Jean-Siméon CHARDIN Paris, 1699 - 1779 Marmite de cuivre, choux-fleurs et égrugeoir avec son pilon sur un entablement Huile sur toile Signée 'Chardin' en bas à droite (Restaurations) Copper pot, cauliflower and mortar with its pestle on an entablature, oil on canvas, signed, by J. S. Chardin Hauteur : 33 Largeur : 40,50 cm Provenance : Collection du Dr. Benoist ; Sa vente, Paris, 30 mars 1857, n° 15 (avec son pendant sous le n° 14 : "Des poireaux, une botte d'oignons, un pied de céleri et un chou sur une table de cuisine") ; Collection Alfred Lindenbaum, Paris ; Confisqué en 1940 et déposé au Jeu de Paume, sous le n° Li 10 (inscrit sur le châssis au verso) ; Collection Herman Goering, de 1940 à 1942 ; Transféré au Lager Peter, rapatrié en France en 1946 et restitué en 1947 ; Vente Collection A. L. ; Paris, Palais Galliera, 9 juin 1964, n° 23 (42.000 francs, comme attribué à Chardin) ; Probablement acquis lors de cette vente par François Heim ; Probablement acquis auprès de ce dernier par Monsieur Jacques Maugüé (1902-1981) ; A son épouse Hélène Maugüé, née Bachellery (1903-1998) ; A sa succession, vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Millon & Associés, 26 mars 1999, n° 36 (comme attribué à Chardin, invendu) ; Repris par la famille, puis par descendance ; Collection particulière, Paris Expositions : 'French paintings & sculptures of the 18th Century. Winter exhibition', Londres, Heim, 1968, n° 11 Bibliographie : Georges Wildenstein, 'Chardin', Paris, 1921, p. 233, n° 1039 Pierre Rosenberg, 'L'opera completa di Chardin', Milan, 1983, n. p., n° 77, repr. Pierre Rosenberg et Renaud Temperini, 'Chardin', Paris, 1999, p. 220, n° 78, repr. Commentaire : Sur un entablement de pierre, la panse irisée et familière d'un chaudron de cuivre côtoie quelques légumes d'hiver au côté d'un égrugeoir, petit mortier de bois. C'est le quotidien dans toute sa simplicité et sa rusticité qui s'exprime ici, sous le pinceau de Jean-Siméon Chardin L'apparente sobriété de cette composition ne doit cependant pas nous laisser ignorer qu'elle témoigne d'une étape de maturation de l'art de ce peintre qui ne cesse de nous étonner. A partir de 1730 en effet, Chardin commence à réaliser des compositions d'un type nouveau, illustrant des intérieurs de cuisine à l'aide de quelques rares motifs, ustensiles banals, pauvres et quotidiens, auxquels se joignent des légumes ou un peu de viande ou de poisson et parfois les plis blancs d'une serviette. Emergeant d'un fond neutre généralement sombre, ces objets deviennent l'unique sujet de la toile et sont d'autant plus valorisés que leur nombre est limité. Le spectateur a ainsi tout loisir de s'absorber dans les reflets rosés du cuivre et ceux plus doux du bois tourné, ou encore dans les flocons blancs des bouquets de chou-fleur. Peu de temps auparavant, les premières natures mortes de Chardin manifestaient encore la dette de l'artiste à l'égard des peintres flamands, utilisant notamment le répertoire de la chasse, et des peintres français actifs sous le règne de Louis XIV. Nous pouvons citer dans ce registre les deux célèbres morceaux de réception de Chardin à l'Académie royale en 1728, La Raie et Le Buffet, tous deux conservés au musée du Louvre. Pour répondre à des commandes, il élabore également des compositions décoratives et allégoriques, substituant aux ustensiles de cuisine des instruments de disciplines plus nobles, comme la Science et les Arts1. Rapidement cependant, le peintre choisit d'épurer ses tableaux, et ce radicalement, dans une recherche d'équilibre. Fait également nouveau en ce début de XVIIIe siècle, il délaisse tout discours symbolique ou moralisateur, qui venait jusqu'ici régulièrement enrichir la valeur de ce genre pictural peu considéré qu'était la nature morte. C'est pour eux-mêmes qu'il dispose ces objets et les offre à notre regard, tels qu'ils se présentaient à celui de ses contemporains, dans leur nudité, sans fioritures ni anecdotes. Cette évolution dans la construction de ses compositions
Jean-Siméon CHARDIN Paris, 1699 - 1779 Marmite de cuivre, choux-fleurs et égrugeoir avec son pilon sur un entablement Huile sur toile Signée 'Chardin' en bas à droite (Restaurations) Copper pot, cauliflower and mortar with its pestle on an entablature, oil on canvas, signed, by J. S. Chardin Hauteur : 33 Largeur : 40,50 cm Provenance : Collection du Dr. Benoist ; Sa vente, Paris, 30 mars 1857, n° 15 (avec son pendant sous le n° 14 : "Des poireaux, une botte d'oignons, un pied de céleri et un chou sur une table de cuisine") ; Collection Alfred Lindenbaum, Paris ; Confisqué en 1940 et déposé au Jeu de Paume, sous le n° Li 10 (inscrit sur le châssis au verso) ; Collection Herman Goering, de 1940 à 1942 ; Transféré au Lager Peter, rapatrié en France en 1946 et restitué en 1947 ; Vente Collection A. L. ; Paris, Palais Galliera, 9 juin 1964, n° 23 (42.000 francs, comme attribué à Chardin) ; Probablement acquis lors de cette vente par François Heim ; Probablement acquis auprès de ce dernier par Monsieur Jacques Maugüé (1902-1981) ; A son épouse Hélène Maugüé, née Bachellery (1903-1998) ; A sa succession, vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Millon & Associés, 26 mars 1999, n° 36 (comme attribué à Chardin, invendu) ; Repris par la famille, puis par descendance ; Collection particulière, Paris Expositions : 'French paintings & sculptures of the 18th Century. Winter exhibition', Londres, Heim, 1968, n° 11 Bibliographie : Georges Wildenstein, 'Chardin', Paris, 1921, p. 233, n° 1039 Pierre Rosenberg, 'L'opera completa di Chardin', Milan, 1983, n. p., n° 77, repr. Pierre Rosenberg et Renaud Temperini, 'Chardin', Paris, 1999, p. 220, n° 78, repr. Commentaire : Sur un entablement de pierre, la panse irisée et familière d'un chaudron de cuivre côtoie quelques légumes d'hiver au côté d'un égrugeoir, petit mortier de bois. C'est le quotidien dans toute sa simplicité et sa rusticité qui s'exprime ici, sous le pinceau de Jean-Siméon Chardin L'apparente sobriété de cette composition ne doit cependant pas nous laisser ignorer qu'elle témoigne d'une étape de maturation de l'art de ce peintre qui ne cesse de nous étonner. A partir de 1730 en effet, Chardin commence à réaliser des compositions d'un type nouveau, illustrant des intérieurs de cuisine à l'aide de quelques rares motifs, ustensiles banals, pauvres et quotidiens, auxquels se joignent des légumes ou un peu de viande ou de poisson et parfois les plis blancs d'une serviette. Emergeant d'un fond neutre généralement sombre, ces objets deviennent l'unique sujet de la toile et sont d'autant plus valorisés que leur nombre est limité. Le spectateur a ainsi tout loisir de s'absorber dans les reflets rosés du cuivre et ceux plus doux du bois tourné, ou encore dans les flocons blancs des bouquets de chou-fleur. Peu de temps auparavant, les premières natures mortes de Chardin manifestaient encore la dette de l'artiste à l'égard des peintres flamands, utilisant notamment le répertoire de la chasse, et des peintres français actifs sous le règne de Louis XIV. Nous pouvons citer dans ce registre les deux célèbres morceaux de réception de Chardin à l'Académie royale en 1728, La Raie et Le Buffet, tous deux conservés au musée du Louvre. Pour répondre à des commandes, il élabore également des compositions décoratives et allégoriques, substituant aux ustensiles de cuisine des instruments de disciplines plus nobles, comme la Science et les Arts1. Rapidement cependant, le peintre choisit d'épurer ses tableaux, et ce radicalement, dans une recherche d'équilibre. Fait également nouveau en ce début de XVIIIe siècle, il délaisse tout discours symbolique ou moralisateur, qui venait jusqu'ici régulièrement enrichir la valeur de ce genre pictural peu considéré qu'était la nature morte. C'est pour eux-mêmes qu'il dispose ces objets et les offre à notre regard, tels qu'ils se présentaient à celui de ses contemporains, dans leur nudité, sans fioritures ni anecdotes. Cette évolution dans la construction de ses compositions
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