GHERASIM LUCA. CORRESPONDANCE AUTOGRAPHE A CLAUDE TARNAUD AVEC COLLAGES ET TAPUSCRIT SIGNE DE HEROS-LIMITE. Correspondance : - 4 lettres datées d'août 1953 à janvier 1961, formant 7 pp. au total : 4 pp. in-4 (dont une sur papier à en-tête de l'« Albergo dell'Angelo » de Locarno, l'autre sur papier machine, simplement datée mardi 29), 2pp. petit in-4 sur papier quadrillé de cahier à spirales et 2 pp. in-8 sur papier pelure fin (cette dernière agrémentée d'un petit collage de cœur). Parmi cette correspondance, figure une EXCEPTIONNELLE LETTRE CONTENANT 32 APHORISMES POETIQUES ORIGINAUX INSPIRES DES POESIES D'ISIDORE DUCASSE. Ces aphorismes poétiques résultent en effet de transformations d'aphorismes des Poésies (lesquels étaient, du reste déjà, des transformations d'aphorismes plus anciens) ; et ceux créés ici par Luca instaurent ce fameux décalage ou « bégaiement dans la langue », selon l'expression de Gilles Deleuze, inauguré par l'écriture de Héros-limite. Cette lettre est adressée à ses « chers fantômes » et datée de Paris, le 21 août 53. Luca a bien reçu « le chèque pour le Héros » : « (…) Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point cela tombait bien. C'est depuis plus d'un mois que nous sommes exclusivement confisqués par les pommes de terre (…) Quant à moi, d'habitude j'ai la misère plutôt dépressive, mais cette fois-ci je suis d'une excellente humeur contaminatrice et nous sommes tous les deux comme drogués. Certainement que l'anémie cérébrale fonctionnait brillament ces jours-ci car voilà mes aphorismes : On ne rêve que lorsque l'on sort L'égout est la qualité fondamentale qui résume toutes les autres qualités. C'est le nez le plus outré de l'intelligence. Décrire les passions n'est rien : il suffit de n'être pas à cheval, un peu autour, un peu par terre. (…)» Les autres lettres concernent des voyages et des vacances ; l'une datée de Stromboli, 15 août 58, une autre datée du 20 janvier 1961. Dans cette dernière, alors que Luca est chez les Arp, il croit « avoir trouvé un titre pour [ses] « placards » : « apparenté à celui que je vous avais destiné : COMME LA CANNIBALE ALICE L'INDIQUE (…) » Dans une autre lettre datée mardi 29 : « Nous avons passé une journée chez Matta dans sa splendide maison de Roissy (…) une fois chez lui, il m'a demandé de lui parler, manuscrits en main, de mes poèmes pendant que sur des grandes feuilles de papier, il tirait des traits fous et prenait des notes bizarres, une bouteille de whisky à nos pieds. » Collage et tapuscrit : - Fragment tapuscrit de 5 pp. in-4 sur papier machine fin, correspondant au début de l'ouvrage et comportant cet envoi signé au crayon à la fin : « Chers, les autres Héros viendront avec les courriers suivants. L. » très bon état. Réuni avec : - 2 pp. de collages de listes de mots, signés « L et B » (Luca et Béatrice), prélevés dans des magazines, la plupart avec traces (sols carrelés) de l'image qu'ils légendaient ; ces deux pages forment une sorte de lettre, datée de Paris, 27 mai 53 et adressée aux Tarnaud. Agrafé avec ces 2 pages, un morceau de papier saumon carré (9x9cm) portant quatre lettres « C » aux angles et un trou froncé au centre, a un angle rabattu ; il rappelle les fameux « cubages » de Luca. Exceptionnel ensemble se rapportant au plus grand livre de Luca HEROS-LIMITE, publié aux Editions du Soleil Noir. Le destinataire de ces lettres, Claude Tarnaud (et sa femme), fut l'un des principaux animateurs du groupe surréaliste d'après-guerre, de 1945 à 1948, notamment avec la revue Néon. Fondateur avec Yves Bonnefoy du groupe « La Révolution la nuit », Tarnaud collabora à Phases de 1954 à 1966. Grand voyageur, il se fixa en Haute-Provence à la fin des années soixante, dans une sorte d'exil volontaire. Extrêmement hostile à toute forme de publication, son œuvre est encore aujourd'hui l'une des plus secrètes, répondant à des ambitions de mystagogue. Très lié à Luca durant les années cinquante, Tarnaud fait partie du groupe de jeunes poètes et artistes exclus du S
GHERASIM LUCA. CORRESPONDANCE AUTOGRAPHE A CLAUDE TARNAUD AVEC COLLAGES ET TAPUSCRIT SIGNE DE HEROS-LIMITE. Correspondance : - 4 lettres datées d'août 1953 à janvier 1961, formant 7 pp. au total : 4 pp. in-4 (dont une sur papier à en-tête de l'« Albergo dell'Angelo » de Locarno, l'autre sur papier machine, simplement datée mardi 29), 2pp. petit in-4 sur papier quadrillé de cahier à spirales et 2 pp. in-8 sur papier pelure fin (cette dernière agrémentée d'un petit collage de cœur). Parmi cette correspondance, figure une EXCEPTIONNELLE LETTRE CONTENANT 32 APHORISMES POETIQUES ORIGINAUX INSPIRES DES POESIES D'ISIDORE DUCASSE. Ces aphorismes poétiques résultent en effet de transformations d'aphorismes des Poésies (lesquels étaient, du reste déjà, des transformations d'aphorismes plus anciens) ; et ceux créés ici par Luca instaurent ce fameux décalage ou « bégaiement dans la langue », selon l'expression de Gilles Deleuze, inauguré par l'écriture de Héros-limite. Cette lettre est adressée à ses « chers fantômes » et datée de Paris, le 21 août 53. Luca a bien reçu « le chèque pour le Héros » : « (…) Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point cela tombait bien. C'est depuis plus d'un mois que nous sommes exclusivement confisqués par les pommes de terre (…) Quant à moi, d'habitude j'ai la misère plutôt dépressive, mais cette fois-ci je suis d'une excellente humeur contaminatrice et nous sommes tous les deux comme drogués. Certainement que l'anémie cérébrale fonctionnait brillament ces jours-ci car voilà mes aphorismes : On ne rêve que lorsque l'on sort L'égout est la qualité fondamentale qui résume toutes les autres qualités. C'est le nez le plus outré de l'intelligence. Décrire les passions n'est rien : il suffit de n'être pas à cheval, un peu autour, un peu par terre. (…)» Les autres lettres concernent des voyages et des vacances ; l'une datée de Stromboli, 15 août 58, une autre datée du 20 janvier 1961. Dans cette dernière, alors que Luca est chez les Arp, il croit « avoir trouvé un titre pour [ses] « placards » : « apparenté à celui que je vous avais destiné : COMME LA CANNIBALE ALICE L'INDIQUE (…) » Dans une autre lettre datée mardi 29 : « Nous avons passé une journée chez Matta dans sa splendide maison de Roissy (…) une fois chez lui, il m'a demandé de lui parler, manuscrits en main, de mes poèmes pendant que sur des grandes feuilles de papier, il tirait des traits fous et prenait des notes bizarres, une bouteille de whisky à nos pieds. » Collage et tapuscrit : - Fragment tapuscrit de 5 pp. in-4 sur papier machine fin, correspondant au début de l'ouvrage et comportant cet envoi signé au crayon à la fin : « Chers, les autres Héros viendront avec les courriers suivants. L. » très bon état. Réuni avec : - 2 pp. de collages de listes de mots, signés « L et B » (Luca et Béatrice), prélevés dans des magazines, la plupart avec traces (sols carrelés) de l'image qu'ils légendaient ; ces deux pages forment une sorte de lettre, datée de Paris, 27 mai 53 et adressée aux Tarnaud. Agrafé avec ces 2 pages, un morceau de papier saumon carré (9x9cm) portant quatre lettres « C » aux angles et un trou froncé au centre, a un angle rabattu ; il rappelle les fameux « cubages » de Luca. Exceptionnel ensemble se rapportant au plus grand livre de Luca HEROS-LIMITE, publié aux Editions du Soleil Noir. Le destinataire de ces lettres, Claude Tarnaud (et sa femme), fut l'un des principaux animateurs du groupe surréaliste d'après-guerre, de 1945 à 1948, notamment avec la revue Néon. Fondateur avec Yves Bonnefoy du groupe « La Révolution la nuit », Tarnaud collabora à Phases de 1954 à 1966. Grand voyageur, il se fixa en Haute-Provence à la fin des années soixante, dans une sorte d'exil volontaire. Extrêmement hostile à toute forme de publication, son œuvre est encore aujourd'hui l'une des plus secrètes, répondant à des ambitions de mystagogue. Très lié à Luca durant les années cinquante, Tarnaud fait partie du groupe de jeunes poètes et artistes exclus du S
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