Beschreibung:

Le paysan, 1964 Lavis et aquarelle sur papier, signé en bas à droite, titré et numéroté 7047 et 43 au dos 106 x 75 cm - 413/4 x 291/2 in. Wash and watercolour on paper, signed lower right, titled and numbered 7047 and 43 on the reverse Provenance: Ancienne collection Marguerite et Aimé Maeght Vente Hôtel des ventes de Drouot, Maître Guy Loudmer, Collection M. et A. Maeght, Octobre 1982, n°16 Collection privée, Europe Exposition: Haus der Kunst, Munich «Marc Chagall, Graphik», n°43 du catalogue Galerie Maeght, Juin 1964 Fondation Maeght «Hommage à Marc Chagall»,En 1910, Chagall arrive à Paris, laissant derrière lui sa Russie natale où il avait suivi les cours de Léon Bakst à l'Académie des Beaux-arts de St-Petersbourg. Les souvenirs de son enfance et les images folkloriques de son petit village de Vitebsk marqueront ses oeuvres tout au long de sa vie. A Paris, il admire la palette vive des fauves, s'intéresse au traitement de l'espace des cubistes mais peint dans un style qui lui est propre. Il loge à la Ruche dans le quartier de Montparnasse où il côtoie de nombreux artistes tels que Léger, Apollinaire, Cendrars, Delaunay. Il fera aussi la connaissance de Malraux, Maillol, Rouault, Vlaminck ou encore Bonnard et assiste ainsi à l'effervescence, à l'excitation autour des nouvelles tendances artistiques de l'époque. Mais Chagall refuse de se voir définir par un mouvement et ne s'attachera jamais à un courant stylistique en particulier, préférant plutôt se laisser influencer par son histoire, ses croyances, ses goûts et ses émotions. Il s'inspire du monde des rêves, de l'inconscient, des traditions et du théâtre juifs et évolue dans un univers magique où les couleurs vives évoquent le folklore et les paysages de son pays natal. Les personnages et les objets qu'il représente sont bien réels mais par leur mise en scène, semblent tout droit sortis d'un rêve. Beaucoup tenteront d'utiliser le terme « surréaliste » pour qualifier ses tableaux alors qu'il peignait ainsi bien avant l'apparition de l'illustre mouvement. Ses compositions sont pleines de légèreté, de liberté et on a l'impression d'observer son monde à travers un vitrail coloré, un art pour lequel il se passionne d'ailleurs. Artiste prolifique, Chagall restera tout aussi actif dans les années 60, décorant entre autres le plafond de l'Opéra National de Paris et des vitraux et mosaïques pour le siège new-yorkais des Nations Unies. Peint en 1964, « Le Paysan » que nous présentons, est tout à fait représentatif de l'univers si particulier de Chagall. On y retrouve en effet cette même ambiance paisible, silencieuse et quelque peu détachée de la réalité que dans son oeuvre « Au-dessus de Vitebsk » de 1914. Ici, un homme souriant, au regard rêveur, cueille de délicates fleurs, symboles d'amour, d'espoir, de la fin de l'hiver et du printemps à venir. Il est entouré d'un bouc bleu et d'un coq, figures symboliques que Chagall se plait souvent à intégrer dans ses compositions et qui réapparaissent notamment dans « Le bouc bleu », également réalisé en 1964. Les animaux qui peuplent les oeuvres de Chagall appartiennent tout autant aux souvenirs d'une enfance passée à Vitebsk où son oncle tenait une ferme, qu'à la symbolique de la Bible. Le bouc, tout comme le coq, est un symbole de fertilité, mais il évoque aussi le bouc des écrits bibliques, celui porteur de tous les péchés d'Israël. A l'arrière plan on aperçoit une femme en robe longue, peut-être sa Bella bien-aimée morte en 1944. Elle flotte doucement dans les airs, un phénomène récurrent dans l'oeuvre de l'artiste, survolant une petite datcha et un arbre, symbole de la vie. Tous ces éléments réunis donnent à la scène un caractère de rêve et évoquent au spectateur le monde merveilleux d'un conte de fée. « Si la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant la nôtre, la colorier d'amour et d'espoir »: Chagall est un éternel optimiste, bien décidé à profiter de la vie. Né dans une famille juive hassidique, on lui inculque l'impo