Maintenant. Revue. Paris, du n°1 (1ère année avril 1912) au n°5 et dernier (4ème année mars-avril 1915). 6 fascicules en un volume in-12: demi-maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, tête dorée. Collection complète: elle comprend notamment les deux éditions successives du numéro 4 (la seconde étant augmentée). “Poète et boxeur”, neveu d'Oscar Wilde, provocateur, fantasque, mystificateur, Arthur Cravan (1887-1918) fut l'unique rédacteur de Maintenant. Son oeuvre se résume pour l'essentiel aux cinq numéros de sa revue “qu'il vendait dans une voiture des quatre saisons. [...] Il y publia quatre poèmes d'une facture d'abord classique puis nettement cubiste, témoignant d'une recherche formelle accomplie dans le «prosopoème ». Omniprésent, l'oncle Wilde fournit la matière de trois longs articles, où se mêlent humour et fascination, décrochant au passage une cinglante satire contre Gide. Mais le morceau d'anthologie demeure sans conteste la critique sulfureuse du trentième Salon des indépendants parue dans le numéro quatre, dont le sarcasme grossier parodiant Apollinaire lui valut une condamnation et fit sa célébrité” (Carine Picaud). L'entreprise du boxeur-poète, écrit André Breton “semble avoir présenté une vertu décongestionnante de premier ordre. Il est impossible de ne pas y voir les signes avant-coureurs de Dada.” Précieux envoi autographe signé sur le numéro 5: Réellement avec plaisir à M. Felix Fénéon. Arthur Cravan L'exemplaire a ensuite appartenu à Paul Éluard qui le fi t relier avec plusieurs documents importants. Une lettre autographe datée de Paris, le 11 juillet 1913 (1 p. in-12) à propos d'un article sur sa revue Maintenant paru dans le journal algérois L'Aktibar. Il remercie son correspondant de le lui avoir transmis, regrettant que l'écho n'ait pas été publié en langue arabe. Puis deux lettres autographes signées adressées à Félix Fénéon de Barcelone les 9 mars et 27 septembre 1916. Dans la première (3 pp. in-12), il relate quelques détails de son récent combat de boxe, insiste sur son ennui profond à Barcelone et promet d'envoyer quelques vers à son correspondant, peut-être même un “petit numéro autographe de Maintenant”. Dans la seconde (4 pp. in-8), il commence par s'excuser de ne pas avoir envoyé les vers promis: il a été malade, puis il s'est noyé dans l'étude de diverses disciplines: sciences, algèbre, grammaire, latin, philosophie.... “Il y a presque trop de belles choses ! Je suis amoureux transi de Buffon, Lamarck... Montaigne, La Boétie et du Bellay...” Puis il relate un autre match de boxe contre un nommé Frank Hoche qu'il fi t à Barcelone après celui contre Johnson. Enfi n, il termine en parlant de Marie Laurencin Gleizes, Picabia et Valentine de Saint Point “collée avec deux saligauds de Montparnasse qui viennent d'arriver ainsi que son crétin de frère avec sa Caucasienne. Je me suis retiré dans ma tour d'acier.” (La seconde lettre a été publiée pour la première fois dans le numéro unique de la revue de Marcel Mariën La Terre n'est pas une vallée de larmes, paru à Bruxelles en 1945, avec reproduction page 9: le contenu de la première laisse peu de doutes quant à son destinataire.) On a également relié l'affi chette du combat de boxe contre Jack Johnson, Plaza de Toros Monumental à Barcelone, le dimanche 23 avril 1916 (437 x 206 cm), ainsi que quatre coupures de presse illustrées (Actualidades Grafi cas) relatives au combat de boxe contre Jack Johnson. Très bel ensemble de la bibliothèque de pauL éLuard avec son ex-libris dessiné par Max Ernst portant la devise “Après moi le sommeil”. (Coron, Des livres rares depuis l' invention de l' imprimerie, BnF, 1998, nº 197: notice de Carine Picaud.- Breton, Lettres à Jacques Doucet présentées et éditées par Étienne-Alain Hubert, 2016, p. 90: “Je possède la petite collection [de Maintenant] que je suis prêt à vous communiquer [...]. Une des pensées les plus modernes s'y donne libre cours; c'est un des témoignages les plus nets de l'état d'esprit qui précéda
Maintenant. Revue. Paris, du n°1 (1ère année avril 1912) au n°5 et dernier (4ème année mars-avril 1915). 6 fascicules en un volume in-12: demi-maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, tête dorée. Collection complète: elle comprend notamment les deux éditions successives du numéro 4 (la seconde étant augmentée). “Poète et boxeur”, neveu d'Oscar Wilde, provocateur, fantasque, mystificateur, Arthur Cravan (1887-1918) fut l'unique rédacteur de Maintenant. Son oeuvre se résume pour l'essentiel aux cinq numéros de sa revue “qu'il vendait dans une voiture des quatre saisons. [...] Il y publia quatre poèmes d'une facture d'abord classique puis nettement cubiste, témoignant d'une recherche formelle accomplie dans le «prosopoème ». Omniprésent, l'oncle Wilde fournit la matière de trois longs articles, où se mêlent humour et fascination, décrochant au passage une cinglante satire contre Gide. Mais le morceau d'anthologie demeure sans conteste la critique sulfureuse du trentième Salon des indépendants parue dans le numéro quatre, dont le sarcasme grossier parodiant Apollinaire lui valut une condamnation et fit sa célébrité” (Carine Picaud). L'entreprise du boxeur-poète, écrit André Breton “semble avoir présenté une vertu décongestionnante de premier ordre. Il est impossible de ne pas y voir les signes avant-coureurs de Dada.” Précieux envoi autographe signé sur le numéro 5: Réellement avec plaisir à M. Felix Fénéon. Arthur Cravan L'exemplaire a ensuite appartenu à Paul Éluard qui le fi t relier avec plusieurs documents importants. Une lettre autographe datée de Paris, le 11 juillet 1913 (1 p. in-12) à propos d'un article sur sa revue Maintenant paru dans le journal algérois L'Aktibar. Il remercie son correspondant de le lui avoir transmis, regrettant que l'écho n'ait pas été publié en langue arabe. Puis deux lettres autographes signées adressées à Félix Fénéon de Barcelone les 9 mars et 27 septembre 1916. Dans la première (3 pp. in-12), il relate quelques détails de son récent combat de boxe, insiste sur son ennui profond à Barcelone et promet d'envoyer quelques vers à son correspondant, peut-être même un “petit numéro autographe de Maintenant”. Dans la seconde (4 pp. in-8), il commence par s'excuser de ne pas avoir envoyé les vers promis: il a été malade, puis il s'est noyé dans l'étude de diverses disciplines: sciences, algèbre, grammaire, latin, philosophie.... “Il y a presque trop de belles choses ! Je suis amoureux transi de Buffon, Lamarck... Montaigne, La Boétie et du Bellay...” Puis il relate un autre match de boxe contre un nommé Frank Hoche qu'il fi t à Barcelone après celui contre Johnson. Enfi n, il termine en parlant de Marie Laurencin Gleizes, Picabia et Valentine de Saint Point “collée avec deux saligauds de Montparnasse qui viennent d'arriver ainsi que son crétin de frère avec sa Caucasienne. Je me suis retiré dans ma tour d'acier.” (La seconde lettre a été publiée pour la première fois dans le numéro unique de la revue de Marcel Mariën La Terre n'est pas une vallée de larmes, paru à Bruxelles en 1945, avec reproduction page 9: le contenu de la première laisse peu de doutes quant à son destinataire.) On a également relié l'affi chette du combat de boxe contre Jack Johnson, Plaza de Toros Monumental à Barcelone, le dimanche 23 avril 1916 (437 x 206 cm), ainsi que quatre coupures de presse illustrées (Actualidades Grafi cas) relatives au combat de boxe contre Jack Johnson. Très bel ensemble de la bibliothèque de pauL éLuard avec son ex-libris dessiné par Max Ernst portant la devise “Après moi le sommeil”. (Coron, Des livres rares depuis l' invention de l' imprimerie, BnF, 1998, nº 197: notice de Carine Picaud.- Breton, Lettres à Jacques Doucet présentées et éditées par Étienne-Alain Hubert, 2016, p. 90: “Je possède la petite collection [de Maintenant] que je suis prêt à vous communiquer [...]. Une des pensées les plus modernes s'y donne libre cours; c'est un des témoignages les plus nets de l'état d'esprit qui précéda
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