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Auction archive: Lot number 72

LE POITTEVIN, ALFRED. UNE PROMENADE DE BÉLIAL. MANUSCRIT AUTOGRAPHE. [VERS 1847]. 74 P.

Estimate
€2,000 - €3,000
ca. US$2,262 - US$3,393
Price realised:
€2,250
ca. US$2,545
Auction archive: Lot number 72

LE POITTEVIN, ALFRED. UNE PROMENADE DE BÉLIAL. MANUSCRIT AUTOGRAPHE. [VERS 1847]. 74 P.

Estimate
€2,000 - €3,000
ca. US$2,262 - US$3,393
Price realised:
€2,250
ca. US$2,545
Beschreibung:

Le Poittevin, Alfred UNE PROMENADE DE BÉLIAL. MANUSCRIT AUTOGRAPHE. [VERS 1847]. 74 p. in-4 ou petit in-folio (300 x 200 à 185 x 195 mm), sous un double feuillet de couverture, au titre autographe. Marges effrangées et légèrement salies. Passionnant exemple des tentatives littéraires de l’ami d’enfance puis de jeunesse de Gustave Flaubert, qui fut aussi le mari de Louise de Maupassant, tante de Guy. Flaubert connaissait bien ce projet, conte philosophique sur la métempsychose, théorie d’une progression lente mais assurée vers la perfection et l’équilibre. Bélial, génie ou avatar du Diable, dévoile à un couple de jeunes mariés, grâce à un anneau et à un miroir magique, la raison d’être de l’univers et de l’évolution du vivant. Manuscrit de travail, très corrigé. Offrant de nombreuses corrections, plusieurs passages biffés, des renvois, des versions successives d’un même passage, des modifications du nom des personnages, ces pages, irrégulièrement numérotées par leur auteur, furent reclassées efficacement et postérieurement par les soins de René Descharmes. Le texte est parfois rédigé sur deux colonnes sur un même feuillet, celle de gauche corrigeant et enrichissant celle de droite. Parmi les très nombreux remords présents dans ce brouillon, il faut relever la modification du nom d’un des personnages, jeune homme aux multiples aventures amoureuses se transformant en un sage philosophe, qui, d’abord prénommé "Gustave", devient "Marcel". Cette coïncidence est d’autant plus savoureuse que l’on sait, grâce aux lettres qu’ils échangèrent, que les deux amis étaient tout autant complices dans leur vocation littéraire que dans leurs confidences galantes. Et que si Flaubert encouragea et conseilla à plusieurs reprises son ami dans la rédaction de Bélial, il ne se gênait pas pour évoquer également, sans pudeur inutile et même avec cynisme, les exploits sexuels de leurs amis communs, tout en expliquant que la "baisade" ne lui apprenait déjà plus rien, à lui ! "Si tu venais à me manquer, que me resterait-il ?" (Flaubert à Le Poittevin, juillet 1845). La mort précoce d’Alfred Le Poittevin, décédé à moins de 32 ans, le 3 avril 1848, endeuilla profondément Flaubert, qui, annonçant ce départ à Maxime Du Camp décrit les heures vécues auprès de la dépouille de cet ami, obsédé par le souvenir de Bélial justement : "Il ira, joyeux oiseau, saluer dans les pins le soleil naissant" (lettre du 7 avril 1848 citant une phrase que l’on trouve au f. 6, avec la seule variante de "soleil levant"). Flaubert tâcha un temps de récupérer les papiers laissés par son ami, et notamment le manuscrit de Bélial que souhaitait lire Louis Bouilhet (lettre écrite de Damas le 2 septembre 1850), mais l’ensemble resta entre les mains de son fils Louis Le Poittevin (1847-1909), peintre, ami et confident de Guy de Maupassant, qui le confia à René Descharmes. Celui-ci publia les Œuvres inédites d’Alfred Le Poittevin, chez Ferroud en 1909, comprenant outre ce conte, plusieurs poèmes dont les quatre quatrains, "À Gustave Flaubert", en lien étrange avec "L’Albatros" de Baudelaire, puisque comparant le destin du poète à celui d’un oiseau de mer privé de ses ailes ! Provenance : René Descharmes (1881-1925); voir lot 62.

Auction archive: Lot number 72
Auction:
Datum:
31 May 2016
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Le Poittevin, Alfred UNE PROMENADE DE BÉLIAL. MANUSCRIT AUTOGRAPHE. [VERS 1847]. 74 p. in-4 ou petit in-folio (300 x 200 à 185 x 195 mm), sous un double feuillet de couverture, au titre autographe. Marges effrangées et légèrement salies. Passionnant exemple des tentatives littéraires de l’ami d’enfance puis de jeunesse de Gustave Flaubert, qui fut aussi le mari de Louise de Maupassant, tante de Guy. Flaubert connaissait bien ce projet, conte philosophique sur la métempsychose, théorie d’une progression lente mais assurée vers la perfection et l’équilibre. Bélial, génie ou avatar du Diable, dévoile à un couple de jeunes mariés, grâce à un anneau et à un miroir magique, la raison d’être de l’univers et de l’évolution du vivant. Manuscrit de travail, très corrigé. Offrant de nombreuses corrections, plusieurs passages biffés, des renvois, des versions successives d’un même passage, des modifications du nom des personnages, ces pages, irrégulièrement numérotées par leur auteur, furent reclassées efficacement et postérieurement par les soins de René Descharmes. Le texte est parfois rédigé sur deux colonnes sur un même feuillet, celle de gauche corrigeant et enrichissant celle de droite. Parmi les très nombreux remords présents dans ce brouillon, il faut relever la modification du nom d’un des personnages, jeune homme aux multiples aventures amoureuses se transformant en un sage philosophe, qui, d’abord prénommé "Gustave", devient "Marcel". Cette coïncidence est d’autant plus savoureuse que l’on sait, grâce aux lettres qu’ils échangèrent, que les deux amis étaient tout autant complices dans leur vocation littéraire que dans leurs confidences galantes. Et que si Flaubert encouragea et conseilla à plusieurs reprises son ami dans la rédaction de Bélial, il ne se gênait pas pour évoquer également, sans pudeur inutile et même avec cynisme, les exploits sexuels de leurs amis communs, tout en expliquant que la "baisade" ne lui apprenait déjà plus rien, à lui ! "Si tu venais à me manquer, que me resterait-il ?" (Flaubert à Le Poittevin, juillet 1845). La mort précoce d’Alfred Le Poittevin, décédé à moins de 32 ans, le 3 avril 1848, endeuilla profondément Flaubert, qui, annonçant ce départ à Maxime Du Camp décrit les heures vécues auprès de la dépouille de cet ami, obsédé par le souvenir de Bélial justement : "Il ira, joyeux oiseau, saluer dans les pins le soleil naissant" (lettre du 7 avril 1848 citant une phrase que l’on trouve au f. 6, avec la seule variante de "soleil levant"). Flaubert tâcha un temps de récupérer les papiers laissés par son ami, et notamment le manuscrit de Bélial que souhaitait lire Louis Bouilhet (lettre écrite de Damas le 2 septembre 1850), mais l’ensemble resta entre les mains de son fils Louis Le Poittevin (1847-1909), peintre, ami et confident de Guy de Maupassant, qui le confia à René Descharmes. Celui-ci publia les Œuvres inédites d’Alfred Le Poittevin, chez Ferroud en 1909, comprenant outre ce conte, plusieurs poèmes dont les quatre quatrains, "À Gustave Flaubert", en lien étrange avec "L’Albatros" de Baudelaire, puisque comparant le destin du poète à celui d’un oiseau de mer privé de ses ailes ! Provenance : René Descharmes (1881-1925); voir lot 62.

Auction archive: Lot number 72
Auction:
Datum:
31 May 2016
Auction house:
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