Rousseau, Jean-Jacques LETTRES À MADAME D'HOUDETOT (17 LETTRES ET 3 COPIES), ET AU MARQUIS DE SAINT-LAMBERT (UNE LETTRE). 1ER OCTOBRE 1757 AU 23 AVRIL 1758. Ce remarquable ensemble comprend : - 17 lettres autographes signées de Jean-Jacques Rousseau à Mme de Houdetot entre le 1er octobre 1757 et le 23 avril 1758. (en tout 68 p. in-4 ou petit in-4 à l'encre brune sur feuillets doubles). - 3 lettres à la même copiées : lettre du 2 novembre copiée par Madame de La Briche à qui Elisa d'Houdetot (petite-fille de la comtesse) avait donné l'original ; lettre du 4 novembre par Madame de Bazancourt (Elisa d'Houdetot) ; et enfin lettre du 23 avril (dont l'original figure dans cet ensemble) par Frédéric d'Houdetot, son petit-fils. - une lettre de Rousseau au marquis de Saint-Lambert datée du 15 septembre 1757. - une liste intitulée « note des lettres originales de J.J. Rousseau » dressée en deux exemplaires par Frédéric d'Houdetot.Certaines des lettres mentionnées dans cette liste ne figurent pas dans cet ensemble. 1) 1er octobre 1757 (4 p. in-8, 188 x 125 mm, encre brune, A l'hermitage le 1er 8bre). Triste et amer, Rousseau se plaint et s'isole. Il évoque Grimm, Diderot et Madame d'Epinay ; ainsi que la copie de Julie qu'il compte lui faire : "Je suis bien aise que Mme d'Epinay vous ait parlé de mon prochain raccommodement avec Grimm. Me rendre un ami, c'est effacé bien des torts ; mais le plus sûr moyen pour elle de me faire oublier tous les siens, c'est de ne plus en avoir avec vous, et de vous traiter désormais comme sa sœur et son amie [...] Diderot n'est point venu, j'ai écrit à votre ami [Saint-Lambert] depuis trois semaines et ne reçoit aucune réponse. J'ignore encore comment je serai reçu de Grimm ; vous savez trop ce que je dois penser de Mme d'Epinay [...] Dès que j'aurai fini ma copie des lettres de Julie, je commencerai la vôtre, mais je vous prie d'apporter pour cela du papier d'une forme qui vous convienne, car je n'en ai plu ici d'aucune espèce". 2) 29 octobre 1757 (4 p. in-8, 193 x 134 mm, encre brune, A l'hermitage le 29 8bre 1757). Rousseau et Sophie se sont vus quelques jours plus tôt, le philosophe est encore transporté par cette rencontre. Il est amer envers les courtisans et ses anciens amis. Il lui réitère son amitié et prend des nouvelles de Saint-Lambert dont il s'inquiète : " [...] Qu'ils sont cruels ces amis! Toujours prêts d'attenter à ma liberté, avec un acharnement proportionné à mon amour pour elle, ils semblent avoir pris pour tâche de faire du plus doux sentiment de mon cœur l'éternel fléau de ma vie [...] Je leur ferai voir qu'ils ont mal évalué la liberté d'un homme, et que la mienne n'est point à vendre. Ne les imitez pas, mon aimable amie, je vous en conjure, laissez-moi être ce que m'a fait la nature, et non pas ce que tous ces gens-là veulent que je sois, un ours de parade qu'on mène en laisse, un petit parasite, un vil complaisant. Si Mme d'Epinay a besoin de cortège, elle ne manque pas d'amis à leur aise qui peuvent lui en servir. Pour moi je ne suis pas assez riche pour l'accompagner à mes frais, et je ne veux pas la suivre aux siens. J'ai écrit à Grimm dans la chaleur de l'indignation, et la seule protection que j'aie prise, en ce moment suspect, était de m'adresser au plus discret de mes amis ; car j'avoue que vous voyant appuyer si décidément l'avis de Diderot, j'ai vu dans ce concours un certain air de ligue qui a ranimé mon emportement contre lui [...] Si vous et notre ami [Saint-Lambert] me restez, je puis me consoler de leurs injustices, et peut-être les ramener. Pour moi, je vous ai donné mon amitié que vous m'avez demandée, et ne la retirerai jamais. Peut-être un jour, sachant mon aversion pour votre état et pour votre fortune, ne dira-t-on point sans quelque éloge : Elle était riche et de qualité, et pourtant il l'aima jusqu'au tombeau. Donnez-moi, je vous en supplie, des nouvelles de notre ami [...] Oui, nous le reverrons, nous l'embrasserons sain et gai, comme l'hiver dernier, ses ma
Rousseau, Jean-Jacques LETTRES À MADAME D'HOUDETOT (17 LETTRES ET 3 COPIES), ET AU MARQUIS DE SAINT-LAMBERT (UNE LETTRE). 1ER OCTOBRE 1757 AU 23 AVRIL 1758. Ce remarquable ensemble comprend : - 17 lettres autographes signées de Jean-Jacques Rousseau à Mme de Houdetot entre le 1er octobre 1757 et le 23 avril 1758. (en tout 68 p. in-4 ou petit in-4 à l'encre brune sur feuillets doubles). - 3 lettres à la même copiées : lettre du 2 novembre copiée par Madame de La Briche à qui Elisa d'Houdetot (petite-fille de la comtesse) avait donné l'original ; lettre du 4 novembre par Madame de Bazancourt (Elisa d'Houdetot) ; et enfin lettre du 23 avril (dont l'original figure dans cet ensemble) par Frédéric d'Houdetot, son petit-fils. - une lettre de Rousseau au marquis de Saint-Lambert datée du 15 septembre 1757. - une liste intitulée « note des lettres originales de J.J. Rousseau » dressée en deux exemplaires par Frédéric d'Houdetot.Certaines des lettres mentionnées dans cette liste ne figurent pas dans cet ensemble. 1) 1er octobre 1757 (4 p. in-8, 188 x 125 mm, encre brune, A l'hermitage le 1er 8bre). Triste et amer, Rousseau se plaint et s'isole. Il évoque Grimm, Diderot et Madame d'Epinay ; ainsi que la copie de Julie qu'il compte lui faire : "Je suis bien aise que Mme d'Epinay vous ait parlé de mon prochain raccommodement avec Grimm. Me rendre un ami, c'est effacé bien des torts ; mais le plus sûr moyen pour elle de me faire oublier tous les siens, c'est de ne plus en avoir avec vous, et de vous traiter désormais comme sa sœur et son amie [...] Diderot n'est point venu, j'ai écrit à votre ami [Saint-Lambert] depuis trois semaines et ne reçoit aucune réponse. J'ignore encore comment je serai reçu de Grimm ; vous savez trop ce que je dois penser de Mme d'Epinay [...] Dès que j'aurai fini ma copie des lettres de Julie, je commencerai la vôtre, mais je vous prie d'apporter pour cela du papier d'une forme qui vous convienne, car je n'en ai plu ici d'aucune espèce". 2) 29 octobre 1757 (4 p. in-8, 193 x 134 mm, encre brune, A l'hermitage le 29 8bre 1757). Rousseau et Sophie se sont vus quelques jours plus tôt, le philosophe est encore transporté par cette rencontre. Il est amer envers les courtisans et ses anciens amis. Il lui réitère son amitié et prend des nouvelles de Saint-Lambert dont il s'inquiète : " [...] Qu'ils sont cruels ces amis! Toujours prêts d'attenter à ma liberté, avec un acharnement proportionné à mon amour pour elle, ils semblent avoir pris pour tâche de faire du plus doux sentiment de mon cœur l'éternel fléau de ma vie [...] Je leur ferai voir qu'ils ont mal évalué la liberté d'un homme, et que la mienne n'est point à vendre. Ne les imitez pas, mon aimable amie, je vous en conjure, laissez-moi être ce que m'a fait la nature, et non pas ce que tous ces gens-là veulent que je sois, un ours de parade qu'on mène en laisse, un petit parasite, un vil complaisant. Si Mme d'Epinay a besoin de cortège, elle ne manque pas d'amis à leur aise qui peuvent lui en servir. Pour moi je ne suis pas assez riche pour l'accompagner à mes frais, et je ne veux pas la suivre aux siens. J'ai écrit à Grimm dans la chaleur de l'indignation, et la seule protection que j'aie prise, en ce moment suspect, était de m'adresser au plus discret de mes amis ; car j'avoue que vous voyant appuyer si décidément l'avis de Diderot, j'ai vu dans ce concours un certain air de ligue qui a ranimé mon emportement contre lui [...] Si vous et notre ami [Saint-Lambert] me restez, je puis me consoler de leurs injustices, et peut-être les ramener. Pour moi, je vous ai donné mon amitié que vous m'avez demandée, et ne la retirerai jamais. Peut-être un jour, sachant mon aversion pour votre état et pour votre fortune, ne dira-t-on point sans quelque éloge : Elle était riche et de qualité, et pourtant il l'aima jusqu'au tombeau. Donnez-moi, je vous en supplie, des nouvelles de notre ami [...] Oui, nous le reverrons, nous l'embrasserons sain et gai, comme l'hiver dernier, ses ma
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