D'un château l'autre, manuscrit autographe signé, 1957. 16 pages et demie in-4 écrites à l'encre bleue sur 18 feuilles foliotées de papier jaune paille (filigrané Navarre). Manuscrit autographe d'une partie de D'un château l'autre avec ratures, corrections et plusieurs variantes par rapport au texte définitif imprimé. Il s'agit d'un texte de premier jet de deux chapitres complets (10 et 11) dont certains passages n'ont pas été retenus dans l'édition (pp. 61 à 66 de l'édition Folio 776). Céline évoque avec nostalgie son passé: le Paris d'avant la guerre 14, l'arrivée du cinéma parlant, les spectacles donnés par Buffalo Bill et Louise Michel à l'Hippodrome de la Place Clichy; il se souvient du succès au cinéma de sa première épouse Suzanne, puis revient au présent, parle des disputes entre ses éditeurs et s'inquiète de ce qu'il adviendra de Lili sa seconde épouse après sa mort. [...] ça sera un jour bien amusant qu'un autre Lenôtre s'en occupe. Combien les purs se sont beurrés ? Châteaux, pépés, trésors, écuries, ambassades...plus que ceux de 89 ?...moins ? ah ?... de ces débats je vous dis que ça ! Sorbonne !...Conférences !... ‘Annales' de l'an 2000 les grandes marquises communistes s'arracheront les places se feront fédérer pour pas louper le moindre strapontin tantôt, une seule bouleversante envolée de leur formid Herriot d'alors...ou Henriot ou l'Abbé Pierre [...] Que je retourne un peu à l'actuel: Gertrut me veut entendre dire: mais foutre ! Gertrut, Achille qu'ils se battent... s'égorgent ! qu'il y arrache son oeil merlan frit !... Vous voyez sa tronche l'oeil pendant ! [...]la même espèce, qu'ils se dépiautent à vif, qu'on les voye rouges sang, peaux retournée, l'étal pour tous ! Je vous disais au temps de l'Hippodrome Place Clichy, le Gertrut et l'Achille godaient pour la même personne...une de ces croqueuses de francs or ! pardon ! ceux qui se souviennent de ce temps-là se souviennent de Suzanne...la vedette de l'écran que c'était ! autre chose que les filles mères actuelles, stars gros genoux, pas de cuisses, soutien-gorge ‘baleines renforcées' et parlantes surtout. le verbe ! enfin ! les Reines maintenant arrivent toutes mortes de Rome, d'Hollywood, d'Epinay. Suzanne était pas ‘parlante' [...]la femme qui parle renonce à tout, reine ou couturière, le charme n'est plus ! bien que j'avais du dur à cavaler d'un façonnier l'autre à travers Paris et banlieue et pas du tout (ff.183-184-185- 185 bis-185 ter) à perdre mon temps, je trouvais encore tout de même moyen de galoper plus loin que Becons voir tourner la Suzanne. oui ! entre la Garenne et Nanterre...ils profitaient des éclaircies...on profitait ! J'étais avec ! Je peux dire j'étais aux éclaircies d'un remblai l'autre ! on faisait la foule...d'une ondée l'autre...cent sous ! deux francs ! un coup de sifflet tout le monde aux abris sous la passerelle ! tout le monde et la figuration et tous les curieux et la figuration et tous les curieux et Suzanne !... où qu'ils sont tous à présent je vous demande ? Suzanne, les artistes et la frime ? De tous ces temps déjà loin je peux dire qu'un chose Sérieux est mort !...moi je suis encore des attentifs...des scrupuleux, je suis né en 94...mais après 1900 pardon! du berceau à la tombe tous des Jeanfoutres ! Sérieux est mort Verdun l'a tué... Amen !...Je vais vous ennuyer...plus drôle plus piquant peut être ? tenez à propos de l'Hippodrome avant qu'il tourne cinéma le spectacle qui conquit Paris, des telles affluences que les omnibus pouvaient plus...la prise de Pékin ! ils sont beaucoup d'écrivains soi disant de gauche ou de droite, bénitiers, cocos, conjurés des caves ou des loges qu'ont vu comme j'ai vu la prise de Pékin place Clichy ! la charge à la baïonnette et broum le canon 3 batteries qu'on pouvait plus se voir de fumée ! broum ! Bobillot, l'infanterie de marine, les murs de Pékin écroulés. (ff.186-187-188-188 bis) Les cadavres de Boxers en tas, le sergent Bobillot porte drapeau, je le vois planter nos couleurs ! Le châte
D'un château l'autre, manuscrit autographe signé, 1957. 16 pages et demie in-4 écrites à l'encre bleue sur 18 feuilles foliotées de papier jaune paille (filigrané Navarre). Manuscrit autographe d'une partie de D'un château l'autre avec ratures, corrections et plusieurs variantes par rapport au texte définitif imprimé. Il s'agit d'un texte de premier jet de deux chapitres complets (10 et 11) dont certains passages n'ont pas été retenus dans l'édition (pp. 61 à 66 de l'édition Folio 776). Céline évoque avec nostalgie son passé: le Paris d'avant la guerre 14, l'arrivée du cinéma parlant, les spectacles donnés par Buffalo Bill et Louise Michel à l'Hippodrome de la Place Clichy; il se souvient du succès au cinéma de sa première épouse Suzanne, puis revient au présent, parle des disputes entre ses éditeurs et s'inquiète de ce qu'il adviendra de Lili sa seconde épouse après sa mort. [...] ça sera un jour bien amusant qu'un autre Lenôtre s'en occupe. Combien les purs se sont beurrés ? Châteaux, pépés, trésors, écuries, ambassades...plus que ceux de 89 ?...moins ? ah ?... de ces débats je vous dis que ça ! Sorbonne !...Conférences !... ‘Annales' de l'an 2000 les grandes marquises communistes s'arracheront les places se feront fédérer pour pas louper le moindre strapontin tantôt, une seule bouleversante envolée de leur formid Herriot d'alors...ou Henriot ou l'Abbé Pierre [...] Que je retourne un peu à l'actuel: Gertrut me veut entendre dire: mais foutre ! Gertrut, Achille qu'ils se battent... s'égorgent ! qu'il y arrache son oeil merlan frit !... Vous voyez sa tronche l'oeil pendant ! [...]la même espèce, qu'ils se dépiautent à vif, qu'on les voye rouges sang, peaux retournée, l'étal pour tous ! Je vous disais au temps de l'Hippodrome Place Clichy, le Gertrut et l'Achille godaient pour la même personne...une de ces croqueuses de francs or ! pardon ! ceux qui se souviennent de ce temps-là se souviennent de Suzanne...la vedette de l'écran que c'était ! autre chose que les filles mères actuelles, stars gros genoux, pas de cuisses, soutien-gorge ‘baleines renforcées' et parlantes surtout. le verbe ! enfin ! les Reines maintenant arrivent toutes mortes de Rome, d'Hollywood, d'Epinay. Suzanne était pas ‘parlante' [...]la femme qui parle renonce à tout, reine ou couturière, le charme n'est plus ! bien que j'avais du dur à cavaler d'un façonnier l'autre à travers Paris et banlieue et pas du tout (ff.183-184-185- 185 bis-185 ter) à perdre mon temps, je trouvais encore tout de même moyen de galoper plus loin que Becons voir tourner la Suzanne. oui ! entre la Garenne et Nanterre...ils profitaient des éclaircies...on profitait ! J'étais avec ! Je peux dire j'étais aux éclaircies d'un remblai l'autre ! on faisait la foule...d'une ondée l'autre...cent sous ! deux francs ! un coup de sifflet tout le monde aux abris sous la passerelle ! tout le monde et la figuration et tous les curieux et la figuration et tous les curieux et Suzanne !... où qu'ils sont tous à présent je vous demande ? Suzanne, les artistes et la frime ? De tous ces temps déjà loin je peux dire qu'un chose Sérieux est mort !...moi je suis encore des attentifs...des scrupuleux, je suis né en 94...mais après 1900 pardon! du berceau à la tombe tous des Jeanfoutres ! Sérieux est mort Verdun l'a tué... Amen !...Je vais vous ennuyer...plus drôle plus piquant peut être ? tenez à propos de l'Hippodrome avant qu'il tourne cinéma le spectacle qui conquit Paris, des telles affluences que les omnibus pouvaient plus...la prise de Pékin ! ils sont beaucoup d'écrivains soi disant de gauche ou de droite, bénitiers, cocos, conjurés des caves ou des loges qu'ont vu comme j'ai vu la prise de Pékin place Clichy ! la charge à la baïonnette et broum le canon 3 batteries qu'on pouvait plus se voir de fumée ! broum ! Bobillot, l'infanterie de marine, les murs de Pékin écroulés. (ff.186-187-188-188 bis) Les cadavres de Boxers en tas, le sergent Bobillot porte drapeau, je le vois planter nos couleurs ! Le châte
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