Laurent de LA HYRE Paris, 1606 - 1656 Diane découvrant la grossesse de Callisto Huile sur toile Une ancienne étiquette annotée 'Grossesse de Calypso reconnue par les nymphes de Diane / - Ovide - / par Laurent de la hyre / 1758-' au verso Diana discovering Callisto's pregnancy, oil on canvas, by L. de La Hyre Hauteur : 35,50 Largeur : 55 cm Provenance : Probablement le tableau mentionné en décembre 1638 dans l'inventaire après-décès de la mère de l'artiste, Philippe Humbelot, sous le n° 16 : " Item, un autre tableau de Calisto, garny de son chassis " ; Collection du consul Hans Bernhard Greve, Berlin ; Sa vente, Berlin, Adolph Lepke's Kunst-Auctions-Haus, 12 octobre 1909, n° 2 ; Vente anonyme ; Cologne, Van Ham, 2 juin 2021, n° 947 (comme attribué à Laurent de La Hyre ; Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire. Bibliographie : Probablement Pierre Rosenberg et Jacques Thuillier, 'Laurent de La Hyre 1606-1656. L'homme et l'œuvre', Genève, 1988, p. 129, n° 30 (Tableau perdu) Commentaire : " [Laurent de la Hyre] alla ensuite étudier à Fontainebleau d'après les ouvrages du Primatice, dont il pris la manière fort facilement ". Par ces quelques mots inscrits dans son 'Mémoire' sur son père1, Philippe de La Hyre nous livre la clé de compréhension du tableau que nous avons sous les yeux. L'élégance, la poésie, la mesure et cette singularité esthétique qui caractériseront la suite de son œuvre ne font ici que transparaître, elles sont encore en gestation dans ce paysage habité de nymphes dévêtues. Pour autant, Laurent de La Hyre est bien reconnaissable: nous le rencontrons dans la délicatesse toute maniériste de la gestuelle des suivantes de Diane, dans leurs coiffures raffinées autant que négligées, dans la sensibilité avec laquelle le paysage et son atmosphère ont été traités, dans la pureté du profil de Callisto et enfin dans ses talents de narrateur. Dès les débuts de sa carrière, Laurent de La Hyre manifeste en effet une prédilection pour l'illustration de sujets d'histoire, tirés de sources littéraires, mythologiques et religieuses et ce goût ne put qu'être encouragé par la fréquentation du château de Fontainebleau sur les murs duquel s'affichaient les fresques de Rosso, de Primatice et de leurs collaborateurs, mais également les cycles d'Ambroise Dubois inspirés de la 'Jérusalem délivrée' et des amours de Théagène et Chariclée. L'histoire malheureuse de la nymphe Callisto est racontée, entre autres, par Ovide dans les 'Métamorphoses'. D'une grande beauté, cette vierge chasseresse, suivante de la chaste déesse Diane, suscita le désir de Jupiter qui, pour pouvoir l'approcher sans éveiller sa méfiance, prit les traits de Diane et la força à s'unir à lui. Ayant rejoint ses compagnes, Callisto tenta de dissimuler sa grossesse mais, au neuvième mois, un jour où la déesse leur proposa de se baigner après une chasse fatigante, " toutes les nymphes se déshabillent ; elle seule se fait prier ; comme elle hésite, on lui ôte son vêtement, ce qui révèle son corps nu et met sa faute en évidence. ", la sentence de Diane est alors sans appel : " Pars d'ici, et ne souille plus ces sources sacrées2 ". Comme de nombreux artistes avant et après lui, La Hyre illustre ici le drame à son paroxysme : Callisto est couchée à terre, retenue par ses compagnes qui lui ont ôté son vêtement, offrant sa nudité et la courbe de son ventre aux regards de Diane et du spectateur. Le visage suppliant de Callisto tourné vers la déesse, ses lèvres entrouvertes, leurs gestes éloquents, la nymphe qui, à l'arrière-plan, se cache le visage sont autant de ressorts de la tragédie qui se joue ici. Les corps puissants des nymphes, la musculature apparente de certaines, la diversité des poses avec notamment la présence de figures de dos ou dont le visage nous est caché, appartiennent encore au maniérisme et témoignent de la précocité de l'œuvre et de l'observation attentive que Laurent de La Hyre fit des décors bellifontains, mais également de sa connaissance des ma
Laurent de LA HYRE Paris, 1606 - 1656 Diane découvrant la grossesse de Callisto Huile sur toile Une ancienne étiquette annotée 'Grossesse de Calypso reconnue par les nymphes de Diane / - Ovide - / par Laurent de la hyre / 1758-' au verso Diana discovering Callisto's pregnancy, oil on canvas, by L. de La Hyre Hauteur : 35,50 Largeur : 55 cm Provenance : Probablement le tableau mentionné en décembre 1638 dans l'inventaire après-décès de la mère de l'artiste, Philippe Humbelot, sous le n° 16 : " Item, un autre tableau de Calisto, garny de son chassis " ; Collection du consul Hans Bernhard Greve, Berlin ; Sa vente, Berlin, Adolph Lepke's Kunst-Auctions-Haus, 12 octobre 1909, n° 2 ; Vente anonyme ; Cologne, Van Ham, 2 juin 2021, n° 947 (comme attribué à Laurent de La Hyre ; Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire. Bibliographie : Probablement Pierre Rosenberg et Jacques Thuillier, 'Laurent de La Hyre 1606-1656. L'homme et l'œuvre', Genève, 1988, p. 129, n° 30 (Tableau perdu) Commentaire : " [Laurent de la Hyre] alla ensuite étudier à Fontainebleau d'après les ouvrages du Primatice, dont il pris la manière fort facilement ". Par ces quelques mots inscrits dans son 'Mémoire' sur son père1, Philippe de La Hyre nous livre la clé de compréhension du tableau que nous avons sous les yeux. L'élégance, la poésie, la mesure et cette singularité esthétique qui caractériseront la suite de son œuvre ne font ici que transparaître, elles sont encore en gestation dans ce paysage habité de nymphes dévêtues. Pour autant, Laurent de La Hyre est bien reconnaissable: nous le rencontrons dans la délicatesse toute maniériste de la gestuelle des suivantes de Diane, dans leurs coiffures raffinées autant que négligées, dans la sensibilité avec laquelle le paysage et son atmosphère ont été traités, dans la pureté du profil de Callisto et enfin dans ses talents de narrateur. Dès les débuts de sa carrière, Laurent de La Hyre manifeste en effet une prédilection pour l'illustration de sujets d'histoire, tirés de sources littéraires, mythologiques et religieuses et ce goût ne put qu'être encouragé par la fréquentation du château de Fontainebleau sur les murs duquel s'affichaient les fresques de Rosso, de Primatice et de leurs collaborateurs, mais également les cycles d'Ambroise Dubois inspirés de la 'Jérusalem délivrée' et des amours de Théagène et Chariclée. L'histoire malheureuse de la nymphe Callisto est racontée, entre autres, par Ovide dans les 'Métamorphoses'. D'une grande beauté, cette vierge chasseresse, suivante de la chaste déesse Diane, suscita le désir de Jupiter qui, pour pouvoir l'approcher sans éveiller sa méfiance, prit les traits de Diane et la força à s'unir à lui. Ayant rejoint ses compagnes, Callisto tenta de dissimuler sa grossesse mais, au neuvième mois, un jour où la déesse leur proposa de se baigner après une chasse fatigante, " toutes les nymphes se déshabillent ; elle seule se fait prier ; comme elle hésite, on lui ôte son vêtement, ce qui révèle son corps nu et met sa faute en évidence. ", la sentence de Diane est alors sans appel : " Pars d'ici, et ne souille plus ces sources sacrées2 ". Comme de nombreux artistes avant et après lui, La Hyre illustre ici le drame à son paroxysme : Callisto est couchée à terre, retenue par ses compagnes qui lui ont ôté son vêtement, offrant sa nudité et la courbe de son ventre aux regards de Diane et du spectateur. Le visage suppliant de Callisto tourné vers la déesse, ses lèvres entrouvertes, leurs gestes éloquents, la nymphe qui, à l'arrière-plan, se cache le visage sont autant de ressorts de la tragédie qui se joue ici. Les corps puissants des nymphes, la musculature apparente de certaines, la diversité des poses avec notamment la présence de figures de dos ou dont le visage nous est caché, appartiennent encore au maniérisme et témoignent de la précocité de l'œuvre et de l'observation attentive que Laurent de La Hyre fit des décors bellifontains, mais également de sa connaissance des ma
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