L'OPUS I, 1965 Huile sur toile Signée, titrée et datée au dos 96,5 x 130 cm - 38 x 51.2 in. L'authenticité de cette oeuvre nous a été aimablement confirmée par Madame Pearl Huart Cholley Provenance: - Galerie Laurent Strouk, Paris - Collection particulière, Paris GERARD SCHLOSSER (NE EN 1931) De ses parties de campagne, Gérard Schlosser en garde la saveur gourmande, comme il s'attache aux petits malheurs et petits bonheurs qui ponctuent nos jours. Que ce soient des siestes crapuleuses dans la torpeur moite d'une aprèsmidi d'été, ou des heures plus graves au détour d'une salle de bain; à l'Oeuvre de Schlosser aucun de nos rougissements n'échappent: son art est un carnet intime. Incisant le réel grâce à la photographie, il rejoint l'hyperréalisme par la technique du Sharp focus et du Gigantic sacle (représentation en gros plan détaillé d'un ensemble, et agrandissement démesuré d'un sujet, en isolant celui-ci de la réalité ordinaire). Mais c'est dans un sens très particulier que le peintre utilise cette technique dont le nom est né de la bouche de Sydney Janis. Schlosser en effet dispose de la photographie comme d'un dessin préparatoire. Par ses prises de vue, il réalise un cadrage pictural pendant que l'emploi qu'il fait de l'épiscope (projecteur pour dessin) sert de mise en forme du sujet. Quant aux découpes et aux montages agencés par les sparadras, ils servent à l'élaboration de l'équilibre. Enfin, le choix qu'il fait du noir et blanc en photographie n'est pas sans induire un parallèle avec le dessin au fusain. La couleur, seule, appartient à son pinceau. Révélés ou à demi-cachés sous les herbes indolentes, les personnages sur la toile se rencontrent. A nous d'en faire connaissance...Du reste, l'artiste attise notre imagination en déposant au pied de ces scènes un titre qui achève notre curiosité: l'histoire se joue hors cadre. Irrésistibles, ils guident notre interprétation narrative, celle-ci étant toujours en rapport étroit avec l'histoire du personnage dépeint. A la modestie des thèmes répondent les titres qui semblent tous être des répliques d'En attendant Godot par leur décalage. Véritables césures de l'oeuvre, ces phrases ont le charme familier d'appartenir à notre vocabulaire et nous rapproche ainsi de l'oeuvre. «Le mardi suivant», «Tout est faux» ces intitulés rendent toute la densité d'une inquiétude qui appelle à une confession imminente, dont la réponse est fébrilement attendue...de dos. Traduisant dans ses oeuvres la promiscuité humaine, toutes les identités nous sont pourtant cachées; revient alors au titre d'amorcer la rencontre entre «l'acteur» et le spectateur. La peinture de Schlosser est un langage corporel, en ce que le geste précède la parole. Il est le peintre des phrases silencieuses. En dépeignant ce que l'on imagine être des amours clandestines, qui se devinent aux poils qui se hérissent dans les prairies affaissées, un amour naissant dévoilé par un angle serré sur une nuque un peu trop chaude ou la douceur lactée d'un sein évanescent, le crépuscule d'une liaison par la porte d'une salle de bain qui se referme; le peintre trahit l'attente, le fantasme, l'excitation, l'ivresse, l'amertume, le regret. Tous ces pincements de coeur qui rythment nos vies, lorsque les sentiments nous échappent. «Les personnages que je dépeins sont pour moi lucides et décontractés. Ils sont en train de retrouver leur autonomie et leur capacité d'action, de réflexion, que la semaine qu'ils ont passée à travailler leur a enlevées» révèle le peintre. Ces esquisses de vie, dévoilés par des fragments d'histoires, sont nos week-ends. Sensuels ou échappés, passés sous la couette ou aventureux, ces deux jours à la lenteur précieuse sont un condensé de vie. Le sable que Schlosser distille dans chacune de ses toiles, rares et historiques sont celles qui n'en n'ont pas, est un avant-goût de vacances: il donne une consistance à sa peinture qui devient naturellement ensoleillée. On se surprend alors à rêver de la nationale 7, les cheveux
L'OPUS I, 1965 Huile sur toile Signée, titrée et datée au dos 96,5 x 130 cm - 38 x 51.2 in. L'authenticité de cette oeuvre nous a été aimablement confirmée par Madame Pearl Huart Cholley Provenance: - Galerie Laurent Strouk, Paris - Collection particulière, Paris GERARD SCHLOSSER (NE EN 1931) De ses parties de campagne, Gérard Schlosser en garde la saveur gourmande, comme il s'attache aux petits malheurs et petits bonheurs qui ponctuent nos jours. Que ce soient des siestes crapuleuses dans la torpeur moite d'une aprèsmidi d'été, ou des heures plus graves au détour d'une salle de bain; à l'Oeuvre de Schlosser aucun de nos rougissements n'échappent: son art est un carnet intime. Incisant le réel grâce à la photographie, il rejoint l'hyperréalisme par la technique du Sharp focus et du Gigantic sacle (représentation en gros plan détaillé d'un ensemble, et agrandissement démesuré d'un sujet, en isolant celui-ci de la réalité ordinaire). Mais c'est dans un sens très particulier que le peintre utilise cette technique dont le nom est né de la bouche de Sydney Janis. Schlosser en effet dispose de la photographie comme d'un dessin préparatoire. Par ses prises de vue, il réalise un cadrage pictural pendant que l'emploi qu'il fait de l'épiscope (projecteur pour dessin) sert de mise en forme du sujet. Quant aux découpes et aux montages agencés par les sparadras, ils servent à l'élaboration de l'équilibre. Enfin, le choix qu'il fait du noir et blanc en photographie n'est pas sans induire un parallèle avec le dessin au fusain. La couleur, seule, appartient à son pinceau. Révélés ou à demi-cachés sous les herbes indolentes, les personnages sur la toile se rencontrent. A nous d'en faire connaissance...Du reste, l'artiste attise notre imagination en déposant au pied de ces scènes un titre qui achève notre curiosité: l'histoire se joue hors cadre. Irrésistibles, ils guident notre interprétation narrative, celle-ci étant toujours en rapport étroit avec l'histoire du personnage dépeint. A la modestie des thèmes répondent les titres qui semblent tous être des répliques d'En attendant Godot par leur décalage. Véritables césures de l'oeuvre, ces phrases ont le charme familier d'appartenir à notre vocabulaire et nous rapproche ainsi de l'oeuvre. «Le mardi suivant», «Tout est faux» ces intitulés rendent toute la densité d'une inquiétude qui appelle à une confession imminente, dont la réponse est fébrilement attendue...de dos. Traduisant dans ses oeuvres la promiscuité humaine, toutes les identités nous sont pourtant cachées; revient alors au titre d'amorcer la rencontre entre «l'acteur» et le spectateur. La peinture de Schlosser est un langage corporel, en ce que le geste précède la parole. Il est le peintre des phrases silencieuses. En dépeignant ce que l'on imagine être des amours clandestines, qui se devinent aux poils qui se hérissent dans les prairies affaissées, un amour naissant dévoilé par un angle serré sur une nuque un peu trop chaude ou la douceur lactée d'un sein évanescent, le crépuscule d'une liaison par la porte d'une salle de bain qui se referme; le peintre trahit l'attente, le fantasme, l'excitation, l'ivresse, l'amertume, le regret. Tous ces pincements de coeur qui rythment nos vies, lorsque les sentiments nous échappent. «Les personnages que je dépeins sont pour moi lucides et décontractés. Ils sont en train de retrouver leur autonomie et leur capacité d'action, de réflexion, que la semaine qu'ils ont passée à travailler leur a enlevées» révèle le peintre. Ces esquisses de vie, dévoilés par des fragments d'histoires, sont nos week-ends. Sensuels ou échappés, passés sous la couette ou aventureux, ces deux jours à la lenteur précieuse sont un condensé de vie. Le sable que Schlosser distille dans chacune de ses toiles, rares et historiques sont celles qui n'en n'ont pas, est un avant-goût de vacances: il donne une consistance à sa peinture qui devient naturellement ensoleillée. On se surprend alors à rêver de la nationale 7, les cheveux
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