Auktionsarchiv: Los-Nr. 231

HELLEU. PROUST SUR SON LIT DE MORT. [19 NOVEMBRE 1922]. POINTE SÈCHE. UN DES 5 SEULS EXEMPLAIRES CONNUS.

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Auktionsarchiv: Los-Nr. 231

HELLEU. PROUST SUR SON LIT DE MORT. [19 NOVEMBRE 1922]. POINTE SÈCHE. UN DES 5 SEULS EXEMPLAIRES CONNUS.

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Helleu, Paul-César PROUST SUR SON LIT DE MORT. [19 NOVEMBRE 1922]. POINTE SÈCHE ORIGINALE. Un des 5 seuls exemplaires. 534 x 327 mm (feuille de 500 x 653 mm). Tâches d’humidité, salissures, pliures, bords légèrement effrangés. Proust rencontre Helleu (1859-1927) en 1895, par l’intermédiaire de Robert de Montesquiou qui avait lancé le peintre impressionniste dans le monde. Devenus amis, le peintre et le romancier se fréquentent notamment durant leurs séjours à Cabourg en 1907 et 1912. Principal modèle d’Elstir, Helleu écrira à Proust en 1920 : "J’aurais toujours aimé faire une gravure de votre tête, elle aurait peut-être été bien, mais vous ne venez plus me voir" (Kolb, XIX, p. 498). Ce portrait, Helleu n’aura pas l’occasion de le réaliser avant la mort de son ami quand, appelé par Robert Proust au chevet de l’écrivain, il réalise sa célèbre pointe-sèche. René Gimpel se souvient d’un dialogue qu’il eut avec Helleu : « Je rencontre Helleu qui me dit : "Vous ne savez pas où je vais cet après-midi ?" "Non". "je vais dessiner la tête de Proust ; c’est la famille, le frère qui me l’a demandé. Ce n’est pas drôle, quelle horrible besogne !" ». Quoique le dessinateur fasse la grimace, je sens combien il est heureux d’être chargé de cette horrible besogne ». Plus tard, Helleu lui confie encore : "Oh ! Comme c’est horrible, mais comme il était beau ! Je l’ai fait mort comme un mort. Il n’avait pas mangé depuis cinq mois, sauf du café au lait. Vous ne pouvez vous imaginer comme ce peut être beau, le cadavre d’un homme qui n’a pas mangé depuis ce temps-là ; tout l’inutile a fondu. Ah ! il était beau, une belle barbe noire, drue. Son front, à l’ordinaire fuyant, s’était bombé. Mais je l’ai raté, que voulez-vous, il a fallu travailler à l’électricité sur ma plaque de cuivre, je ne voyais que le cuivre." (Journal d’un collectionneur marchand de tableaux, cité par A. Borrel dans Proust et les Peintres, p. 101-102). De son côté, Céleste Albaret relate ainsi l’événement : "Ce même dimanche, vers deux heures de l’après-midi, à la demande du professeur Robert Proust, le peintre Helleu, […] qui, à cette époque, avait dû renoncer à la peinture en raison de sa vue, vint faire une pointe sèche. Il me déclara qu’il allait mettre toute son âme à ce portrait, mais que la lumière se reflétait dans sa plaque de cuivre et le gênait. Je lui proposai d’ouvrir les volets pendant le temps nécessaire. Il refusa, dans la crainte que, si j’ouvrais un instant la fenêtre, l’air, en pénétrant dans la pièce, n’affectât l’état du corps qui, comme l’avait dit le professeur Proust, restait dans un état de conservation étonnamment parfait." L’un des rares exemplaires. Selon Céleste, Helleu n’aurait réalisé que "2 ou 3 épreuves, aucune pour le commerce" (ibidem), dont une pour Robert Proust et une pour elle-même. Après le tirage, la fille du peintre dit l'avoir "vu mettre le cuivre par terre et l'effacer avec le pied" pour le détruire : il n'aimait pas cette estampe réalisée en très peu de temps. Une fois le cuivre abîmé, 2 pointes sèches supplémentaires furent tirées. Mme Frédérique de Watrigant, Présidente des Amis de Paul-César Helleu, estime qu'elle fut probablement tirée à 5 exemplaires : elle a recensé 4 autres exemplaires (à la B.N.F., au Musée Bonnat-Helleu de Bayonne, dans une collection particulière et un dernier conservé par les Amis de Paul-César Helleu). Cette pointe sèche est référencée dans le catalogue raisonné à paraître sous n° BDD APCH/PS-1029. Références : Cattaui, n° 76. -- Naturel, repr. p. 92. -- Speck, repr. p. 256. -- Albaret, p. 432 (repr. dans le cahier central, n.p.). -- B.N.F., n° 523 (autre exemplaire). [On joint :] Helleu, Paul-César. Carte postale autographe [à Marcel Proust ?]. [Deauville, sans date]. Photographie originale le représentant, assis à Deauville. Au verso, Helleu écrit : "Me voilà avec Boldini, Sem, rue Gontaut-Biron à Deauville. Venez donc si il fait bon un de ces jours". Références : Fr. Cruciani, Marcel Proust Pierre Charro

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Helleu, Paul-César PROUST SUR SON LIT DE MORT. [19 NOVEMBRE 1922]. POINTE SÈCHE ORIGINALE. Un des 5 seuls exemplaires. 534 x 327 mm (feuille de 500 x 653 mm). Tâches d’humidité, salissures, pliures, bords légèrement effrangés. Proust rencontre Helleu (1859-1927) en 1895, par l’intermédiaire de Robert de Montesquiou qui avait lancé le peintre impressionniste dans le monde. Devenus amis, le peintre et le romancier se fréquentent notamment durant leurs séjours à Cabourg en 1907 et 1912. Principal modèle d’Elstir, Helleu écrira à Proust en 1920 : "J’aurais toujours aimé faire une gravure de votre tête, elle aurait peut-être été bien, mais vous ne venez plus me voir" (Kolb, XIX, p. 498). Ce portrait, Helleu n’aura pas l’occasion de le réaliser avant la mort de son ami quand, appelé par Robert Proust au chevet de l’écrivain, il réalise sa célèbre pointe-sèche. René Gimpel se souvient d’un dialogue qu’il eut avec Helleu : « Je rencontre Helleu qui me dit : "Vous ne savez pas où je vais cet après-midi ?" "Non". "je vais dessiner la tête de Proust ; c’est la famille, le frère qui me l’a demandé. Ce n’est pas drôle, quelle horrible besogne !" ». Quoique le dessinateur fasse la grimace, je sens combien il est heureux d’être chargé de cette horrible besogne ». Plus tard, Helleu lui confie encore : "Oh ! Comme c’est horrible, mais comme il était beau ! Je l’ai fait mort comme un mort. Il n’avait pas mangé depuis cinq mois, sauf du café au lait. Vous ne pouvez vous imaginer comme ce peut être beau, le cadavre d’un homme qui n’a pas mangé depuis ce temps-là ; tout l’inutile a fondu. Ah ! il était beau, une belle barbe noire, drue. Son front, à l’ordinaire fuyant, s’était bombé. Mais je l’ai raté, que voulez-vous, il a fallu travailler à l’électricité sur ma plaque de cuivre, je ne voyais que le cuivre." (Journal d’un collectionneur marchand de tableaux, cité par A. Borrel dans Proust et les Peintres, p. 101-102). De son côté, Céleste Albaret relate ainsi l’événement : "Ce même dimanche, vers deux heures de l’après-midi, à la demande du professeur Robert Proust, le peintre Helleu, […] qui, à cette époque, avait dû renoncer à la peinture en raison de sa vue, vint faire une pointe sèche. Il me déclara qu’il allait mettre toute son âme à ce portrait, mais que la lumière se reflétait dans sa plaque de cuivre et le gênait. Je lui proposai d’ouvrir les volets pendant le temps nécessaire. Il refusa, dans la crainte que, si j’ouvrais un instant la fenêtre, l’air, en pénétrant dans la pièce, n’affectât l’état du corps qui, comme l’avait dit le professeur Proust, restait dans un état de conservation étonnamment parfait." L’un des rares exemplaires. Selon Céleste, Helleu n’aurait réalisé que "2 ou 3 épreuves, aucune pour le commerce" (ibidem), dont une pour Robert Proust et une pour elle-même. Après le tirage, la fille du peintre dit l'avoir "vu mettre le cuivre par terre et l'effacer avec le pied" pour le détruire : il n'aimait pas cette estampe réalisée en très peu de temps. Une fois le cuivre abîmé, 2 pointes sèches supplémentaires furent tirées. Mme Frédérique de Watrigant, Présidente des Amis de Paul-César Helleu, estime qu'elle fut probablement tirée à 5 exemplaires : elle a recensé 4 autres exemplaires (à la B.N.F., au Musée Bonnat-Helleu de Bayonne, dans une collection particulière et un dernier conservé par les Amis de Paul-César Helleu). Cette pointe sèche est référencée dans le catalogue raisonné à paraître sous n° BDD APCH/PS-1029. Références : Cattaui, n° 76. -- Naturel, repr. p. 92. -- Speck, repr. p. 256. -- Albaret, p. 432 (repr. dans le cahier central, n.p.). -- B.N.F., n° 523 (autre exemplaire). [On joint :] Helleu, Paul-César. Carte postale autographe [à Marcel Proust ?]. [Deauville, sans date]. Photographie originale le représentant, assis à Deauville. Au verso, Helleu écrit : "Me voilà avec Boldini, Sem, rue Gontaut-Biron à Deauville. Venez donc si il fait bon un de ces jours". Références : Fr. Cruciani, Marcel Proust Pierre Charro

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