Beschreibung:

Mallarmé, Stéphane [VERS DE CIRCONSTANCE]. COPIE MANUSCRITE DE LA MAIN DE GENEVIÈVE MALLARMÉ. CARNET "C". [VERS 1893-1898]. Un des 3 carnets connus de la main de Geneviève, celui-ci avec corrections autographes de Mallarmé. Carnet de 60 feuillets in-12 (177 x 110 mm). Basane souple marron, filet doré en encadrement, faux-nerfs dorés, tranches dorées. Étiquette du papetier Dorval. Reliure frottée, épidermires, petite déchirure en queue du dos avec léger manque. Geneviève Mallarmé y a recueilli 250 pièces (dont 102 quatrains-adresses, mais aussi quantité de vers sur des œufs de Pâques, dédicaces sur des exemplaires du Faune, éventails, galets d’Honfleur, poèmes pour des dessins de Raffaëlli, étrennes, etc.). La complicité du poète et de sa fille. Grande était la connivence entre Geneviève Mallarmé (1864-1919), dite "Vève", et son père. Ils discutaient de littérature, partageaient le goût du jardinage et s’écrivaient souvent. Geneviève assumait aussi un rôle de secrétaire : elle tenait les cordons de la bourse de la famille et servait de scribe à son père, notamment pour sa correspondance. Notons que l'écriture de Geneviève tend à ressembler à celle de son père -- peut-être par mimétisme par rapport à un père qu'elle admirait ? Elle recueillit aussi les vers de circonstance de son père dans 3 carnets précieux, dont voici une rapide recension : Carnet "C" (pour "Cuir"). Relié en basane souple marron, il contient environ 250 poèmes. Mallarmé a apporté quelques corrections autographes sur le manuscrit de sa fille. Il s’agit du présent manuscrit. Carnet "B" (pour "Brodé"). Relié en soie brodée par Geneviève, il contient environ 500 pièces. Selon une note de Maurice Chalvet, ce carnet aurait été recopié par Geneviève pour Henri Roujon, "l’ami". Chalvet l’aurait cédé à Bernard Malle. Il est actuellement conservé dans la Bibliothèque Pierre Bergé. Carnet "S" (pour "Soie"). Relié en soie verte par Geneviève Mallarmé, il contient 101 pièces (dont une en deux états). (Voir lot 184.) Seul carnet contemporain de Mallarmé. Cet ordre (C, B, puis S) correspond à l’ordre chronologique. Seul le carnet C, comme le montrent les corrections de Mallarmé, est antérieur à la mort du poète. Les deux autres ont été constitués par Geneviève après la mort de son père, en vue de l’édition des Vers de circonstance. Les corrections sont les suivantes : -- f. 1r° : Mallarmé a remplacé "Un, rue hélas Pierre Charron" par "Rue, 1 ou 3, Pierre Charron" et remplacé un autre numéro d’adresse par "enfin" ; -- f. 4r° : une faute d’orthographe corrigée ; -- f. 18r° : un mot barré et remplacé ; -- f. 23r° : signe indiquant un autre ordre de quatrains ; -- f. 25r° : mot "autographe" ; -- f. 28r° : un mot ajouté ("dépêches") ; -- f. 31v° : il change le texte de cette dédicace pour un éventail à sa fille "Jadis ornant de ton émoi" par "Jadis frôlant parmi l’envoi". Douze poèmes sont biffés, probablement par Mallarmé lui-même. L'édition des Vers de circonstance fut assez complexe. Geneviève et son époux la réalisèrent en se basant, notamment, sur la comparaison de ces carnets et des manuscrits autographes. C’est en 1892 que Mallarmé recopia pour la première fois 68 quatrains dans un carnet. Fin septembre 1894, il sélectionna 27 quatrains-adresse pour les publier à Chicago dans The Chap Book (1894). Leur première édition en volume sera posthume. C'est en vue de cette édition que Geneviève recueillit les vers de son père dans les deux carnets B et S. Pour l'édition de 1920 à la N.R.F., Geneviève et son époux le Dr Bonniot réunirent ainsi 481 vers de circonstance, composés entre 1881 et le mois qui précéda la mort du poète, qui paraîtront après la mort de Geneviève (voir lot 142). Outre les quatrains-adresses, le recueil présente de nombreux autres vers de circonstance : Éventails, Photographies, Œufs de Pâques, Vers sur des galets d’Honfleur, etc. Le nombre de ces pièces passa à 491 dans l’édition des Œuvres complètes en 1945, à 548 dans l’édition Flammarion des Poésies en 19