Karl BODMER Zurich, 1809 - Paris, 1893 Indien Crow Aquarelle (Mouillures) Hauteur : 36,80 Largeur : 25 cm Provenance : Vente anonyme; Paris, Hôtel Drouot, Binoche et Giquello, 1er mars 2013, n°188, comme attribué Expositions : 'Le scalp et le calumet. Imaginer et représenter l'Indien en Occident du XVIe siècle à nos jours', La Rochelle, musée du Nouveau-Monde et musée des Beaux-Arts, 30 juin - 23 octobre 2017, n°92, repr. p. 236 Commentaire : Avant de travailler pour le prince Maximilien de Weid, Karl Bodmer s'est formé à l'aquarelle et au dessin auprès de son oncle J. J. Meyer, artiste qui réalisa de nombreuse Vedute de Suisse. Il débuta ainsi sa carrière en réalisant des vues des bords du Rhin et de la Moselle, très appréciées pour leur qualité descriptive. De 1932 à 1934 Bodmer accompagna le prince Maximilien de Weid, explorateur et ethnologue, en Amérique du Nord à la rencontre des tribus locales. Bodmer était changé de peindre ces tribus, dans une visée documentaire. Riches de nombreux détails, les œuvres de Bodmer sont un témoignage important des coutumes, des outils ou encore des costumes de ces peuples amérindiens. Elles vont façonner l'image des amérindiens que se feront les européens. Spécialiste du peintre, William Goetzmann s'aventure en déduisant que le peintre commençait souvent par le visage pour " mieux cerner les individualités et éviter les stéréotypes ", alors que bien au contraire pour faciliter sa tâche sans trop s'attarder sur l'expression, Bodmer représentait ses modèles de profil ou de trois quart, leur donnant, par le jeu d'une stylisation des traits, une valeur d'archétype de la beauté des peuples qu'il visitait : " Ils étaient distingués et forts, grands et biens bâtis, avec des traits forts, marqués, les os des joues proéminents, le nez très aquilin et les yeux expressifs et noirs. ". On prendra comme exemple le mimétisme des physionomies des indiens Sakis et Renard en délégation pour plaider la cause de Faucon Noir. Par ailleurs, la fluidité propre à l'aquarelle servait sa manière, d'autant que pour notre voyageur il s'agissait d'esquisses devant servir, de retour à Paris où l'attendaient 25 graveurs, à l'élaboration des aquatintes de son Atlas, qui prendra 5 ans. Pour ces raisons, les parties des costumes dépourvues de décor apparaissent fréquemment comme inachevées et les plis traités grossièrement. En revanche les parties dont le décor était censé apporter un témoignage ethnologique et esthétique sont traduites avec application. L'œuvre présentée en est l'illustration, seul le décor du bas du vêtement, que l'on retrouve sur le manteau de Péhriska-Ruhpa, le danseur du chien, est finement dessiné comme le visage, et il désigne le modèle comme appartenant à la culture Crow. Cependant le même William Goetzmann nous apprend " qu'aucun des costumes qu'il a peint n'était strictement spécifique d'une tribu mais des costumes mélangés. ". A specialist on the painter, William Goetzmann, ventures a theory that the painter often started with the face to «better discern the individuals and avoid stereotypes», while on the contrary, to facilitate his task without dwelling too much on the expression, Bodmer represented his models in profile or three-quarter view, giving them, through a certain stylisation of features, an archetypal sense of the beauty of the peoples he visited: «They were distinguished and strong, tall and well-built, with strong, marked features, with prominent cheekbones, aquiline noses and expressive dark eyes.» One can take as an example the similarity in appearance of the Saki and Renard Indians in delegation to plead the cause of the Black Hawk. Moreover, the fluidity of the watercolour technique suited our traveller's style, especially since his sketches were needed on his return to Paris where 25 engravers were waiting for him, to elaborate the aquatints for his Atlas, which took some 5 years to complete. For these reasons, the parts of costumes lacking in decoration were often left unf
Karl BODMER Zurich, 1809 - Paris, 1893 Indien Crow Aquarelle (Mouillures) Hauteur : 36,80 Largeur : 25 cm Provenance : Vente anonyme; Paris, Hôtel Drouot, Binoche et Giquello, 1er mars 2013, n°188, comme attribué Expositions : 'Le scalp et le calumet. Imaginer et représenter l'Indien en Occident du XVIe siècle à nos jours', La Rochelle, musée du Nouveau-Monde et musée des Beaux-Arts, 30 juin - 23 octobre 2017, n°92, repr. p. 236 Commentaire : Avant de travailler pour le prince Maximilien de Weid, Karl Bodmer s'est formé à l'aquarelle et au dessin auprès de son oncle J. J. Meyer, artiste qui réalisa de nombreuse Vedute de Suisse. Il débuta ainsi sa carrière en réalisant des vues des bords du Rhin et de la Moselle, très appréciées pour leur qualité descriptive. De 1932 à 1934 Bodmer accompagna le prince Maximilien de Weid, explorateur et ethnologue, en Amérique du Nord à la rencontre des tribus locales. Bodmer était changé de peindre ces tribus, dans une visée documentaire. Riches de nombreux détails, les œuvres de Bodmer sont un témoignage important des coutumes, des outils ou encore des costumes de ces peuples amérindiens. Elles vont façonner l'image des amérindiens que se feront les européens. Spécialiste du peintre, William Goetzmann s'aventure en déduisant que le peintre commençait souvent par le visage pour " mieux cerner les individualités et éviter les stéréotypes ", alors que bien au contraire pour faciliter sa tâche sans trop s'attarder sur l'expression, Bodmer représentait ses modèles de profil ou de trois quart, leur donnant, par le jeu d'une stylisation des traits, une valeur d'archétype de la beauté des peuples qu'il visitait : " Ils étaient distingués et forts, grands et biens bâtis, avec des traits forts, marqués, les os des joues proéminents, le nez très aquilin et les yeux expressifs et noirs. ". On prendra comme exemple le mimétisme des physionomies des indiens Sakis et Renard en délégation pour plaider la cause de Faucon Noir. Par ailleurs, la fluidité propre à l'aquarelle servait sa manière, d'autant que pour notre voyageur il s'agissait d'esquisses devant servir, de retour à Paris où l'attendaient 25 graveurs, à l'élaboration des aquatintes de son Atlas, qui prendra 5 ans. Pour ces raisons, les parties des costumes dépourvues de décor apparaissent fréquemment comme inachevées et les plis traités grossièrement. En revanche les parties dont le décor était censé apporter un témoignage ethnologique et esthétique sont traduites avec application. L'œuvre présentée en est l'illustration, seul le décor du bas du vêtement, que l'on retrouve sur le manteau de Péhriska-Ruhpa, le danseur du chien, est finement dessiné comme le visage, et il désigne le modèle comme appartenant à la culture Crow. Cependant le même William Goetzmann nous apprend " qu'aucun des costumes qu'il a peint n'était strictement spécifique d'une tribu mais des costumes mélangés. ". A specialist on the painter, William Goetzmann, ventures a theory that the painter often started with the face to «better discern the individuals and avoid stereotypes», while on the contrary, to facilitate his task without dwelling too much on the expression, Bodmer represented his models in profile or three-quarter view, giving them, through a certain stylisation of features, an archetypal sense of the beauty of the peoples he visited: «They were distinguished and strong, tall and well-built, with strong, marked features, with prominent cheekbones, aquiline noses and expressive dark eyes.» One can take as an example the similarity in appearance of the Saki and Renard Indians in delegation to plead the cause of the Black Hawk. Moreover, the fluidity of the watercolour technique suited our traveller's style, especially since his sketches were needed on his return to Paris where 25 engravers were waiting for him, to elaborate the aquatints for his Atlas, which took some 5 years to complete. For these reasons, the parts of costumes lacking in decoration were often left unf
Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!
Be notified automatically about new items in upcoming auctions.
Create an alert