Beschreibung:

Lot DetailsAuthenticity guaranteedAuthenticity guaranteedXXe siècle (lots 51 à 142)
Cocteau, JeanRenaud et Armide. Tragédie en 3 actes en vers.Manuscrits autographes et tapuscrit.[Juillet]-16 août 1941.
147 feuillets in-4 sur feuillets volants (275 x 210 mm) ou en cahiers à spirale ou broché (318 x 240 mm), et 116 pages in-4 (270 x 210 mm) pour le tapuscrit. Sous chemises demi-vélin ivoire, pièces de titre de maroquin vert, étuis.
Cocteau, sur les traces de Racine, inspiré par des sources mythiques comme L’Odyssée ou La Jérusalem délivrée.
Avec un grand et beau dessin de Cocteau représentant probablement Gabrielle Chanel.
Imposant ensemble composé de plusieurs manuscrits de travail, parfois de premier jet, présentant de très nombreuses variantes et des passages inédits, de la quasi-totalité de la pièce éditée par Gallimard en 1943 et créée en avril de cette année-là à la Comédie-Française.
─ Manuscrit autographe (18 pages in-4, sous chemise cartonnée) : première version condensée du texte, divisé en 3 actes mais avec un nombre de scènes différent ; à l’exception du feuillet de titre avec la liste des personnages et l'indication du décor, tout le texte est biffé au crayon.
─ Manuscrit autographe (14 pages ½ in-4 au recto et verso de 8 feuillets d’un cahier à spirale, titré sur la couverture "Renaud et Armide. Acte I") : texte très corrigé, au crayon puis à l’encre, des trois premières scènes.
─ Manuscrit autographe (41 pages in-4). Manuscrit de travail présentant biffures et corrections, à l’encre avec quelques passages au crayon, correspondant aux scènes 4, 5, 6 et 7 du premier acte.
─ Manuscrit autographe daté in fine "Palais-Royal vendredi 8 août 1941 / 5 heures de l’après-midi" (47 pages in-4, sous chemise cartonnée titrée "Acte II") : manuscrit de travail, avec peu de corrections, d’un texte différent de la version définitive des scènes 1, 2, 3, 4 et 5 de l’acte II. 
─ Manuscrit autographe (23 pages au recto des feuillets d’un cahier à spirale, titré "Acte III / Renaud et Armide" et 4 pages sur feuillets volants) : texte avec corrections, au crayon, des scènes 1 à 5 et du début de la scène 6 du troisième acte.
─ Manuscrit autographe, daté in fine "Samedi 16 août 1941 / 5h. ½ Palais-Royal" et signé d'une petite étoile (11 pages d’un cahier à dessin broché, avec 2 pages sur un double feuillet volant in-folio) : fin de la scène 6, avec une version antérieure sur les pages volantes, et scènes 7 et 8 de l'acte III.Au verso du feuillet, un beau et grand dessin au crayon de Cocteau, probablement Gabrielle Chanel, en robe longue et chapeau (550 x 435 mm ; non signé, plié en 4, 2 pales rousseurs et une petite déchirure marginale n’atteignant pas le dessin).Un certificat d'authenticité sera délivré par M. Patrick Martin du Comité Cocteau.
─ Manuscrit autographe (une page in-4) : texte de présentation de la pièce pour la création à la Comédie Française en avril 1943. Avec la dactylographie du texte.
Parmi les quelque 200 vers, inédits, qui parsèment ces manuscrits et qu’on ne retrouve pas dans la version définitive :"O chance merveilleuse / O Bonheur inconnu / Incroyable délice / Amour il est venu" (Acte I, scène 5) ;"Tuons le principal personnage du drame" / Je vous aime, il croit être aimé quoiqu'il arrive / N'oubliez pas ma sœur qu'il est sur l'autre rive" (Acte II, scène 3) ;"Je rêve de clochers de neige et d'eau vive / Tout ce dont Renaud parle et qui m'est inconnu" (Acte II, scène 4) ;"Nous n'avons plus de crainte Armide. Tu ne peux retarder notre étreinte / Mes bras cherchent ton corps et d'attendre sont las" ;"J'aurai du sage Ulysse imité les détours /J'aurai mis bas des murs, des donjons et des tours" (Acte III, scène 6).
─ Tapuscrit (116 pages in-4, manquent les feuillets numérotés 10 à 14 de l’acte II) correspondant à cette version de 1941 et à ses variantes. Outre les feuillets de séparation des actes, titrés de la main de Cocteau, on relève 6 petites corrections autographes (p. 3, 18, 28, 30 et 33 de l’acte I et p. 28 à l’acte III), et quelques répliques biffées au crayon. 
C’est à la fin de 1940 que Jean Marais, tenté par le théâtre classique, demande au poète de lui écrire une tragédie en vers, ce que Cocteau accepte à la condition que le jeune acteur soit admis à la Comédie-Française. Un accord de principe est rapidement trouvé avec l’administrateur du théâtre Jean-Louis Vaudoyer et le 1er septembre 1941, Marais devient officiellement pensionnaire du Théâtre-Français. Si les dates portées sur les manuscrits laissent penser que la pièce fut écrite en quelques semaines, elle fut certainement remaniée par son auteur dans les mois qui suivirent jusqu’à son admission par le comité du Français en janvier 1942 et sa création, une année plus tard, dans une mise en scène de l’auteur et des décors de Christian Bérard mais avec Maurice Escande dans le rôle-titre et non pas Jean Marais, très vite entré en conflit avec la Comédie-Française. Le succès public fut immédiat malgré les réticences de quelques critiques qui jugèrent la pièce difficile et cérébrale. Les circonstances firent qu’elle ne fut jouée qu’une cinquantaine de fois entre 1943 et 1948 avant qu’elle ne sorte du répertoire de la Comédie-Française, à la demande de Cocteau lui-même. 
"Renaud et Armide [...] est une pièce très ambitieuse, profondément reliée à l'imaginaire du poète et que Cocteau lui-même n'hésite pas à qualifier dans sa préface de ‘grande entreprise’. Cette solennité inhabituelle montre à quel point le prestige de la grande tradition racinienne en alexandrins était et reste puissant chez Cocteau" (Fr. Ramirez et C. Rolot).Condition reportFor further information on the condition of this lot please contact Benoit.Puttemans@sothebys.com LiteratureFr. Ramirez et C. Rolot, Théâtre complet, Pléiade, Gallimard, 2003, p. 1766-1775.