Figure d'ancêtre masculin, Aire Biwat, Cours Moyen de la Rivière Yuat, Bas Sepik, Papouasie Nouvelle-Guinée Epoque: Fin XVIIe - Fin XVIIIe siècle - Rapport scientifique de la CIRAM n°0417-OA-104R-6 du 16 mai 2017 Bois dur, très probablement de l'Intsia bijuga H. 129 cm New Guinea (Yuat River) (Biwat) Ancestral Male Figure, Papua New Guinea H. 50.8 in Provenance(s): - Collectée par Dadi Wirz - Volkerkunde Museum Basel, Suisse, 1955 - Echangée avec The Ethnographic Museum, Budapest, n°62-130-77, 1962. - Collection Patricia Withofs - Wayne Heathcote - Collection privée américaine Avant de devenir la propriété personnelle de riches villageois des bords de l'Yuat - qui faisaient bénéficier leurs protégés de leurs pouvoirs - puis d'entrer dans les collections occidentales, ces grandes sculptures furent certainement au centre de cérémonies collectives, et même de guerres entre communautés pour s'en assurer la possession (Laumann 1954). Soucieuse d'opposer l'individualisme féroce des Mundugumor au pacifisme coopératif des Arapesh et n'accordant aucun intérêt à ces statues dont on lui avait cependant parlé (McDowell: 116), M. Mead affirmait en 1935 que les premiers étaient les seuls, dans cette région de Nouvelle-Guinée, à n'avoir ni place de réunion ni maison des hommes. En 1913, l'expédition berlinoise avait visité trois de ces bâtisses sur l'Yuat et photographié deux autres en construction, peut-être avec des sculptures (Behrmann 1922: 72, 1950-51: 312-313, Hauser-Schäublin: 369 et 429). Laumann et Aufenanger mentionnent eux aussi des Kulthäuser, malheureusement sans détails supplémentaires. La rude « pacification » entreprise par les Australiens à partir de 1929 et le recrutement de travailleurs pour les plantations et les exploitations aurifères réduisirent certains villages de l'Yuat à ne plus compter que des vieillards, des femmes et des enfants (Fortune: 172), exposés ensuite aux brutalités de l'occupation japonaise (1942-1944), puis à la reprise de l'« indenture » des hommes et des garçons à partir de 14 ans, les recensements périodiques des officiers de patrouille signalant comme gravement « sur-recrutées » seize localités sur les vingt-huit peuplant les bords de l'Yuat au moment où D. Wirz s'y trouvait - conditions peu favorables à l'érection de nouvelles maisons des hommes. À en juger par cette série de sculptures révélant les propensions à la monumentalité des Mundugumor d'avant « le contact », leur architecture traditionnelle ne devait pas être moins impressionnante et fastueuse que celle, bien connue, de leurs voisins du Sepik. Qu'il ne reste rien de ces constructions, hormis des photographies et des récits, ne donne que plus de prix aux statues-esprits qui les animaient de leurs pouvoirs magiques, aujourd'hui perdus, mais que continuent à exercer, sur un autre registre, leurs éminentes qualités plastiques. Gilles Bounoure Cf. bibliographie à la fin du catalogue Ce sont des rêves qui inspirent la création de ces statues longilignes et monumentales taillées dans des bois retenant des esprits. C'est vrai pour tout le corpus des statues Yuat (Cf. Laumann et Aufenanger). La tête au volume important, capte le regard et vues de profil ou de dos, elle semble comme emboitée dans la nuque. Cette impression est tellement vraie que trois statues de ce petit corpus sont acéphales et destinées à recevoir un masque. Les cheveux sont réunis en un chignon vertical, en usage dans le bas Sépik, qui se trouvent sur quelques exemplaires du corpus (Cf. urungenam, Bâle Vb 17686a). Et, ils sont retenus à la base par un bandeau vraisemblablement orné de coquillages - ce qui est spécifique aux statues masculines. Le visage aux yeux exorbités est un signe de vigilance. Il était orné de plumes et de coquillages aux oreilles, au spectrum largement percé et au pourtour de la barbe. Le haut du visage est plus étroit que le bas mis en valeur par les proportions données par le sculpteur. La poitrine occupe un volume important, la position des bras, des
Figure d'ancêtre masculin, Aire Biwat, Cours Moyen de la Rivière Yuat, Bas Sepik, Papouasie Nouvelle-Guinée Epoque: Fin XVIIe - Fin XVIIIe siècle - Rapport scientifique de la CIRAM n°0417-OA-104R-6 du 16 mai 2017 Bois dur, très probablement de l'Intsia bijuga H. 129 cm New Guinea (Yuat River) (Biwat) Ancestral Male Figure, Papua New Guinea H. 50.8 in Provenance(s): - Collectée par Dadi Wirz - Volkerkunde Museum Basel, Suisse, 1955 - Echangée avec The Ethnographic Museum, Budapest, n°62-130-77, 1962. - Collection Patricia Withofs - Wayne Heathcote - Collection privée américaine Avant de devenir la propriété personnelle de riches villageois des bords de l'Yuat - qui faisaient bénéficier leurs protégés de leurs pouvoirs - puis d'entrer dans les collections occidentales, ces grandes sculptures furent certainement au centre de cérémonies collectives, et même de guerres entre communautés pour s'en assurer la possession (Laumann 1954). Soucieuse d'opposer l'individualisme féroce des Mundugumor au pacifisme coopératif des Arapesh et n'accordant aucun intérêt à ces statues dont on lui avait cependant parlé (McDowell: 116), M. Mead affirmait en 1935 que les premiers étaient les seuls, dans cette région de Nouvelle-Guinée, à n'avoir ni place de réunion ni maison des hommes. En 1913, l'expédition berlinoise avait visité trois de ces bâtisses sur l'Yuat et photographié deux autres en construction, peut-être avec des sculptures (Behrmann 1922: 72, 1950-51: 312-313, Hauser-Schäublin: 369 et 429). Laumann et Aufenanger mentionnent eux aussi des Kulthäuser, malheureusement sans détails supplémentaires. La rude « pacification » entreprise par les Australiens à partir de 1929 et le recrutement de travailleurs pour les plantations et les exploitations aurifères réduisirent certains villages de l'Yuat à ne plus compter que des vieillards, des femmes et des enfants (Fortune: 172), exposés ensuite aux brutalités de l'occupation japonaise (1942-1944), puis à la reprise de l'« indenture » des hommes et des garçons à partir de 14 ans, les recensements périodiques des officiers de patrouille signalant comme gravement « sur-recrutées » seize localités sur les vingt-huit peuplant les bords de l'Yuat au moment où D. Wirz s'y trouvait - conditions peu favorables à l'érection de nouvelles maisons des hommes. À en juger par cette série de sculptures révélant les propensions à la monumentalité des Mundugumor d'avant « le contact », leur architecture traditionnelle ne devait pas être moins impressionnante et fastueuse que celle, bien connue, de leurs voisins du Sepik. Qu'il ne reste rien de ces constructions, hormis des photographies et des récits, ne donne que plus de prix aux statues-esprits qui les animaient de leurs pouvoirs magiques, aujourd'hui perdus, mais que continuent à exercer, sur un autre registre, leurs éminentes qualités plastiques. Gilles Bounoure Cf. bibliographie à la fin du catalogue Ce sont des rêves qui inspirent la création de ces statues longilignes et monumentales taillées dans des bois retenant des esprits. C'est vrai pour tout le corpus des statues Yuat (Cf. Laumann et Aufenanger). La tête au volume important, capte le regard et vues de profil ou de dos, elle semble comme emboitée dans la nuque. Cette impression est tellement vraie que trois statues de ce petit corpus sont acéphales et destinées à recevoir un masque. Les cheveux sont réunis en un chignon vertical, en usage dans le bas Sépik, qui se trouvent sur quelques exemplaires du corpus (Cf. urungenam, Bâle Vb 17686a). Et, ils sont retenus à la base par un bandeau vraisemblablement orné de coquillages - ce qui est spécifique aux statues masculines. Le visage aux yeux exorbités est un signe de vigilance. Il était orné de plumes et de coquillages aux oreilles, au spectrum largement percé et au pourtour de la barbe. Le haut du visage est plus étroit que le bas mis en valeur par les proportions données par le sculpteur. La poitrine occupe un volume important, la position des bras, des
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