Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778). Lettre autographe signée "Rousseau" à la marquise de Verdelin, située et datée "A Montmorenci le 5 9 b r e 1760". 2 pages et demie sur un double feuillet in-12 (190 x 135 mm). Encre brune sur papier. Suscription autographe "A Madame Madame la Marquise de Verdelin a Soisi", traces de cachet de cire.
Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778). Lettre autographe signée "Rousseau" à la marquise de Verdelin, située et datée "A Montmorenci le 5 9 b r e 1760". 2 pages et demie sur un double feuillet in-12 (190 x 135 mm). Encre brune sur papier. Suscription autographe "A Madame Madame la Marquise de Verdelin a Soisi", traces de cachet de cire. Marie-Madeleine de Brémond d'Ars (1728-1810), marquise de Verdelin, s'était installée en 1759 dans une propriété à Soisy-sous-Montmorency et, par l'intermédiaire de Mme d'Houdetot, fit la connaissance du philosophe genevois. Naquit alors une longue amitié entretenue par une abondante correspondance. Dans les Confessions , Rousseau brosse le portrait de son "aimable voisine". "Cette liaison commença, écrit-il, par être orageuse, comme toutes celles que je faisois malgré moi. Il n'y règna même jamais un vrai calme. Le tour d'esprit de Mad e de Verdelin était par trop antipathique avec le mien. Les traits malins et les épigrammes partent chez elle avec tant de simplicité, qu'il faut une attention continuelle, et pour moi très fatigante, pour sentir quand on est persiflé" (Jean-Jacques Rousseau Oeuvres complètes I, Bibliothèque de la Pléiade,1986, p. 529). BELLE LETTRE TÉMOIGNANT DES DÉBUTS OMBRAGEUX DE LEUR LONGUE AMITIÉ. "Vous me dites, Madame, que vous ne vous êtes pas bien expliquée pour me faire entendre que je m'explique mal; vous me parlez de votre prétendue bêtise pour me faire sentir la mienne; vous vous vantez de n'être qu'une bonne femme, comme si vous aviez peur d'être prise au mot; et vous me faites des excuses pour m'apprendre que je vous en dois. Oui, Madame, je le sais bien; c'est moi qui suis une bête, un bon homme, et pis encore, s'il est possible. C'est moi qui choisis mal mes termes, au gré d'une belle dame française, qui fait tant d'attention aux paroles, et qui parle aussi bien que vous. Mais considérez que je les prends dans le sens commun de la langue, sans être au fait ou en souci des honnêtes acceptions qu'on leur donne dans les vertueuses sociétés de Paris. Si quelquefois mes expressions ont un tour équivoque, je tâche de vivre de manière que ma conduite en détermine le sens [...] Je me suis rendu peu difficile, Madame, sur vos premiers présents, ou dons, ou cadeaux [...] J'y recevais avec reconnaissance les témoignages de votre bon coeur et comme vous disiez vous-même, les soins de votre amitié. Quand ils ont commencé à devenir plus fréquents et plus incommodes, je vous l'ai dit. Alors, Mlle le Vasseur vous a servi de prétexte, et enfin M. Coindet, comme si ce qu'on m'envoie à manger chez moi pouvait paraître ailleurs que sur ma table. Je ne sais, Madame, si vous vous plaisez à me contraindre, ou si vous me soupçonnez de ne faire que jouer; mais je sais bien que ces jeux-là me lassent, et que je n'en veux plus souffrir [...]" Lettre publiée in Théophile-André Dufour et Pierre-Paul Plan, Correspondance générale de Jean-Jacques Rousseau , Paris: 1926, p. 243. Papier jauni .
Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778). Lettre autographe signée "Rousseau" à la marquise de Verdelin, située et datée "A Montmorenci le 5 9 b r e 1760". 2 pages et demie sur un double feuillet in-12 (190 x 135 mm). Encre brune sur papier. Suscription autographe "A Madame Madame la Marquise de Verdelin a Soisi", traces de cachet de cire.
Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778). Lettre autographe signée "Rousseau" à la marquise de Verdelin, située et datée "A Montmorenci le 5 9 b r e 1760". 2 pages et demie sur un double feuillet in-12 (190 x 135 mm). Encre brune sur papier. Suscription autographe "A Madame Madame la Marquise de Verdelin a Soisi", traces de cachet de cire. Marie-Madeleine de Brémond d'Ars (1728-1810), marquise de Verdelin, s'était installée en 1759 dans une propriété à Soisy-sous-Montmorency et, par l'intermédiaire de Mme d'Houdetot, fit la connaissance du philosophe genevois. Naquit alors une longue amitié entretenue par une abondante correspondance. Dans les Confessions , Rousseau brosse le portrait de son "aimable voisine". "Cette liaison commença, écrit-il, par être orageuse, comme toutes celles que je faisois malgré moi. Il n'y règna même jamais un vrai calme. Le tour d'esprit de Mad e de Verdelin était par trop antipathique avec le mien. Les traits malins et les épigrammes partent chez elle avec tant de simplicité, qu'il faut une attention continuelle, et pour moi très fatigante, pour sentir quand on est persiflé" (Jean-Jacques Rousseau Oeuvres complètes I, Bibliothèque de la Pléiade,1986, p. 529). BELLE LETTRE TÉMOIGNANT DES DÉBUTS OMBRAGEUX DE LEUR LONGUE AMITIÉ. "Vous me dites, Madame, que vous ne vous êtes pas bien expliquée pour me faire entendre que je m'explique mal; vous me parlez de votre prétendue bêtise pour me faire sentir la mienne; vous vous vantez de n'être qu'une bonne femme, comme si vous aviez peur d'être prise au mot; et vous me faites des excuses pour m'apprendre que je vous en dois. Oui, Madame, je le sais bien; c'est moi qui suis une bête, un bon homme, et pis encore, s'il est possible. C'est moi qui choisis mal mes termes, au gré d'une belle dame française, qui fait tant d'attention aux paroles, et qui parle aussi bien que vous. Mais considérez que je les prends dans le sens commun de la langue, sans être au fait ou en souci des honnêtes acceptions qu'on leur donne dans les vertueuses sociétés de Paris. Si quelquefois mes expressions ont un tour équivoque, je tâche de vivre de manière que ma conduite en détermine le sens [...] Je me suis rendu peu difficile, Madame, sur vos premiers présents, ou dons, ou cadeaux [...] J'y recevais avec reconnaissance les témoignages de votre bon coeur et comme vous disiez vous-même, les soins de votre amitié. Quand ils ont commencé à devenir plus fréquents et plus incommodes, je vous l'ai dit. Alors, Mlle le Vasseur vous a servi de prétexte, et enfin M. Coindet, comme si ce qu'on m'envoie à manger chez moi pouvait paraître ailleurs que sur ma table. Je ne sais, Madame, si vous vous plaisez à me contraindre, ou si vous me soupçonnez de ne faire que jouer; mais je sais bien que ces jeux-là me lassent, et que je n'en veux plus souffrir [...]" Lettre publiée in Théophile-André Dufour et Pierre-Paul Plan, Correspondance générale de Jean-Jacques Rousseau , Paris: 1926, p. 243. Papier jauni .
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