Upcoming auctions Lot number 247

Marcel ROUFF (1877-1936). 130 L.A.S. (la

Estimate
€1,000 - €1,200
ca. US$1,040 - US$1,248
Price realised:
n. a.
Upcoming auctions Lot number 247

Marcel ROUFF (1877-1936). 130 L.A.S. (la

Estimate
€1,000 - €1,200
ca. US$1,040 - US$1,248
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Marcel ROUFF (1877-1936). 130 L.A.S. (la plupart signées «Marcel» ou M), 1904-1934, à Curnonsky; environ 150 pages formats divers, dont 38 cartes postales illustrées, plusieurs en-têtes et adresses. Importante correspondance amicale, intime et gastronomique. Nous ne pouvons donner ici qu’un aperçu de ces lettres, souvent longues. La correspondance commence alors que Rouff et son cher Maurice se sont liés d’amitié. De Yokohama en 1904, Rouff fait de longues confidences à celui qu’il a choisi comme «ami sûr, dévoué, auquel je puisse me livrer entièrement sans crainte d’être trahi, et capable de me rendre un immense service moral qui peut ou me sauver ou me perdre, un ami qui m’aime»… Il fera souvent d’autres confidences à son ami, dépositaire de ses secrets; ainsi, de La Rochelle: «Comme de coutume j’ai combattu le spleen, l’ennui, le dégoût, la lassitude avec la noce et l’orgie. J’ai passé hautain et j’ai l’immense orgueil d’avoir laissé au moins deux douloureuses et malheureuses créatures sur ma route»… Il raconte ses liaisons orageuses, les débuts de son mariage avec sa Juliette (1911), parle de ses travaux littéraires (essais et romans, dont Dodin), et de son travail de chroniqueur pour La Tribune de Genève, notamment pendant la guerre…. Une lettre est écrite à la suite d’une lettre reçue de Jaques-Dalcroze. Il est souvent question de gastronomie, avec les déjeuners du Grand Perdreau, mais surtout pour leur collaboration pour La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises (28 volumes, de 1921 à 1928, publiés par Frédéric Rouff, frère de Marcel). On suit Rouff au fil de ses voyages, notamment pour les excursions culinaires: Japon, La Rochelle, Genève, Vevey (cure de Juliette à Mon Repos, récit de la fête des vignerons), Berne, Moulins, Mont-Dore, Trébeurden, Vittel, Sainte-Maxime, Saint-Gervais, La Bourboule, Blois, Nice, Autun, Espagne… Le 15 mars 1923, il réagit aux critiques de Curnonsky à la lecture du manuscrit de Guinoiseau (dont il est le modèle transparent): «Vieux frère, tu m’as fait hier au soir un réel chagrin, car tu m’as paru […] animé d’aigreur contre moi. Pourquoi? Et tu n’as pas encore compris ce que j’ai fait en ce long travail de 2 ans de Guinoiseau. […] Naturellement et avant tout j’ai étudié ta vie, ton caractère, ta psychologie comme c’était mon droit puisque chacun appartient à tout romancier et surtout comme mon amitié fraternelle me commandait de le faire pour montrer ce que tu as été réellement, c’est-à-dire autre chose qu’un amuseur comme on croit, un grand cœur, une victime souvent de gens auxquels on est en train de créer une légende, un chic type enfin. Mais ceci dit, j’y ai mis un accessoire indispensable à ta personnalité, […] tes mots, tes aventures, ton esprit», etc. Après un éloignement, il revient aux confidences intimes: «depuis 4 mois, sans être malade du cerveau, je me détruis volontairement, sciemment, farouchement, opiniâtrement… et avec volupté»… Dans sa dernière lettre, du 2 décembre [1934], Rouff, démoralisé, renonce aux sociétés gastronomiques: «Je trouve scandaleux – et pour autant qu’il y ait une morale, immoral – que de braves Français, académiciens par surcroît bouffent dans des boîtes de snobs, au prix des ex-Américains-milliardaires le 637.000e canard pressé. Cela relève de l’industrie automobile et de la statistique. La gastronomie fout le camp et j’espère de toutes mes forces avoir fait comme elle avant Décembre 1935! Tout m’accable: soucis de santé, tortures d’argent, déceptions sentimentales, écœurement de mon temps, dégoût de mes contemporains jeunes et vieux, formes actuelles de la vie, misère imminente en famille etc.»… Etc. On joint: – le contrat pour La France gastronomique, signé par Curnonsky et Marcel et Frédéric Rouff (1921); –un manuscrit autographe de Curnonsky sur la gastronomie de l’Anjou et la Touraine (6p. in-4, la fin manque), plus une note autogr. sur «les Rouffs» (Marcel et sa famille, 1p. in-8), et une l.s. (19

Upcoming auctions Lot number 247
Auction:
Datum:
13 Feb 2025
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Salle des ventes Favart , 3, rue Favart 75002 Paris
Beschreibung:

Marcel ROUFF (1877-1936). 130 L.A.S. (la plupart signées «Marcel» ou M), 1904-1934, à Curnonsky; environ 150 pages formats divers, dont 38 cartes postales illustrées, plusieurs en-têtes et adresses. Importante correspondance amicale, intime et gastronomique. Nous ne pouvons donner ici qu’un aperçu de ces lettres, souvent longues. La correspondance commence alors que Rouff et son cher Maurice se sont liés d’amitié. De Yokohama en 1904, Rouff fait de longues confidences à celui qu’il a choisi comme «ami sûr, dévoué, auquel je puisse me livrer entièrement sans crainte d’être trahi, et capable de me rendre un immense service moral qui peut ou me sauver ou me perdre, un ami qui m’aime»… Il fera souvent d’autres confidences à son ami, dépositaire de ses secrets; ainsi, de La Rochelle: «Comme de coutume j’ai combattu le spleen, l’ennui, le dégoût, la lassitude avec la noce et l’orgie. J’ai passé hautain et j’ai l’immense orgueil d’avoir laissé au moins deux douloureuses et malheureuses créatures sur ma route»… Il raconte ses liaisons orageuses, les débuts de son mariage avec sa Juliette (1911), parle de ses travaux littéraires (essais et romans, dont Dodin), et de son travail de chroniqueur pour La Tribune de Genève, notamment pendant la guerre…. Une lettre est écrite à la suite d’une lettre reçue de Jaques-Dalcroze. Il est souvent question de gastronomie, avec les déjeuners du Grand Perdreau, mais surtout pour leur collaboration pour La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises (28 volumes, de 1921 à 1928, publiés par Frédéric Rouff, frère de Marcel). On suit Rouff au fil de ses voyages, notamment pour les excursions culinaires: Japon, La Rochelle, Genève, Vevey (cure de Juliette à Mon Repos, récit de la fête des vignerons), Berne, Moulins, Mont-Dore, Trébeurden, Vittel, Sainte-Maxime, Saint-Gervais, La Bourboule, Blois, Nice, Autun, Espagne… Le 15 mars 1923, il réagit aux critiques de Curnonsky à la lecture du manuscrit de Guinoiseau (dont il est le modèle transparent): «Vieux frère, tu m’as fait hier au soir un réel chagrin, car tu m’as paru […] animé d’aigreur contre moi. Pourquoi? Et tu n’as pas encore compris ce que j’ai fait en ce long travail de 2 ans de Guinoiseau. […] Naturellement et avant tout j’ai étudié ta vie, ton caractère, ta psychologie comme c’était mon droit puisque chacun appartient à tout romancier et surtout comme mon amitié fraternelle me commandait de le faire pour montrer ce que tu as été réellement, c’est-à-dire autre chose qu’un amuseur comme on croit, un grand cœur, une victime souvent de gens auxquels on est en train de créer une légende, un chic type enfin. Mais ceci dit, j’y ai mis un accessoire indispensable à ta personnalité, […] tes mots, tes aventures, ton esprit», etc. Après un éloignement, il revient aux confidences intimes: «depuis 4 mois, sans être malade du cerveau, je me détruis volontairement, sciemment, farouchement, opiniâtrement… et avec volupté»… Dans sa dernière lettre, du 2 décembre [1934], Rouff, démoralisé, renonce aux sociétés gastronomiques: «Je trouve scandaleux – et pour autant qu’il y ait une morale, immoral – que de braves Français, académiciens par surcroît bouffent dans des boîtes de snobs, au prix des ex-Américains-milliardaires le 637.000e canard pressé. Cela relève de l’industrie automobile et de la statistique. La gastronomie fout le camp et j’espère de toutes mes forces avoir fait comme elle avant Décembre 1935! Tout m’accable: soucis de santé, tortures d’argent, déceptions sentimentales, écœurement de mon temps, dégoût de mes contemporains jeunes et vieux, formes actuelles de la vie, misère imminente en famille etc.»… Etc. On joint: – le contrat pour La France gastronomique, signé par Curnonsky et Marcel et Frédéric Rouff (1921); –un manuscrit autographe de Curnonsky sur la gastronomie de l’Anjou et la Touraine (6p. in-4, la fin manque), plus une note autogr. sur «les Rouffs» (Marcel et sa famille, 1p. in-8), et une l.s. (19

Upcoming auctions Lot number 247
Auction:
Datum:
13 Feb 2025
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Salle des ventes Favart , 3, rue Favart 75002 Paris
Try LotSearch

Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!

  • Search lots and bid
  • Price database and artist analysis
  • Alerts for your searches
Create an alert now!

Be notified automatically about new items in upcoming auctions.

Create an alert