Joseph JOFFRE, maréchal de France. 5 L.A.S. à son cousin André. 19 pp. in-8, en-tête du maréchal Joffre. Louveciennes, Paris et Howald, 1925-1926. Belle correspondance intime du maréchal Joffre, alors retiré dans sa châtaigneraie de Louveciennes. « Les fêtes ou plutôt les cérémonies du 14 juillet sont enfin terminées. Nous sommes maintenant au repos, que nous pouvons goûter en toute tranquillité à Louveciennes. Ce repos est un peu relatif surtout pour Henriette qui s'occupe avec beaucoup d'activité de tous les petits travaux que comportent le finissage de notre maison et les améliorations à faire continuellement au jardin et au parc []. Tu es ma seule famille en Roussillon. Les souvenirs de mon enfance, de mon cher père et de ma bonne mère, tout se concentre maintenant sur toi []. Depuis ma dernière lettre, j'ai fait encore un voyage à Cholet où le sénateur Manceau et le maire Guérineau m'avaient demandé d'aller inaugurer un monument aux morts. Comme à Coutances huit jours plus tôt, j'ai reçu un accueil enthousiaste ; et ma visite a fait beaucoup de bien dans ce pays où la population est très raisonnable, après avoir fait admirablement son devoir patriotique pendant la guerre []. Les journaux ont du te l'apprendre, le gouvernement m'a confié la Présidence du Comité national chargé de l'assainissement de nos finances. Je ne pense pas me dérober à cet honneur qui est en même temps une charge ; et nous partons demain pour Paris où m'attend ma nouvelle besogne, que je m'efforcerai d'accomplir de mon mieux, tu n'en doutes pas []. Puisse-t-elle être favorable et nous promettre pour l'avenir les grands résultats dont notre Pays a tant besoin []. Ici, les miens et moi, nous continuons à être d'aplomb. Ma femme s'occupe activement des dernières améliorations à apporter à notre campagne de Louveciennes, où nous nous installerons au commencement de juin. Elle supporte vaillamment la fatigue que cela lui occasionne. Quant à moi, je suis excessivement pris par le Comité national de la contribution volontaire. De plus je dois partir samedi 22 mai pour Metz où je me rencontrerai avec le Président de la République et d'où je continuerai mon voyage en Rhénanie jusqu'au 1er juin []. Ici j'ai dû interrompre ma lettre. Une hémorragie nasale m'a immobilisé totalement pendant 24 heures []. Il m'a fallu décommander mon voyage à Metz par un télégramme. Quand à mon voyage à Rivesaltes, il m'est encore plus impossible de l'entreprendre maintenant []. Je vais à Paris presque tous les jours. Les occupations ne m'y manquent pas. Ma femme et Germaine m'y accompagnent souvent pour les soins de leurs toilettes et de leurs affaires personnelles et nous sommes heureux en rentrant à Louveciennes d'y respirer un air plus pur de celui de Paris toujours empesté par les odeurs des autos. Nous tâchons aussi de ne pas trop penser à la situation politique et financière qui est réellement inquiétante et qui nous donne bien du souci [] ».
Joseph JOFFRE, maréchal de France. 5 L.A.S. à son cousin André. 19 pp. in-8, en-tête du maréchal Joffre. Louveciennes, Paris et Howald, 1925-1926. Belle correspondance intime du maréchal Joffre, alors retiré dans sa châtaigneraie de Louveciennes. « Les fêtes ou plutôt les cérémonies du 14 juillet sont enfin terminées. Nous sommes maintenant au repos, que nous pouvons goûter en toute tranquillité à Louveciennes. Ce repos est un peu relatif surtout pour Henriette qui s'occupe avec beaucoup d'activité de tous les petits travaux que comportent le finissage de notre maison et les améliorations à faire continuellement au jardin et au parc []. Tu es ma seule famille en Roussillon. Les souvenirs de mon enfance, de mon cher père et de ma bonne mère, tout se concentre maintenant sur toi []. Depuis ma dernière lettre, j'ai fait encore un voyage à Cholet où le sénateur Manceau et le maire Guérineau m'avaient demandé d'aller inaugurer un monument aux morts. Comme à Coutances huit jours plus tôt, j'ai reçu un accueil enthousiaste ; et ma visite a fait beaucoup de bien dans ce pays où la population est très raisonnable, après avoir fait admirablement son devoir patriotique pendant la guerre []. Les journaux ont du te l'apprendre, le gouvernement m'a confié la Présidence du Comité national chargé de l'assainissement de nos finances. Je ne pense pas me dérober à cet honneur qui est en même temps une charge ; et nous partons demain pour Paris où m'attend ma nouvelle besogne, que je m'efforcerai d'accomplir de mon mieux, tu n'en doutes pas []. Puisse-t-elle être favorable et nous promettre pour l'avenir les grands résultats dont notre Pays a tant besoin []. Ici, les miens et moi, nous continuons à être d'aplomb. Ma femme s'occupe activement des dernières améliorations à apporter à notre campagne de Louveciennes, où nous nous installerons au commencement de juin. Elle supporte vaillamment la fatigue que cela lui occasionne. Quant à moi, je suis excessivement pris par le Comité national de la contribution volontaire. De plus je dois partir samedi 22 mai pour Metz où je me rencontrerai avec le Président de la République et d'où je continuerai mon voyage en Rhénanie jusqu'au 1er juin []. Ici j'ai dû interrompre ma lettre. Une hémorragie nasale m'a immobilisé totalement pendant 24 heures []. Il m'a fallu décommander mon voyage à Metz par un télégramme. Quand à mon voyage à Rivesaltes, il m'est encore plus impossible de l'entreprendre maintenant []. Je vais à Paris presque tous les jours. Les occupations ne m'y manquent pas. Ma femme et Germaine m'y accompagnent souvent pour les soins de leurs toilettes et de leurs affaires personnelles et nous sommes heureux en rentrant à Louveciennes d'y respirer un air plus pur de celui de Paris toujours empesté par les odeurs des autos. Nous tâchons aussi de ne pas trop penser à la situation politique et financière qui est réellement inquiétante et qui nous donne bien du souci [] ».
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