Beschreibung:

MALLARME, Stéphane (1842-1898)] - VERLAINE, Paul (1844-1896). Les Poètes maudits. Nouvelle édition ornée de six portraits par Luque. Paris : Léon Vanier, 1888. Exceptionnel exemplaire, enrichi d'importantes corrections et additions autographes de Mallarmé - ses conseils au comédien Jean-Louis Janvier. Serait-ce la seule intervention de Mallarmé sur ses poèmes en vue d'une déclamation publique? Ce recueil constitue l'hommage rendu par Verlaine à plusieurs poètes qu'il connaissait personnellement et dont il jugeait l'œuvre injustement ignorée et même méprisée. Un hommage aux poètes maudits, poètes " absolus par l'imagination, absolus dans l'expression...mais maudits! Jugez-en ", invite-t-il le lecteur dans sa préface. Mallarmé faisait partie du triumvirat originel de l'édition de 1884, aux côtés de Tristan Corbière et d'Arthur Rimbaud. Cet exemplaire de la seconde édition, en partie originale, a appartenu au comédien Jean-Louis Janvier, qui l'a fait relier à son chiffre. Il est enrichi de deux poèmes imprimés de Mallarmé -Placet et Le Guignon - , qui comportent de nombreuses corrections dans le texte, de la main du poète-lui-même, comme l'affirment deux indications manuscrites de Janvier. Si nous ne sommes parvenus à identifier de quelle publication d'origine proviennent ces coupures, remarquons que les corrections autographes de Mallarmé amènent chacun des textes à sa version définitive, que l'on trouve pour la première fois dans l'édition des Poésies publiée en neuf cahiers par les Editions de la Revue Indépendante, en 1887. Dans le court billet autographe signé adressé à Janvier et joint à l'exemplaire, Mallarmé affirme en effet: " Voici [ Placet ] dans sa teneur et non dans l’ébauche publiée par Verlaine, aux Poètes maudits ; c’est moins vulgaire et chante un peu plus. Quant au Guignon, si vous le devez dire quelque jour, apprenez-le, comme ci-joint, de même ; parce qu’il n’eu court aussi qu’un mauvais état ". Jean-Louis Janvier avait à plusieurs reprises récité des poèmes de Mallarmé dans des théâtres. Au cours d'un samedi littéraire, le 10 avril 1897, il déclame Les Fenêtres . Julie Manet notait dans son Journal avoir assisté à une telle performance, le 27 novembre 1897 " Nous passons notre fin de journée à l'Odéon dans la loge de M. Mallarmé, on dit de lui: 'le Phénomène futur' poème en prose vraiment délicieux, si spirituel et si charmant...Lorsqu'on entend dire du Mallarmé, on trouve cela très beau et on se demande pourquoi cela passe pour être incompréhensible. Probablement que je rêve ou que je n'essaye pas de pénétrer dans la littérature car je crois comprendre, moi qui n'y connais rien!" Mallarmé, Oeuvres complètes -pp. 71-74 et 111-1113; Steinmetz: Stéphane Mallarmé - L'Absolu au jour le jour , 1998 - pp. 56, 61, 224, 445 et 455; Manet, Julie: Journal 1893-1899 - p.121; Thalasso, Adolphe: Le Théâtre Libre . 1909 -pp. 151-152; Clouzot, p; 267. In-12 (181 x 117 mm). Frontispice et 5 portraits par Luque (Rousseurs et piqûres). Exemplaire enrichi : - Mention autographe de Jean-Louis Janvier sur le feuillet blanc précédant la partie du recueil consacrée à Mallarmé: « Les corrections des poèmes Le Guignon et de Placet qui sont insérés dans ce livre sont de la main même de Mallarmé et sont à peu près inconnues. Elles m’ont été envoyées par lui alors que je devais dire ces poèmes à l’Odéon. Janvier ». - Un court billet autographe signé de Stéphane Mallarmé, daté "à Paris, Lundi" et adressé à Janvier, est glissé dans l'exemplaire: " Mon cher interprète, que point n’est besoin d’ouïr par avance, tant la certitude existe qu’on sera compris et rendu toujours merveilleusement, merci, l’autre jour, pour Placet et Apparition : seulement, quant à Placet, le voici dans sa teneur et non dans l’ébauche publiée par Verlaine, aux Poètes maudits ; c’est moins vulgaire et chante un peu plus. Quant au Guignon, si vous le devez dire quelque jour, apprenez-le, comme ci-joint, de même ; parce qu’il n’eu court aussi qu’un mauvais ‘état