-Léopold Boilly, et donne ainsi la version féministe de L'atelier de Houdon, de 1804 (Paris, Musée des arts décoratifs).
Les deux consœurs avaient été déjà réunies dans un tableau célèbre. Labille-Guiard s'était portraiturée à côte de son élève, vingt-trois ans auparavant : l'« Autoportrait avec deux élèves» de 1785 (New York, Metropoliltan Museum). Les deux œuvres valorisent l'émancipation des femmes par l'art. Elles sont enfin reconnues par leurs
confrères masculins à la fin du XVIIIe siècle et le premier tiers du XIXe siècle, période qu'a décrite récemment Séverine Sofio dans son essai « Artistes femmes. La parenthèse enchantée XVIIIe - XIXe siècle » (2015) et qui a été mise en valeur par plusieurs expositions récentes comme « Peintres Femmes 1780-1830 Naissance d'un combat », au musée du Luxembourg à Paris, en 2021, ou « Les sœurs Lemoine », au musée Jean-Honoré Fragonard à Grasse en 2023.
Pour nos femmes peintres, un tel exercice prend l'accent d'un véritable manifeste qui légitime leur place au plus haut niveau de cette pratique artistique.
Historique :
Le tableau de Marie Gabrielle Capet provient de la collection de Jacques Charles Valentin (1762-1846).
Né à Versailles d’une famille de boucher du Roi, puis sous la Révolution fournisseur de viande aux armées. Il avait amassé une belle fortune qu’il a investie en partie dans une collection d’œuvres d’art, essentiellement des tableaux.
Il fait la connaissance du sculpteur François-Frédéric Lemot qui avait aménagé la Garenne Lemot à Clisson. Il suit son ami et achète en 1809 les ruines d’un Prieuré et il y construit une Villa : "la garenne Valentin". C'est dans cette résidence d'été qu'il installe sa collection d’œuvres d’art. C'est son fils Frédéric (1811-1898) qui en héritera puis à son décès une partie sera vendue, l’autre répartie entre les héritiers.
La garenne Valentin fut aussi vendu en 1898.
Le tableau est parvenu aux propriétaires par descendance.
Le tableau est visible au cabinet Turquin, 69 rue Saint-Anne à PARIS.
*https://www.sammlung.pinakothek.de/en/artwork/ma4dReqLrO/marie-gabrielle-capet/atelierszene-adelaide-labille-guiard-portraetiert-joseph-marie-vien
Marie Gabrielle CAPET (1761 - 1818)
Autoportrait de l'artiste dans l'atelier
Toile et châssis d'origine
56,5 x 41 cm
(Légers sauts de peinture sur la partie inférieure gauche).
Ce tableau est une reprise autographe et partielle de « Madame Labille-Guiard exécutant le portrait du peintre Vien, sénateur et comte de l'Empire », chef-d'oeuvre de Marie-Gabrielle Capet, recentrée sur la partie gauche seule. Exposé au Salon de 1808, il est conservé aujourd'hui à la Neue Pinakothek à Munich*. Madame Capet représente sa professeure, Madame Labille-Guiard, en train de réaliser le portrait du peintre Joseph-Marie Vien à sa droite, alors considéré comme le patriarche du néoclassicisme. Derrière elle, se tient le mari de cette dernière, François-André-Vincent. Madame Capet est devant nous en autoportrait, les yeux plongés dans ceux du spectateur, accoudée à une table, au pied de laquelle est posé un carton à dessins. Elle prépare les couleurs de la palette, symbole du lien d'amitié qui unit ces deux femmes dans l'atelier. Par rapport au tableau de Munich, on observe des variantes dans l'arrière-plan. L'atmosphère de l'atelier mondain cède la place à une scène intime.
Née à Lyon, notre peintre devient l'élève de Labille-Guiard en 1781, avec qui elle partage le même atelier. Elle exerce tant sur toile qu'en miniatures, médium dont elle devient une des spécialistes au tournant du siècle. Par l'utilisation de coloris frais, elle parvient à rendre avec réalisme les textures tels que la chair, le satin et la dentelle. Rendant ainsi hommage à sa formatrice et amie disparue en 1803, Madame Capet dans ce portrait d'artistes au travail, adapte les scènes de genre de Louis-Léopold Boilly, et donne ainsi la version féministe de L'atelier de Houdon, de 1804 (Paris, Musée des arts décoratifs).
Les deux consœurs avaient été déjà réunies dans un tableau célèbre. Labille-Guiard s'était portraiturée à côte de son élève, vingt-trois ans auparavant : l'« Autoportrait avec deux élèves» de 1785 (New York, Metropoliltan Museum). Les deux œuvres valorisent l'émancipation des femmes par l'art. Elles sont enfin reconnues par leurs
confrères masculins à la fin du XVIIIe siècle et le premier tiers du XIXe siècle, période qu'a décrite récemment Séverine Sofio dans son essai « Artistes femmes. La parenthèse enchantée XVIIIe - XIXe siècle » (2015) et qui a été mise en valeur par plusieurs expositions récentes comme « Peintres Femmes 1780-1830 Naissance d'un combat », au musée du Luxembourg à Paris, en 2021, ou « Les sœurs Lemoine », au musée Jean-Honoré Fragonard à Grasse en 2023.
Pour nos femmes peintres, un tel exercice prend l'accent d'un véritable manifeste qui légitime leur place au plus haut niveau de cette pratique artistique.
Historique :
Le tableau de Marie Gabrielle Capet provient de la collection de Jacques Charles Valentin (1762-1846).
Né à Versailles d’une famille de boucher du Roi, puis sous la Révolution fournisseur de viande aux armées. Il avait amassé une belle fortune qu’il a investie en partie dans une collection d’œuvres d’art, essentiellement des tableaux.
Il fait la connaissance du sculpteur François-Frédéric Lemot qui avait aménagé la Garenne Lemot à Clisson. Il suit son ami et achète en 1809 les ruines d’un Prieuré et il y construit une Villa : "la garenne Valentin". C'est dans cette résidence d'été qu'il installe sa collection d’œuvres d’art. C'est son fils Frédéric (1811-1898) qui en héritera puis à son décès une partie sera vendue, l’autre répartie entre les héritiers.
La garenne Valentin fut aussi vendu en 1898.
Le tableau est parvenu aux propriétaires par descendance.
Le tableau est visible au cabinet Turquin, 69 rue Saint-Anne à PARIS.
*https://www.sammlung.pinakothek.de/en/artwork/ma4dReqLrO/marie-gabrielle-capet/atelierszene-adelaide-labille-guiard-portraetiert-joseph-marie-vien
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