[Kees VAN DONGEN]. Léa Jacob dite JASMY. 9 L.A.S. « Leo », juillet-octobre 1928, à Kees Van Dongen ; 20 pages formats divers, enveloppes. Belle correspondance sur leur séparation.. Vendredi minuit [7 juillet 1928]. Elle raconte à « Kiki » son séjour à Londres, et ses sorties mondaines : cocktails, soupers et « parties ». Elle a vu la Collection Wallace, lui donne des nouvelles d’amis et propose de chercher une galerie pour lui : « Il me semble que tu avais une exposition en vue pour novembre – when ? Ici il faut faire très bien – très chic – très cher »… [31 juillet]. Elle envoie à Kiki un chèque pour payer ses propres impôts, car ses changements de noms rendent cela compliqué. Elle est certes partie à Londres « pour partir tu le sais bien et combien difficilement mais comme tu es ma seule préoccupation je pense partout où je suis à toi et à ce que tu ferais dans ce pays […] et si j’étais ton manager voilà ce que je proposerais – venir ici fin septembre – passer octobre à faire tableaux sur Londres très beau – et q.q. portraits en même temps – la dame du Touquet – des gens de théâtre tout cela pour une deuxième exposition en juin juillet 1929 ». Il pourrait faire une exposition à Londres ce novembre : « Fleurs, vues de Paris et Versailles, portraits : femme jolie […] homme – 50 ans et ton père, enfants […] Lucien Guitry […] Si j’étais ton manager je te trouverais un atelier pour passer ce mois d’octobre à peindre à ton aise mieux qu’à l’hôtel. Je me documente sur tout ici […] mais je ne sais pas quels sont tes projets… Je ne suis pas ton manager… Je ne sais même pas qui je suis »… [7 août]. Elle n’a aucun projet, n’est pas en colère, mais se sent triste : « tes lettres me font le même effet, j’essaie d’y retrouver un peu de douceur et d’affection, je ne trouve rien, je pleure […] Quand je réfléchis je ne sais pas pourquoi nous sommes séparés et surtout pourquoi nous sommes malheureux chacun de notre côté. Si cette séparation était nécessaire, elle devrait faire […] au moins le bonheur de l’un de nous ». Elle ne parvient pas à comprendre la véritable raison de cette rupture. Elle part pour Stockholm, et sera de retour à Londres en septembre, où elle l’attendra… [17 août]. Elle a réfléchi à leur avenir, mais ce qu’il lui demande semble impossible : « Question sentiment je ne peux pas – dans la même maison où j’ai été tout, devenir une sorte de “renoncée” […] je ne le supporterais pas. Je ne peux pas, à mon âge, finir ma vie en réfugiée russe dans une chambre à tout faire avec ma bonne […] J’aime mieux tout à fait m’arracher de toi. […] Seulement comme tu es mon unique but dans la vie, si tu veux me prendre pour manager ? vendeuse ? secrétaire ? Je crois que je puis t’être utile et de ce fait donner à mon existence une raison d’être ». Elle refuse d’habiter sous le même toit, mais propose de passer régulièrement à la boutique, pour s’occuper du courrier, organiser des expositions, etc. Elle aimerait le rejoindre à Biarritz pour des vacances, sans questions d’argents, de maison, de domestiques, « ce qui je crois a tout gâché entre nous », mais elle préfère investir son argent dans son projet d’exposition londonienne… [28 aout]. De retour à Londres plus tôt que prévu, elle lui demande s’il va venir. « Tout cela dépend de ton exposition d’Égypte »... [29 août]. Elle l’attend fermement à Londres, essayant d’obtenir des prix au Savoy, et travaillant pour lui : « nous parlerons, nous allons voir d’abord si nous pouvons, si tu peux me supporter – ce sera notre honeymoon », ou bien le contraire : « même si nous devons nous séparer ce sera ainsi en beauté sur un joli souvenir »… [6 septembre]. Elle lui a trouvé par le manager du Savoy Hotel « un petit flat sur la Tamise avec une vue superbe », et a organisé toutes ses dépenses, ses repas, etc. Elle l’attend avec impatience, et lui propose d’autres logements moins chers… Samedi soir [10 septembre]. Elle continue à lui parler de possibilités de portraits, principalement dans le milieu du th
[Kees VAN DONGEN]. Léa Jacob dite JASMY. 9 L.A.S. « Leo », juillet-octobre 1928, à Kees Van Dongen ; 20 pages formats divers, enveloppes. Belle correspondance sur leur séparation.. Vendredi minuit [7 juillet 1928]. Elle raconte à « Kiki » son séjour à Londres, et ses sorties mondaines : cocktails, soupers et « parties ». Elle a vu la Collection Wallace, lui donne des nouvelles d’amis et propose de chercher une galerie pour lui : « Il me semble que tu avais une exposition en vue pour novembre – when ? Ici il faut faire très bien – très chic – très cher »… [31 juillet]. Elle envoie à Kiki un chèque pour payer ses propres impôts, car ses changements de noms rendent cela compliqué. Elle est certes partie à Londres « pour partir tu le sais bien et combien difficilement mais comme tu es ma seule préoccupation je pense partout où je suis à toi et à ce que tu ferais dans ce pays […] et si j’étais ton manager voilà ce que je proposerais – venir ici fin septembre – passer octobre à faire tableaux sur Londres très beau – et q.q. portraits en même temps – la dame du Touquet – des gens de théâtre tout cela pour une deuxième exposition en juin juillet 1929 ». Il pourrait faire une exposition à Londres ce novembre : « Fleurs, vues de Paris et Versailles, portraits : femme jolie […] homme – 50 ans et ton père, enfants […] Lucien Guitry […] Si j’étais ton manager je te trouverais un atelier pour passer ce mois d’octobre à peindre à ton aise mieux qu’à l’hôtel. Je me documente sur tout ici […] mais je ne sais pas quels sont tes projets… Je ne suis pas ton manager… Je ne sais même pas qui je suis »… [7 août]. Elle n’a aucun projet, n’est pas en colère, mais se sent triste : « tes lettres me font le même effet, j’essaie d’y retrouver un peu de douceur et d’affection, je ne trouve rien, je pleure […] Quand je réfléchis je ne sais pas pourquoi nous sommes séparés et surtout pourquoi nous sommes malheureux chacun de notre côté. Si cette séparation était nécessaire, elle devrait faire […] au moins le bonheur de l’un de nous ». Elle ne parvient pas à comprendre la véritable raison de cette rupture. Elle part pour Stockholm, et sera de retour à Londres en septembre, où elle l’attendra… [17 août]. Elle a réfléchi à leur avenir, mais ce qu’il lui demande semble impossible : « Question sentiment je ne peux pas – dans la même maison où j’ai été tout, devenir une sorte de “renoncée” […] je ne le supporterais pas. Je ne peux pas, à mon âge, finir ma vie en réfugiée russe dans une chambre à tout faire avec ma bonne […] J’aime mieux tout à fait m’arracher de toi. […] Seulement comme tu es mon unique but dans la vie, si tu veux me prendre pour manager ? vendeuse ? secrétaire ? Je crois que je puis t’être utile et de ce fait donner à mon existence une raison d’être ». Elle refuse d’habiter sous le même toit, mais propose de passer régulièrement à la boutique, pour s’occuper du courrier, organiser des expositions, etc. Elle aimerait le rejoindre à Biarritz pour des vacances, sans questions d’argents, de maison, de domestiques, « ce qui je crois a tout gâché entre nous », mais elle préfère investir son argent dans son projet d’exposition londonienne… [28 aout]. De retour à Londres plus tôt que prévu, elle lui demande s’il va venir. « Tout cela dépend de ton exposition d’Égypte »... [29 août]. Elle l’attend fermement à Londres, essayant d’obtenir des prix au Savoy, et travaillant pour lui : « nous parlerons, nous allons voir d’abord si nous pouvons, si tu peux me supporter – ce sera notre honeymoon », ou bien le contraire : « même si nous devons nous séparer ce sera ainsi en beauté sur un joli souvenir »… [6 septembre]. Elle lui a trouvé par le manager du Savoy Hotel « un petit flat sur la Tamise avec une vue superbe », et a organisé toutes ses dépenses, ses repas, etc. Elle l’attend avec impatience, et lui propose d’autres logements moins chers… Samedi soir [10 septembre]. Elle continue à lui parler de possibilités de portraits, principalement dans le milieu du th
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